Point séance

Séance du Grand Conseil du mercredi 15 décembre 2021, point 30 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Hadrien Buclin - 20-INT_451 - publié

Transcriptions

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M. Hadrien Buclin (EP) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse à l’interpellation déposée en février 2020 déjà ; les événements qui ont suivi nous font paraître cette période assez lointaine. L’interpellation visait à relayer l’inquiétude de personnes engagées dans la formation pour adultes, que ce soit comme enseignantes ou comme bénéficiaires d’une formation, à la suite d’une annonce faite par le département de la formation concernant un transfert de la formation dispensée par le Gymnase du soir au Gymnase pour adultes (GyPAd), une subdivision du Gymnase de Chamblandes à Pully. Les inquiétudes et incompréhensions ont été d’autant plus vives que le projet a été annoncé de manière assez abrupte, notamment sans grande consultation avec les responsables et enseignants du Gymnase du soir. Cela a provoqué passablement d’amertume et de démotivation au sein de cette institution. Heureusement, depuis lors, un dialogue a repris avec les responsables du Gymnase du soir, qui a abouti à la signature d’une convention pour le maintien d’une partie des prestations jusqu’en 2024 et peut-être au-delà, du moins je l’espère. En effet, il y a d’une part une expérimentation intéressante menée avec une formation qui recourt davantage à la méthode du tutorat et moins aux cours en présentiel, ce qui peut être utile pour certaines personnes ayant des activités professionnelles à côté. Et d’autre part, l’offre du Gymnase du soir reste bel et bien distincte et complémentaire à celle du GyPAd, avec notamment une formation qui conduit à la maturité gymnasiale.

La décision de mettre un terme au Gymnase du soir dans sa forme actuelle peut aussi être questionnée, dans la mesure où cette institution remplit ses missions à satisfaction. Selon les informations que j’ai obtenues, le taux de réussite des classes-passerelles au Gymnase du soir, ces trois dernières années, tournent autour de 100 %, alors que dans le cas des classes-passerelles au Gymnase pour adultes, il est plutôt autour de 50 %. Une autre cause d’inquiétude est liée à l’accès au nouveau site de Pully pour les 500 élèves qui suivent désormais une formation. Certes, le site de Chamblandes est bien desservi en transports publics, mais le fait est qu’il faut le plus souvent transiter par Lausanne pour s’y rendre depuis différentes régions du canton, ce qui ajoute au moins 20 minutes au trajet. Pour des personnes ayant une activité professionnelle ou des responsabilités familiales pendant la journée, cela peut compliquer les choses.

Pour cette raison, principalement, qui est à mon avis la plus problématique avec le transfert de toutes les classes-passerelles à Pully, je dépose une détermination qui demanderait au Conseil d’Etat d’examiner la possibilité d’offrir des classes-passerelles dans différentes régions du canton, et d’avoir une offre plus décentralisée afin de favoriser leur accès pour les personnes ayant d’autres activités à côté de la formation. J’espère que cette proposition sera bien accueillie du côté des représentants de régions plus périphériques du canton.

Détermination Hadrien Buclin :« Le Grand Conseil souhaite que le Conseil d'Etat examine l'opportunité de mettre en œuvre une offre de classes-passerelles décentralisées dans le canton, afin de favoriser l'accès à celles-ci. »

Enfin, j’espère aussi qu’une solution pourra être trouvée, peut-être avec l’Université, pour la question des examens préalables. Cette question me semble rester ouverte, à ce stade, alors qu’elle est tout de même importante pour favoriser l’accès aux études supérieures pour les personnes ayant un parcours de formation atypique. J’espère vraiment que cette prestation ne restera pas sur le bas-côté.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d’Etat

Le sujet qui nous occupe est complexe, mais plutôt ancien puisque, depuis 2003, le département traite de la question du Gymnase du soir (GyS) et souhaite internaliser les formations gymnasiales pour adultes dans un établissement de droit public, un objectif poursuivi de très longue date, comme vous le savez. La question du GyS a fait l’objet d’une motion Taraneh Aminian (21_MOT_20) qui a été traitée en commission parlementaire. Elle a aussi fait l’objet d’amendements au budget de la part de votre formation politique, monsieur Buclin. Aujourd’hui, nous avons aussi une résolution et concernant votre projet de détermination, je dois dire qu’il va à l’encontre du processus qui est en train d’être mené. Il concerne les classes-passerelles Dubs qui ont été reprises par le Gymnase pour adultes et qui marchent très bien puisque leur effectif a fortement augmenté. S’agissant des taux de réussite, je conteste formellement les chiffres que vous avez évoqués. Quant au temps de transport nécessaire pour aller au GyPAd cantonalisé plutôt qu’au GyS, il est exactement le même à une ou deux minutes près. La détermination contrecarre la convention qui vient d’être signée avec le Gymnase du soir et la Direction générale de l’enseignement post-obligatoire (DGEP) et par conséquent, je vous propose de la refuser.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je vous remercie, mais il y a un élément que je ne comprends pas bien dans vos arguments. Finalement, qu’est-ce qui s’opposerait à l’ouverture de classes par exemple dans des gymnases du canton disponibles et dont les locaux existent aussi en soirée ? Cela aurait un aspect très positif que de favoriser l’accès à ces classes pour les personnes qui travaillent. Je ne comprends pas bien où sont les obstacles, d’autant que ma résolution est formulée de manière assez ouverte : « examiner l’opportunité ». Je ne vois pas quels sont les arguments contre une telle démarche et pourquoi il y aurait une absolue nécessité de centraliser ces classes sur un seul site, alors que nous avons un système de formation qui est heureusement assez décentralisé, du moins au niveau de l’école obligatoire et post-obligatoire. Pourquoi ce qui est possible à ces niveaux ne le serait-il pas au niveau de la formation pour adultes ?

Mme Graziella Schaller (V'L) —

Je voulais poser exactement la même question que M. Buclin. Je renonce à la développer et me réjouis d’entendre la réponse de Mme la conseillère d’Etat.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d’Etat

Nous sommes en train de procéder à la création progressive d’un Centre de compétence cantonal de formation pour adultes et, pour l’instant, le besoin de décentraliser ne s’est absolument pas fait sentir. En fait, les classes- passerelles Dubs sont relativement sensibles. A notre connaissance, il n’y a aucun besoin sur le plan de la décentralisation. D’ailleurs, les effectifs de ces classes passerelles Dubs augmentent fortement, alors que nous avons un gymnase pour adultes qui s’occupe de cet élément. Il faut donc laisser travailler, laisser tranquillement se faire le processus de création de ce centre de compétence cantonal de formation pour adultes. Je pense qu’à ce stade, il est trop tôt pour parler de décentralisation du processus de mise en place de ce centre de compétence cantonal de formation pour adultes.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je tiens à préciser que je ne tire pas cette proposition de mon chapeau ! J’en ai discuté avec des personnes engagées dans la formation pour adultes et qui pensent qu’une offre décentralisée serait vraiment favorable pour l’accès à la formation. Une offre décentralisée ne signifierait pas qu’elle ne se fasse pas sous l’égide du GyPAd ou en coordination avec celui-ci. Il s’agirait d’offrir la prestation dans différents lieux géographiques du canton. La proposition ne me semble pas totalement insensée, mais je vous en laisse juges.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d’Etat

Je me permets de vous indiquer que les écoles ne sont pas dans un processus de décentralisation. Si vous regardez par exemple l’Ecole technique de la Vallée de Joux, l’ensemble des écoles – professionnelles en particulier – ne sont pas décentralisées. Je ne comprends donc pas pourquoi, tout d’un coup, il faudrait entrer dans un processus de décentralisation pour des classes-passerelles Dubs. Je comprends bien que vous discutiez les uns et les autres, mais nous n’avons pas ressenti ce besoin, d’autant plus que les effectifs en classes passerelles Dubs ont tendance à fortement augmenter, alors qu’elles sont dans un processus les plaçant dans le seul GyPAd. La centralisation me paraît ici faire sens du fait de la cohérence des programmes et du corps enseignant, avec une assurance d’égalité de traitement pour des classes-passerelles relativement sensibles à la question de cohérence. Je vous invite donc à ne pas soutenir la détermination.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

La détermination Hadrien Buclin est refusée par 76 voix contre 26 et 9 abstentions.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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