25_MOT_64 - Motion Oscar Cherbuin et consorts au nom des vert’libéraux - Pour un plan d’action cantonal en faveur de l’économie circulaire (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).
Séance du Grand Conseil du mardi 11 novembre 2025, point 15 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le 28 septembre 2025¹, la population vaudoise a accepté à une large majorité l’inscription de l’économie circulaire dans la Constitution cantonale. Ce résultat, porteur et sans ambiguïté, marque une volonté claire du peuple vaudois : faire évoluer notre modèle économique vers une gestion plus durable des ressources, fondée sur la réduction des déchets, la réutilisation, la valorisation locale et la sobriété matérielle et énergétique.
L’économie circulaire propose de repenser nos modes de production et de consommation afin de limiter le gaspillage, d’allonger la durée de vie des objets, de réduire l’usage des ressources naturelles et de générer de la valeur localement. Pour les communes, elle constitue un levier concret du développement durable, favorisant la création d’emplois de proximité et la réduction de la pollution.
Ce vote crée désormais une obligation politique et institutionnelle pour le Canton de Vaud : celle de traduire ce principe constitutionnel en politiques publiques cohérentes, coordonnées et évaluables. La réussite de cette transition repose sur l’engagement de toutes et tous : citoyens, entreprises, administration, associations. Il s’agit d’impulser le changement par des actions concrètes, de soutenir le tissu local et de viser l’exemplarité pour entraîner l’ensemble de la population vers un avenir plus résilient et sobre en ressources.
Une expérience réussie existe déjà dans un domaine connexe : le Plan d’action cantonal pour la filière bois, élaboré à la suite d’une motion parlementaire et adopté par le Conseil d’État. Ce plan a permis de dresser un diagnostic partagé, de structurer les soutiens publics, de renforcer les synergies entre les acteurs économiques, les communes et l’administration, et de créer une dynamique sectorielle concrète autour d’une ressource locale.
De la même manière, un Plan d’action pour l’économie circulaire permettrait :
• d’identifier les flux de matières et d’énergie qui traversent notre canton,
• de mobiliser les entreprises et collectivités autour d’objectifs partagés,
• de stimuler l’innovation et les emplois non délocalisables,
• et de renforcer la résilience économique et environnementale du territoire.
L’économie circulaire représente un levier majeur de durabilité pour notre canton :
• un outil efficace de réduction des déchets et des émissions de CO₂,
• une opportunité de création d’emplois locaux,
• un facteur de résilience face aux crises et aux dépendances extérieures,
• et un moteur d’innovation pour les entreprises vaudoises.
Plusieurs politiques publiques sont directement concernées : la loi sur l’énergie, la loi sur la gestion des déchets, l’aménagement du territoire, l’appui au développement économique, la commande publique, ainsi que les politiques agricoles et économiques locales. Il s’agit désormais d’y intégrer pleinement le principe constitutionnel de circularité, dans une approche transversale et pragmatique.
Dispositif
Le Grand Conseil invite le Conseil d’État à élaborer et présenter un Plan d’action cantonal pour l’économie circulaire, comprenant notamment :
1. Un diagnostic des flux de matières et de ressources dans le canton (bâtiment, énergie, agriculture, mobilité, consommation).
2. Des objectifs chiffrés de réduction des déchets, de réemploi et de recyclage, alignés sur les meilleures pratiques européennes et fédérales.
3. Des mesures législatives et réglementaires intégrant l’économie circulaire dans les projets de loi en cours (loi sur l’énergie, loi sur la gestion des déchets, politique de marchés publics).
4. Un programme d’accompagnement des entreprises pour favoriser l’écoconception, le réemploi, le partage et l’économie de fonctionnalité.
5. Un volet agricole et alimentaire pour valoriser les sous-produits agricoles, réduire les pertes alimentaires et développer les circuits courts.
6. Une stratégie de sensibilisation et de formation, en lien avec les communes, les écoles, les hautes écoles et les associations.
7. Un dispositif de suivi et d’évaluation, avec indicateurs publics et rapport régulier au Grand Conseil.
Conclusion
Par cette motion, le Grand Conseil affirme sa volonté de donner une traduction concrète, ambitieuse et mesurable au principe d’économie circulaire désormais inscrit dans la Constitution vaudoise. Ce plan d’action constituerait la première étape vers une transition systémique, durable et inclusive, transformant une avancée démocratique en réalité économique, sociale et environnementale pour le Canton de Vaud.
¹ Votation populaire du 28 septembre 2025 sur l’inscription du principe d’économie circulaire dans la Constitution cantonale vaudoise.
Conclusion
Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures
Liste exhaustive des cosignataires
| Signataire | Parti |
|---|---|
| Jean-Louis Radice | V'L |
| David Vogel | V'L |
| Felix Stürner | VER |
| Jerome De Benedictis | V'L |
| Yannick Maury | VER |
| Nathalie Jaccard | VER |
| Blaise Vionnet | V'L |
| Sébastien Humbert | V'L |
| Jean Valentin de Saussure | VER |
| Théophile Schenker | VER |
| Sandra Pasquier | SOC |
| Julien Eggenberger | SOC |
| Vincent Bonvin | VER |
| Aurélien Demaurex | V'L |
| Kilian Duggan | VER |
| Jean-Claude Favre | V'L |
| Yves Paccaud | SOC |
| Laurent Balsiger | SOC |
| Pierre Fonjallaz | VER |
| Martine Gerber | VER |
| Hadrien Buclin | EP |
| Géraldine Dubuis | VER |
| Sébastien Kessler | SOC |
| Valérie Zonca | VER |
| Laurent Miéville | V'L |
| Cloé Pointet | V'L |
| Alberto Mocchi | VER |
| Carine Carvalho | SOC |
| Andreas Wüthrich | V'L |
| Circé Fuchs | V'L |
| Nathalie Vez | VER |
| Pierre Zwahlen | VER |
| Isabelle Freymond | IND |
| Stéphane Balet | SOC |
| Graziella Schaller | V'L |
| Didier Lohri | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLe 28 septembre, par 68 %, les Vaudoises et les Vaudois ont plébiscité le contre-projet présenté par le Conseil d’Etat sur l’économie circulaire. Et maintenant ? L’objectif de ma motion consiste à demander au Conseil d’Etat de rendre public son plan d’action. En proposant un contre-projet, le Conseil d’Etat avait certainement déjà quelques pistes. Dès lors, il faut passer de la parole aux actes pour éviter que l’on se lance dans la ritournelle : parole, parole, parole… (le député chante, N.d.l.r).
L’économie circulaire consiste à réinventer notre façon de produire et de consommer : moins de gaspillage, ressources naturelles préservées et plus de valeurs créées localement. Les communes ont désormais aussi un formidable levier pour créer des emplois de proximité, tout en réduisant la pollution : l’exemple des Valaisans avec leur ressourcerie communale. Le canton du Jura vient de lancer une première série de 11 projets de mise en œuvre de l’économie circulaire – nous ne serions ainsi pas les premiers.
L’économie circulaire, en plus d’être un levier majeur de la réduction des déchets et des émissions de CO2 – chère au parti vert’libéral – constitue une opportunité de création d’emplois locaux et non délocalisables, un facteur de résilience économique face aux crises et aux dépendances extérieures, et un outil de soutien à l’innovation et à la compétitivité de nos entreprises vaudoises. Je tiens à rassurer la partie de l’hémicycle qui n’a pas encore soutenu ma motion : un plan d’action ne nécessite pas un engagement financier particulier, pas d’ETP supplémentaire, pas de mandat. Un plan d’action fixe une vision politique, des axes stratégiques, des actions précises avec des objectifs et des lignes directrices. Hier, j’ai d’ailleurs demandé à mon ami l’Intelligence artificielle (IA) de me soumettre un plan d’action, et je fus fort étonné de voir ce qu’elle pouvait déjà proposer.
Finalement, un plan d’action sur l’économie circulaire représente l’occasion de soutenir l’économie dans son développement afin d’adapter les lois, celles à venir sur les déchets, sur l’aménagement du territoire, ou en faisant évoluer la Loi sur l’aide au développement économique (LADE), pour faciliter les nouveaux modèles d’affaires relatifs à l’économie circulaire. Pour le reste, nous pouvons compter sur nos entreprises qui sauront saisir cette opportunité dans leur nouveau modèle d’affaires pour le bien de nos emplois locaux et accessoirement de notre planète.
Retour à l'ordre du jourLa motion, cosignée par au moins 20 membres, est renvoyée à l’examen d’une commission.