25_RES_9 - Résolution Alexandre Berthoud et consorts - Ne perdons pas nos liaisons TGV avec Paris ! (Développement et mise en discussion avec au moins 20 signatures).
Séance du Grand Conseil du mardi 17 juin 2025, point 13 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le 21 mai dernier, les CFF ont communiqué sur la mise en consultation du changement d’horaire 2026. Dans l’annexe du Communiqué de presse, on apprend que pendant toute l’année 2026, le TGV Lausanne-Paris via Genève ne desservira pas Lausanne en raison de travaux entre Genève et La Plaine (GE). Lausanne perdra ainsi la moitié de ses liaisons directes via Paris, avec la suppression des trois liaisons quotidiennes via Genève. Les voyageurs devront s’accommoder d’un temps de parcours prolongé et de prévoir un changement à Genève.
Or, le nombre de fréquences entre Lausanne et Paris via Vallorbe a déjà baissé ces dernières années en passant de quatre à trois liaisons quotidiennes.
Une telle baisse de l’offre pour notre chef-lieu cantonal est problématique. Il risque d’instaurer un report modal du train vers d’autres modes de transports tels que la voiture ou l’avion.
Au vu de ce qui précède, les soussignés déposent la résolution suivante :
Le Grand Conseil vaudois invite le Conseil d’Etat à entreprendre toutes les démarches utiles afin de maintenir les six liaisons quotidiennes TGV directes entre Lausanne-Paris, de s’opposer à la suppression de la moitié des liaisons ou de compenser cette baisse par l’ouverture de liaisons via Vallorbe.
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Jean-Marc Udriot | PLR |
Thierry Schneiter | PLR |
Loïc Bardet | PLR |
Grégory Bovay | PLR |
Michael Wyssa | PLR |
Olivier Petermann | PLR |
Nicolas Suter | PLR |
Pierre-André Romanens | PLR |
Anna Perret | VER |
Fabrice Tanner | UDC |
Guy Gaudard | PLR |
Oleg Gafner | VER |
Michael Demont | UDC |
Alberto Mocchi | VER |
Maurice Neyroud | PLR |
Jean-François Cachin | PLR |
Carole Schelker | PLR |
Nathalie Jaccard | VER |
Marc Morandi | PLR |
Florence Bettschart-Narbel | PLR |
Marion Wahlen | PLR |
Philippe Miauton | PLR |
John Desmeules | PLR |
Regula Zellweger | PLR |
Bernard Nicod | PLR |
Céline Misiego | EP |
Nicolas Bolay | UDC |
Gérard Mojon | PLR |
Marc Vuilleumier | EP |
Cédric Weissert | UDC |
Yannick Maury | VER |
Carole Dubois | PLR |
François Cardinaux | PLR |
Georges Zünd | PLR |
Olivier Agassis | UDC |
Jean-Louis Radice | V'L |
Jean Valentin de Saussure | VER |
Blaise Vionnet | V'L |
David Vogel | V'L |
Laurent Miéville | V'L |
Hadrien Buclin | EP |
Jean-Rémy Chevalley | PLR |
Philippe Germain | PLR |
Aurélien Demaurex | V'L |
Nicole Rapin | PLR |
Kilian Duggan | VER |
Sébastien Kessler | SOC |
Monique Hofstetter | PLR |
Laurence Cretegny | PLR |
Valérie Zonca | VER |
Romain Pilloud | SOC |
Thanh-My Tran-Nhu | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Jean-Claude Favre | V'L |
Circé Fuchs | V'L |
Sébastien Humbert | V'L |
Patrick Simonin | PLR |
Vincent Jaques | SOC |
Oscar Cherbuin | V'L |
Isabelle Freymond | IND |
Stéphane Balet | SOC |
Stéphane Jordan | UDC |
Mathieu Balsiger | PLR |
Jean-Luc Bezençon | PLR |
Anne-Lise Rime | PLR |
Vincent Keller | EP |
Denis Dumartheray | UDC |
Jean-Daniel Carrard | PLR |
Chantal Weidmann Yenny | PLR |
Florence Gross | PLR |
Josephine Byrne Garelli | PLR |
Martine Gerber | VER |
Jean-Franco Paillard | PLR |
Alexandre Rydlo | SOC |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa résolution étant accompagnée de 74 signatures, le président ne demande pas l’appui de 20 membres.
Le 21 mai dernier, les CFF ont communiqué sur la mise en consultation du changement d’horaire de 2026. Dans l’annexe du communiqué de presse, nous apprenons que pendant toute l’année 2026, le TGV Lausanne-Paris via Genève ne desservira pas Lausanne en raison de travaux entre Genève et La Plaine. Lausanne perdra ainsi la moitié de ses liaisons directes via Paris, avec la suppression des trois liaisons quotidiennes via Genève. Les voyageurs devront s’accommoder d’un temps de parcours prolongé et d’un changement à Genève. Or, ces dernières années, le nombre de liaisons quotidiennes entre Lausanne et Paris via Vallorbe a déjà baissé de quatre à trois. Une telle baisse de l’offre pour notre chef-lieu cantonal est problématique. En effet, il risque d’instaurer un report modal du train vers d’autres modes de transport tels que la voiture ou l’avion. Au-delà du transport modal et du report, cela représente environ un million de pertes de sièges offerts par an, 500’000 Lausanne-Paris et 500’000 Paris-Lausanne.
Au vu de ce qui précède, je vous propose, chers et chers collègues, la résolution suivante :
« Le Grand Conseil vaudois invite le Conseil d’Etat à entreprendre toutes les démarches utiles afin de maintenir les six liaisons quotidiennes TGV directes entre Lausanne-Paris, de s’opposer à la suppression de la moitié des liaisons ou de compenser cette baisse par l’ouverture de liaisons via Vallorbe. »
La discussion est ouverte.
Le groupe socialiste soutiendra la résolution. En effet, le maintien des liaisons en train avec Paris s’inscrit pleinement dans les objectifs climatiques du canton en matière de mobilité. Un vol vers Paris émet vingt fois plus de CO2 qu’un trajet en train. Cela dit, il serait souhaitable d’obtenir des majorités et de l’intérêt de tous les partis pour d’autres dossiers, lorsqu’il s’agit de décarboner la mobilité.
Notre groupe s’est également préoccupé de la problématique la semaine passée, lors du traitement des questions orales. Comme je l’ai évoqué alors, cette suppression est pénalisante touristiquement et économiquement pour la région lausannoise ainsi que pour l’ensemble de notre canton. Les habitudes des utilisateurs risquent de changer au profit d’autres moyens de transport. Le Conseil d’Etat doit donc tout entreprendre pour compenser la suppression des TGV par des liaisons supplémentaires par Vallorbe. Le groupe UDC soutiendra cette résolution.
Pour les Verts et les Vertes, la résolution sera aussi acceptée avec une précision et un rappel toutefois. Il importe de s’assurer que le nombre de liaisons internationales soit maintenu et développé. Ces demandes viennent de plusieurs partis non seulement pour Paris, mais aussi pour d’autres destinations européennes.
Maintenant, vu le parti dont provient cette résolution, un autre énorme risque, dans le canton, est que le trafic régional − pas le trafic national ni le trafic international – fasse l’objet de coupes budgétaires encore plus marquées sur le plan fédéral. C’est un risque pour nos lignes de trains, de bus et d’autres transports publics régionaux. Or, la personne qui gère le budget au niveau fédéral provient du même parti. Il serait donc particulièrement appréciable que cet effort et cet élan de soutien au trafic international ferroviaire se retrouvent aussi dans la volonté d’éviter les coupes budgétaires sur le plan fédéral pour le trafic régional.
Tout d’abord, le Conseil d’Etat remercie le député Berthoud pour le dépôt de cette résolution et il invite la députation vaudoise à la soutenir. En effet, il s’agit d’un signal fort et bienvenu en faveur du maintien et du développement des liaisons ferroviaires internationales au départ de Lausanne et plus largement de l’Arc lémanique.
L’annonce de la suppression, dès 2026, des trois TGV Lausanne-Paris via Genève constitue bien entendu une très mauvaise nouvelle. Elle met en lumière la fragilité d’une desserte essentielle rendue vulnérable par la saturation de la ligne Lausanne-Genève. Les travaux prévus entre Genève et La Plaine l’an prochain compliquent encore la situation en empêchant Lyria d’assurer dans de bonnes conditions l’aller-retour quotidien entre Lausanne et Paris par Genève. Pour nous, ce n’est malheureusement pas du tout une surprise. Il y a plusieurs années, à cette tribune, le Conseil d’Etat avait déjà alerté sur la précarité de ces liaisons internationales dès lors qu’elles dépendaient de l’axe Genève-Lausanne et il n’a cessé de plaider pour le rétablissement du quatrième TGV via Vallorbe, supprimé en 2019. Cette demande sera à nouveau portée dans les prochains jours lors d’une rencontre avec les dirigeants de Lyria et des CFF. Il faut dire les choses clairement : les trains internationaux sont aujourd’hui les parents pauvres du système ferroviaire suisse. Alors même qu’ils répondent à une forte attente de la population, leur intégration dans notre réseau national saturé reste insuffisante. L’intérêt politique pour ces liaisons est réel, mais il doit désormais se traduire en actes concrets. Parmi les leviers prioritaires figure la question du matériel roulant : Lyria – détenue majoritairement par la SNCF, mais à 26 % seulement par les CFF – ne dispose que de quinze rames, toutes louées en France. Cette limitation empêche tout développement significatif. Le Conseil d’Etat se réjouit que les CFF aient récemment lancé un appel à intérêts pour l’acquisition de nouvelles rames compatibles avec les lignes à grande vitesse (LGV) françaises, mais nous devons collectivement veiller à ce que ces investissements ne soient pas exclusivement orientés vers d’autres axes européens et qu’ils permettent aussi de renforcer les capacités au départ de Lausanne. Il en va de la présence même de la Suisse romande sur la carte des grandes liaisons ferroviaires européennes. Il en va aussi de l’équilibre territorial de notre pays et de la capacité de nos régions à répondre aux attentes des usagers, des entreprises et des touristes.
Le Conseil d’Etat continuera donc à agir de manière déterminée et constructive. Il le fera en étroite concertation avec la députation vaudoise à Berne, dont l’interpellation récente sur ce sujet va dans le bon sens, et dans le dialogue avec la Confédération. Si des critiques existent, notre volonté est d’avancer ensemble et de proposer des solutions afin d’obtenir les moyens de renforcer l’offre ferroviaire internationale dans l’intérêt de tous.
S’agissant de l’intervention du député Raedler concernant les menaces de coupes dans le transport régional de voyageurs (TRV), je rappelle la position du gouvernement vaudois qui consiste à s’y opposer tout aussi fermement. Je vous remercie de soutenir cette résolution.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
La résolution est adoptée par 114 voix.