25_INT_142 - Interpellation Yann Glayre et consorts - Compétences locales, quel soutien aux petits commerçants et artisans ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 4 novembre 2025, point 10 de l'ordre du jour
Texte déposé
Les petits commerçants et artisans (ci-après PCA) représentent un maillon important du tissu économique, ayant souvent une plus-value importante pour la population.
A l'avenir, nous allons avoir de plus en plus besoin de compétences locales en matière de production, d'entretien et réparation. Produire localement et prolonger la durée de vie des objets, c'est :
- Favoriser les entreprises locales
- Encourager des produits plus durables
- Développer une culture de la réparation
- Moins de consumérisme
- Moins de déchets
- Diminution des émissions de Co2
Pourtant, ces entreprises rencontrent de grandes difficultés, notamment en matière de charges d'exploitation. Leur modèle économique est actuellement peu favorable, risqué et peu rentable. Parfois même pas rentable du tout lorsqu'il s'agit d'effectuer des réparations.
Ces commerces sont en voie de disparition au profit des grandes chaînes, ces dernières étant les seules en capacité d'assumer les charges nécessaires à l'exploitation d'un commerce, en témoigne la multiplication des grandes enseignes dans les villes vaudoises.
Rappelons que c'est vers ces mêmes commerçants que nous nous tournons lorsque le commerce mondial est en difficulté et ne parvient plus à innonder le marché de produits.
Plus vite notre société renforcera les compétences en matière de production locale, d'entretien et réparation, mieux ce sera pour notre économie et indépendance.
Compte tenu des difficultés rencontrées par les PCA, j'adresse au Conseil d'Etat les questions suivantes :
- Compte tenu de l'importance de disposer de compétences locales, le Conseil d'Etat pourrait-il s'engager en faveur d'une réduction des charges (énergie, loyer, impôts..) des PCA ?
- Quels leviers le Conseil d'Etat pourrait-il actionner pour inverser la tendance et rétablir des conditions favorables aux PCA ?
- Le gouvernement est-il conscient que les prix de l'énergie détruisent la compétitivité des entreprises et favorise ainsi la désindustrialisation et la production étrangère ?
- Le gouvernement oserait-il briser le tabou du protectionnisme en soutenant massivement certains secteurs clés ?
- Serait-il possible de doter le canton de Vaud d'un plan de développement des compétences locales ? Afin de renforcer la production, l'entretien et les réparations.
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
| Signataire | Parti |
|---|---|
| Pierre-André Pernoud | UDC |
| Michael Demont | UDC |
| Romain Belotti | UDC |
| Olivier Agassis | UDC |
| Nicolas Bolay | UDC |
| Denis Dumartheray | UDC |
| Stéphane Jordan | UDC |
| Cédric Weissert | UDC |
| Jean-Bernard Chevalley | UDC |
| Fabrice Tanner | UDC |
| Fabrice Moscheni | UDC |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourNotre canton abrite un tissu économique où les petits commerçants et artisans (PCA) jouent un rôle fondamental. Comme l’interpellation le rappelle, ces acteurs ne sont pas seulement des entreprises parmi d’autres. Ils incarnent des compétences locales, un savoir-faire de proximité et contribuent directement à la durabilité économique, sociale et écologique de notre territoire. Ces acteurs sont essentiels et ils permettent une production, une réparation, un entretien localisé. En effet, produire localement, prolonger la durée de vie des objets, tout cela réduit la dépendance aux chaînes longues, diminue les déchets et les émissions de CO2. Ils favorisent la vie locale, la proximité, l’ancrage territorial. Un artisan, un petit commerçant ? Ce sont des emplois près de chez nous. Ils contribuent à la résilience de l’économie dans un contexte de concurrence globale. Ces PCA constituent un contrepoids qui permet de ne pas tout laisser aux grandes chaînes. Mais leur modèle économique est fragilisé. De nombreuses entreprises de ce type ne sont pas rentables ou à la limite de la rentabilité. Les grandes chaînes ont des capacités d’échelle, de négociation, de logistique que ne possèdent pas les PCA ; ce déséquilibre les menace de disparition. Les charges d’exploitation – énergie, loyer, impôts – pèsent lourdement dans un contexte où la concurrence est rude. Ainsi, une diminution des compétences locales affaiblira la capacité du canton à entretenir son autonomie économique et sa diversité commerciale. Sur le plan de la transition écologique, l’absence d’acteurs locaux d’entretien et de réparation pousse vers un modèle de consumérisme plus rapide et moins durable.
Fort de ce constat, j’adresse 5 questions au Conseil d’Etat, parmi lesquelles :
- quel levier le Conseil d’Etat pourrait-il actionner pour inverser la tendance et rétablir des conditions favorables aux PCA ?
- Serait-il possible de doter le Canton de Vaud d’un plan de développement des compétences locales afin de renforcer la production, l’entretien et les réparations ?
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.