Sous l'autoroute, un village de l'âge du Bronze final à Onnens
Communiqué de presse
Publié le 21 février 2014
Partenaire(s)
Recherches archéologiques
Les recherches archéologiques menées sur le tracé vaudois de l'autoroute A5 entre 1995 et 2004 ont révélé la présence de plusieurs occupations humaines qui se sont succédées entre environ 8000 avant J.-C. et la fin du Moyen Âge. Il y a environ 3000 ans, durant l'âge du Bronze final, un village s'étendait au pied de la colline d'Onnens. Les témoins matériels de ce site sont publiés dans le 142e volume des Cahiers d'archéologie romande.
La construction de l'autoroute A5 a offert aux archéologues l'opportunité d'explorer un territoire mal connu. Entre Grandson et Concise, 16 sites ont été fouillés durant près de dix années de recherches financées par la Confédération. Les découvertes datées de la période située entre 1280 et 800 av. J. C. (l'âge du Bronze final) sont publiées dans le 142e volume des Cahiers d'archéologie romande, intitulé Les occupations de l'âge du Bronze final. Onnens-Le Motti, La Golette, Beau Site. La colline d'Onnens 2. Présentée ce jour à la presse par le chef du Département en charge de l'archéologie Pascal Broulis et par l'Archéologue cantonale Nicole Pousaz, cette monographie compte 456 pages et 286 illustrations qui présentent de manière systématique les vestiges mis au jour.
Entre 1280 et 1200 av. J. C., un premier village est installé en bordure d'un ancien marais au sud de la colline d'Onnens. Un important ensemble d'objets (métal, terre cuite, pierre, céramique, etc.) a été recueilli en lien avec des traces au sol. Grâce à l'analyse de ces données, un village d'au moins six constructions sur poteaux porteurs, disposées en plusieurs rangées parallèles à l'axe du marais, a été restitué. La diversité des découvertes permet d'appréhender les activités qui se sont tenues dans ce village: travail du bronze, production de céramique, activités textiles, mouture de céréales et bien évidemment préparation et consommation d'aliments. L'étude des restes osseux conclut, par ailleurs, à un mode de subsistance basé principalement sur l'élevage du boeuf, des caprinés et du porc.
Entre 1050 et 800 av. J.-C., après un siècle et demi où le secteur de la colline d'Onnens semble être déserté, de nouvelles occupations sont attestées au nord du premier village. Des accumulations de tessons de céramique et d'objets divers (dépotoirs) ont été observées sur le flanc de la colline. Elles évoquent l'existence d'au moins deux habitats de faible envergure (fermes isolées, voire hameaux) et partiellement contemporaines. Quatre grands foyers rectangulaires d'orientation parallèle ont été mis au jour à l'emplacement du premier village. Ils indiquent un changement de vocation de ce secteur qui semble, dans un second temps, avoir abrité uniquement des activités culinaires, peut-être de type communautaire.
Les auteurs de l'actuelle publication M. Poncet Schmid, A. Schopfer, C. Nitu, A.-M. Rychner-Faraggi, P. Nuoffer et C. Blomjous ont travaillé de nombreuses années en tant qu'archéologues et géomorphologue sur divers sites vaudois. La série La colline d'Onnens se poursuivra avec un troisième volume consacré aux occupations de l'âge du Fer, en cours de rédaction.
Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud
Renseignements pour la presse uniquement
- DFIRE Pascal Broulis, conseiller d'Etat, chef du DFIRE en charge de l'archéologie, 021 316 20 01; Nicole Pousaz, Archéologue cantonale, Service immeubles, patrimoine et logistique (SIPAL), 021 316 73 29. Le CAR 142 est en vente en ligne sur le site www.mcah.ch, à la boutique du Palais de Rumine à Lausanne et au Musée d'Yverdon et région. Jusqu'au 28 février 2014, il est disponible au tarif de 55.– (prix public 65.–).