22_REP_182 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Marc-Olivier Buffat et consorts - 5G (22_INT_117).
Séance du Grand Conseil du mardi 19 août 2025, point 38 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourDepuis l’installation des antennes 5G, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Ce qui a surtout suscité l’émotion à l’époque, c’était la nouveauté. Je regrette toujours ces moratoires où l’on attend et multiplie les expertises. A l’avenir, il faudra être plus réactif et plus souple afin d’obtenir rapidement des estimations. Car après la 5G, viendront la 6G, puis la 7G, 8G… Je ne serai plus député quand ces débats surgiront, mais il faudra être vigilant à ne pas rater le train de l’innovation, en particulier s’agissant des développements technologiques. Nous n’allons pas refaire l’histoire, mais je pense que le moratoire était une mauvaise idée. Il a provoqué des troubles politiques et des retards dans les constructions, au détriment de la couverture du réseau attendue par nos concitoyens.
La discussion est ouverte.
Je me dois de réagir, car durant la dernière législature, j’ai beaucoup travaillé sur la question des rayonnements non ionisants, en lien avec de nombreuses personnes électro-hypersensibles. En lisant la réponse à cette interpellation, j’ai eu le sentiment qu’aujourd’hui tout va bien, que tout est en ordre et que les problèmes sont derrière nous. Pourtant, la réalité est plus nuancée. On nous dit que les antennes 5G émettent moins. Peut-être, mais pour couvrir les besoins, il faut davantage d’antennes. Les fréquences sont différentes, de même que les effets sur la population et sur la santé. On augmente les antennes pour couvrir la bande passante et, de fait, l’augmentation des antennes incite à acheter davantage d’appareils. De plus, avec davantage de bandes passantes, les contenus sont toujours plus volumineux. De nos jours, si vous ouvrez un site Internet sans une bonne bande passante, vous raterez des informations, car le temps de charge d’une vidéo sera trop long.
J’ai lu qu’il n’y avait pas d’effet reconnu scientifiquement sur la santé ; je m’interroge. Certes, je ne suis pas scientifique, donc je ne peux pas me positionner sur la qualité des études, mais je m’interroge… N’y a-t-il pas des études intéressantes et scientifiquement valables qui ne sont pas prises au sérieux ? Je souhaite attirer votre attention sur une méta-analyse publiée en août 2022 par l’Université de Neuchâtel, portant sur les effets des rayonnements ionisants sur les arthropodes. Ils ont fait une différence entre les différentes gammes de fréquences et l’étude montre qu’il y a des effets réels sur la reproduction des abeilles, leur comportement et certaines fonctions vitales. D’autres points nécessiteraient des preuves supplémentaires, mais nous ne pouvons pas nier ces effets négatifs : les abeilles représentent un indicateur environnemental crucial.
Je regrette que cette étude n’ait pas été prise au sérieux. Il s’agit peut-être d’un aspect plus environnemental que sanitaire, mais tout est lié ! Ce sont des organismes qui réagissent différemment. Cette étude a été effectuée par l’Université de Neuchâtel et nous pouvons l’imaginer sérieuse ; je pars du principe que cette université se réfère à des données locales et à des études sérieuses et que nous pouvons lui faire confiance. Or, cette étude n’a pas été considérée par le Conseil fédéral. Cela m’amène à m’interroger : n’y a-t-il pas d’autres études sérieuses qui affirment qu’il pourrait y avoir des effets sanitaires sur l’être humain ?
La question de l’exposition aux ondes est, selon moi, un problème sanitaire et environnemental qu’il faut cesser de minimiser au nom d’intérêts purement économiques. A cela s’ajoute l’effet d’augmentation de la bande passante, qui entraîne un véritable effet rebond : une hausse de la consommation, notamment via les services et les réseaux sociaux venus de l’autre bout du monde. Cela a un impact direct et néfaste sur nos comportements.
J’ai lu ces derniers jours cinq articles alertant sur la surconsommation d’écrans. Cette surconsommation est en grande partie provoquée par l’accès illimité aux données, qui pousse en particulier les personnes les moins attentives à consommer davantage. Aujourd’hui, certaines personnes défendent l’idée qu’augmenter les antennes n’aura pas d’effet sur la santé, mais améliorera le réseau et aura des effets positifs sur l’économie. En réalité, réduire la bande passante par rayonnement – je précise bien par rayonnement, car il existe des solutions câblées qui n’ont pas ces inconvénients – me paraît une réponse à des problèmes qui pèsent lourdement aujourd’hui et qu’il faudra résoudre.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.