Les Info-Métiers permettent de découvrir les professions

D’octobre à avril, les Info-Métiers permettent aux jeunes du canton de Vaud de s’initier à différents secteurs d’activité. Reportage dans l’édition consacrée à la santé.
«Allez à la rencontre de vos sensations, de ce qui vous titille. Soyez curieux, je dirais même culottés!» Ainsi s’exclame Anne Oppliger, secrétaire générale d’Aoris, devant un parterre d’élèves venus découvrir les métiers du domaine de la santé. Mis sur pied par l’Organisation du monde du travail dans les domaines de la santé et du travail social pour le canton de Vaud (Aoris) et l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle (Ocosp), cet événement s’inscrit dans le programme des Info-Métiers (une prestation similaire existe aussi dans le canton de Genève; lire la relance plus bas). «Ces visites d’entreprises ou de centres de formation permettent aux jeunes de rencontrer des spécialistes et des apprentis. Ils peuvent ainsi se renseigner sur les activités et les qualités requises.Ils découvrent également la formation et les débouchés, de manière concrète, sur diverses formations professionnelles initiales», explique Pauline Sanchez, conseillère en orientation à l’Ocosp et membre du comité d’organisation de l’événement.
Expérimenter par l’exemple
Ce mercredi après-midi ensoleillé de fin octobre a permis à 50 élèves, accompagnés de 26 adultes, de découvrir quatre métiers accessibles par apprentissage: l’attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) d’aide en soins et accompagnement (ASA), le certificat fédéral de capacité (CFC) d’assistant et d’assistante en soins et santé communautaire (ASSC), le CFC d’assistant et d’assistante médicale (AM) et le CFC de technologue en dispositifs médicaux (TDM). Répartis en quatre ateliers pratiques, les élèves observent, testent et échangent avec des apprenties et leurs formateurs. «En moyenne, combien de fois les ASSC se désinfectent-ils les mains chaque jour?» lance une spécialiste. Les estimations des jeunes sont loin du compte… La réponse est des dizaines de fois quotidiennement, une cinquantaine selon leur environnement. Pour en mesurer l’importance, ils s’essaient au protocole de désinfection avant de passer leurs mains dans une boîte à rayons UV. Sous la lumière bleutée, les résultats apparaissent; surprenants et souvent peu ragoûtants. «Lorsqu’un élève réussit une activité pratique, par exemple prendre la tension de quelqu’un, cela peut déclencher un déclic. Le fait de rencontrer des personnes en formation est aussi un élément fort: ces dernières montrent concrètement comment elles se forment et travaillent. Cela permet aux participantes et participants de s’identifier à quelqu’un de proche en âge», souligne Emilie Dupasquier, chargée de promotion des métiers chez Aoris. Dans la salle voisine, Madame Keller, un mannequin plus vrai que nature, est allongée sur un lit pour un atelier vernis à ongles. «Elle adore se rappeler les souvenirs de sa jeunesse», sourit la spécialiste venue présenter le métier d’aide en soins et accompagnement. L’objectif ici est d’illustrer la diversité des activités et la dimension humaine de cette profession. Quelles en sont les compétences clés? «Il faut avoirde l’intérêt pour les autres, être rigoureuse, aimer travailler en équipe et avoir de la patience… beaucoup de patience», confie une apprentie dans un grand sourire. Un peu plus loin, dans l’atelier consacré au CFC d’assistant et d’assistante médicale, les élèves s’exercent à poser des pansements, des bandages ou à prendre les signes vitaux, tels que la tension artérielle ou le pouls. Les gestes sont précis et réfléchis. Les questions fusent: «Quels sont les horaires en général? Peut-on exercer cette profession si l’on a des traits autistiques? Est-ce qu’on se fait des cheveux blancs quand on a des soucis?» Les réponses, toujours pertinentes, intéressent autant les jeunes que leurs parents.
Tordre le cou aux idées reçues
«Nous essayons de montrer que ce sont des métiers profondément humains,valorisants et porteurs de sens. Ils offrent la possibilité d’acquérir rapidement des responsabilités, de se former, de se réorienter et d’évoluer dans sa carrière. Notre objectif est de présenter ce domaine de manière authentique, sans cacher les aspects plus difficiles», explique Emilie Dupasquier, en évoquant les réalités souvent mises en avant lorsqu’on parle de ces professions, notamment la pénibilité. Et d’ajouter à propos de la forte présence des femmes dans ce secteur: «Il est vrai que la majorité des professionnels sont de genre féminin, mais ces métiers sont ouverts à toutes et à tous. Nous souhaitons valoriser cette diversité et on observe que les choses commencent à changer.»
Lumière sur les métiers de l’ombre
Ces après-midi sont aussi l’occasion de découvrir des professions moins connues, mais essentielles. C’est, par exemple, le cas du CFC de technologue en dispositifs médicaux. Répartis en trois postes de travail, spécialistes et apprenties présentent, outils en main, la gestion du traitement des appareils et équipements lors d’interventions chirurgicales ou de soins en général. Les démonstrations attisent la curiosité des participants pour ce métier, dont aucun ne connaissait l’existence auparavant. «C’est aussi tout l’intérêt des Info-Métiers: faire découvrir des professions de l’ombre et donner envie d’en savoir plus», précise la chargée de promotion des métiers. Alors que l’après-midi touche à sa fin, les élèves sont invités à participer à une restitution collective, avant de partager un apéritif et d’échanger librement. «Choisissez un métier qui vous plaît. Et ce n’est pas parce que vous commencez dans une profession que vous y resterez toute votre vie. Il y a plein d’évolutions possibles», conclut Anne Oppliger.
Un programme varié,accessible sur inscription
Il est ici question d’une session «Info-Métiers» sur le domaine de la santé. Mais le programme complet d’activités proposées touche à de nombreuses professions accessibles par l’apprentissage. Ces événements, organisés le mercredi après-midi, sont ouverts gratuitement aux jeunes domiciliés dans le canton de Vaud dès la 9e année de scolarité obligatoire, sur inscription préalable (vd.ch/info-metiers). La Cité des métiers à Genève propose, quant à elle, un programme similaire intitulé «Zoom Métiers» (plus d’informations sur www.citedesmetiers.ch).