25_INT_104 - Interpellation Virginie Pilault et consorts au nom du groupe socialiste - Le canton doit soutenir les employé-e-s de l’industrie (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 26 août 2025, point 7 de l'ordre du jour
Texte déposé
Montres, fromages, vins, chocolat ou encore matériel de pointe pour la technologie médicale… Les Etats Unis représentent plus de 20% des exportations vaudoises. Depuis le 7 août, ces produits valent 39% plus cher. Conséquences : ils ne se vendent plus, ou beaucoup moins bien. Et les entreprises productrices se retrouvent en situation de « perte de travail », c’est-à-dire qu’elles ne peuvent plus fournir à leurs employé-e-s autant de travail qu’auparavant. En cette rentrée 2025, nous nous retrouvons dans une situation de crise et de menace pour l’emploi, comme cela a été le cas lors de la crise du franc fort et pendant la pandémie.
Pour le groupe socialiste, les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas faire les frais de cette crise. Nous devons protéger leurs revenus et leur pouvoir d’achat. Nous demandons au Conseil d’Etat de tout mettre en œuvre pour protéger ces salarié-e-s et leurs emplois.
La réduction des effectifs, des salaires ou la dégradation des conditions de travail des salarié-e-s de l’industrie vaudoise auraient des conséquences économiques et sociales dramatiques pour notre canton. Et pourtant, certaines entreprises instrumentalisent déjà cette situation pour dégrader les conditions de travail ou remettre en question leur implantation en Suisse.
- Les entreprises peuvent faire appel aux indemnités « RHT » pour réduction des horaires de travail : le service de l’emploi a-t-il assez de moyens pour faire face aux demandes qui risquent d’affluer ? Outre l’information figurant sur le site du service de l’emploi, quelles mesures sont mises en place pour répondre rapidement aux demandes et éviter que les salarié-e-s n’attendent trop longtemps le versement de leurs indemnités (beaucoup de ménages ne peuvent pas faire face à l‘absence de salaire pendant un mois ou plus) ?
- Ces indemnités ne s’élèvent en principe qu’à 80% du salaire, ce qui ne suffit plus pour vivre quand on a un petit salaire : le Conseil d'Etat envisage-t-il des mesures compensatoires pour les plus bas revenus ?
- Quelles mesures extraordinaires le canton est-il prêt à mettre en place pour faire connaître davantage les RHT et éviter des mesures inadéquates prises dans la précipitation ?
- Quelles démarches le canton a-t-il entrepris à Berne pour obtenir un prolongement de ces droits aux RHT de 18 à 24 mois ?
- Plusieurs entreprises ont déjà bénéficié de RHT avant les décisions de Donald Trump sur les taxes douanières. Le Conseil d'Etat envisage-t-il des mesures complémentaires pour les entreprises qui auraient épuisé leur droit aux RHT, éventuellement sous certaines conditions (non versement des dividendes, taille de l'entreprise, p.ex.) ?
- Il est indispensable, en tout temps, de soutenir et de promouvoir les emplois industriels en investissant dans la formation initiale et continue. Cette période de chômage partiel est l’occasion de proposer des formations aux salarié-e-s qui se retrouvent sans activité professionnelle pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, contre leur gré. Quelles mesures le Conseil d’Etat envisage-t-il de prendre pour favoriser l’accès à la formation des salarié-e-s de l’industrie pendant leur période de chômage partiel ? Les entreprises qui disposent de leur propre centre de formation seront-elles incitées à proposer des formations continues à leur personnel lorsqu’il se retrouve au chômage technique ?
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Felix Stürner | VER |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Julien Eggenberger | SOC |
Yves Paccaud | SOC |
Guy Gaudard | PLR |
Elodie Lopez | EP |
Monique Ryf | SOC |
Cédric Echenard | SOC |
Carine Carvalho | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Sylvie Pittet Blanchette | SOC |
Romain Pilloud | SOC |
Denis Corboz | SOC |
Laure Jaton | SOC |
Valérie Zonca | VER |
Claude Nicole Grin | VER |
Claire Attinger Doepper | SOC |
Stéphane Balet | SOC |
Muriel Thalmann | SOC |
Sébastien Pedroli | SOC |
Olivier Gfeller | SOC |
Isabelle Freymond | IND |
Sandra Pasquier | SOC |
Vincent Jaques | SOC |
Laurent Balsiger | SOC |
Sébastien Kessler | SOC |
Géraldine Dubuis | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourComme vous avez pu le constater à la lecture de mon texte, le groupe socialiste s’inquiète de la situation relative aux taxes douanières imposées par les Etats-Unis ; 20 % des exportations étant concernées. A 39 %, ces produits se voient désormais fortement taxés, ce qui réduit évidemment leur attractivité sur le marché américain et entraîne ce que l’on appelle des réductions de travail pour de nombreuses entreprises vaudoises, ce dans différents secteurs.
Par conséquent, le groupe socialiste s’inquiète des conséquences de ces taxations pour les travailleurs de l’industrie vaudoise et pour les emplois. Il souhaite éviter des mesures hâtives de la part des entreprises qui nuiraient à l’emploi, qui dégraderaient les salaires ou les conditions de travail. C’est pourquoi nous interpellons le Conseil d’Etat pour savoir si le Service de l’emploi (SDE) est prêt à faire face aux demandes qui affluent peut-être déjà – ou qui afflueront – sous la forme de demandes d’indemnités pour réduction d’horaire de travail (RHT), afin que les employés de l’industrie puissent être rapidement indemnisés. En effet, pour certains employés, il est difficile de se passer d’un mois de salaire en attendant les indemnités pour RHT.
Nous aimerions également savoir si le Conseil d’Etat informe les entreprises de l’existence de ce système d’indemnités pour RHT. Bien que depuis le Covid et la crise du franc fort, il soit théoriquement bien connu, certaines PME peuvent ne pas songer à recourir à ce système. En outre, ces indemnités pour RHT ne fournissent que 80 % du salaire aux employés de l’industrie, ce qui, quand on a un petit salaire, rend la vie difficile et ne permet pas de faire vivre une famille. Par conséquent, nous souhaiterions savoir si un complément à ces 80 % de RHT serait envisageable.
Enfin, ces RHT amènent des congés non consentis, non décidés par l’employé, de plusieurs mois, parfois de plusieurs années. Cela peut être l’occasion de se former, un enjeu crucial dans l’industrie, particulièrement dans notre canton. Aussi aimerions-nous savoir si le Conseil d’Etat, va prendre des mesures pour favoriser l’accès à ces formations, le cas échéant, soutenir les entreprises qui ont elles-mêmes des centres de formation pour les inciter à offrir des possibilités facilitées aux employés qui se retrouveraient au chômage partiel.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.