Communications

Séance du Grand Conseil du mardi 11 mars 2025, point 1 de l'ordre du jour

Transcriptions

Réponses du Conseil d’Etat aux simples questions, résolutions, déterminations et pétitions

Durant la semaine écoulée, le Conseil d’Etat a transmis au Grand Conseil les réponses suivantes : 

1. Réponse du Conseil d’Etat au Grand Conseil à la simple question Jacques-André Haury - Que pense le Conseil d’Etat des canapés forestiers ? (24_QUE_91)
2. Réponse du Conseil d’Etat au Grand Conseil à la simple question Patrick Simonin au nom de Olivier Agassis, cosignataire - Opportunité d’utilisation d’aires de sports sur le site du PPNV (25_QUE_4)

Intervention personnelle de M. Romain Pilloud sur des tags racistes à Payerne

Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, un député demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole ultérieurement.

Commentaires racistes, anti-asiatiques, misogynes, sexistes, antisémites ou transphobes, les Brandons de Payerne – ou plutôt les actes de quelques individus – ont choqué bien au-delà de la Broye par leur violence et la portée des propos tenus. Ces actes, bien que réalisés par un petit groupe de personnes, n’en restent pas moins graves et violents. Ce Parlement a déjà eu l’occasion, en novembre 2023, de dire haut et fort qu’il ne tolérait pas et condamnait tout acte raciste, antisémite ou islamophobe qu’il soit écrit, verbal ou physique. Non, chères et chers collègues, ce n’est pas de l’humour, c’est de la violence. Ce n’est pas une blague, c’est du racisme décomplexé, de l’antisémitisme décomplexé. Ce n’est pas anodin, c’est dirigé contre des personnes précises, contre des femmes, contre des personnes juives ou musulmanes, contre des personnes racisées. 

Ce que d’aucuns et d’aucunes ont trouvé drôle tombe pourtant sous le coup de la norme pénale antiraciste. Ce que d’aucuns et d’aucunes ont trouvé drôle a blessé les personnes concernées. Certaines s’inquiéteront durablement de savoir si leur présence – si leur existence – est la bienvenue à Payerne. 

J’espère que les auteurs de ces tags ont honte. Etant donné l’ampleur du phénomène, il est important de rappeler, dans ce plénum – pour la deuxième fois en deux ans, et même si j’espère que cela sera la dernière, nous le redirons autant de fois que nécessaire – notre engagement contre toute forme de discrimination. J’espère que le Conseil d’Etat condamnera lui aussi unilatéralement ces actions et je ne peux que l’inviter à exprimer son engagement en la matière. Je m’exprime évidemment au nom du groupe socialiste, mais je sais que ce n’est pas – que ça ne devrait pas être – une question de parti politique et que mes propos sont évidemment partagés bien au-delà de mon groupe politique. 

Intervention personnelle de M. Hadrien Buclin sur des tags racistes à Payerne

Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, un député demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole ultérieurement.

Par cette intervention, je souhaite m’inquiéter et dénoncer plusieurs faits récents qui font craindre une banalisation grandissante du racisme. Les derniers en date remontent à ce week-end : lors des Brandons de Payerne, des tags ouvertement racistes et antisémites ont été apposés sur de nombreuses devantures de magasins. Inscrire de prétendues blagues qui reviennent en réalité à banaliser le génocide des juifs par les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale sur la devanture d’un magasin tenu par une personne de confession juive est complètement inacceptable. Cela évoque une sinistre mémoire. C’est aussi un acte particulièrement lourd de sens dans une commune qui a connu, en 1942, l’assassinat d’un éleveur de confession juive – Arthur Bloch – par des nazis suisses. Les autres inscriptions – stigmatisant un restaurant thaïlandais ou un restaurant libanais – sont également de très mauvais goût, de même d’ailleurs que des messages sexistes affichés sur certaines vitrines. 

J’attends du comité d’organisation des Brandons ainsi que de la municipalité de Payerne qu’ils condamnent fermement ces tags. Ceux-ci reviennent en effet à créer un climat malsain et stigmatisant pour les personnes immigrées et à transformer une fête populaire et inclusive en un événement où certaines personnes ne peuvent que se sentir mal à l’aise en raison de leur origine ou de leur confession. 

Ces tags à Payerne, je l’ai dit en préambule, ne sont qu’un événement parmi d’autres qui témoignent de la banalisation du racisme dans une période où la montée de l’extrême droite au niveau international – dans des pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne – favorise des comportements haineux de plus en plus décomplexés. Parmi d’autres faits inacceptables, je souhaiterais rappeler qu’il y a quelques semaines, une personne noire s’est fait tabasser dans le quartier du Flon, tout en essuyant de nombreuses injures racistes. Cet acte extrême n’est hélas que la pointe de l’iceberg. En 2022, 17 % de la population suisse – une proportion très significative – déclare avoir été victime de discrimination raciale au cours des cinq dernières années. On parle donc d’une personne sur six, soit plus de 100’000 personnes dans le canton de Vaud. J’appelle les autorités cantonales à prendre la mesure du problème et à renforcer leurs actions, non seulement au niveau de la prévention du racisme, mais aussi au niveau de la prise en charge des plaintes pour discrimination raciale et de l’aide aux victimes.

Hommage à Thierry Bron

Mesdames et messieurs, je vous invite à un peu de silence, car je souhaite rendre hommage à une personne qui a beaucoup compté pour notre Grand Conseil. Vous l’aurez compris, nous allons prendre congé de M. Thierry Bron, le premier intendant du Parlement, qui s’apprête à prendre une retraite bien méritée d’ici la fin du mois. 

Cher Thierry, permettez-moi tout d’abord de vous exprimer toute notre reconnaissance et notre considération pour le travail accompli au service du Grand Conseil depuis huit ans. En 2017, le poste d’intendant fut créé – non sans peine, le président de l’époque pourra en attester – pour assurer la gestion du nouveau Parlement reconstruit. Le Bureau du Grand Conseil se félicite chaque jour de votre engagement qui a permis au législatif de gagner en autonomie dans ses propres murs. Vous avez d’ailleurs toujours eu à cœur de préserver les intérêts du Parlement et vous vous êtes adapté à chaque circonstance. J’en veux pour preuve le déménagement du Grand Conseil sur les sites de La Marive à Yverdon et du SwissTech Center à l’EPFL lors de la pandémie de Covid-19. 

Sans avoir fait de sondage, il ne fait nul doute que vos connaissances du complexe parlementaire, votre grande loyauté ainsi que votre dévouement au législatif sont reconnus loin à la ronde. Vous avez personnifié à merveille la fonction d’intendant et avez toujours su – avec des moyens limités, mais porté par l’importance et la symbolique de ces lieux – trouver des solutions pour ce qui est devenu au fil du temps votre deuxième maison, votre Parlement. 

Dans un registre un peu moins sérieux, je ne résiste pas à partager avec nos collègues les prises de risques de M. Bron pour porter haut les couleurs du canton. 

*insérer photo

Cher Thierry, je vous remercie avec émotion au nom de tous les membres du Grand Conseil pour votre travail, votre attachement à ce lieu magnifique et nos relations empreintes de professionnalisme pendant ces huit années passées au service du Grand Conseil. Nous vous adressons nos vœux les plus chaleureux pour une magnifique retraite, pleine de surprises et surtout de santé. Pour finir, en cette journée du 11 mars, je vous souhaite encore un joyeux anniversaire. (Applaudissements nourris.)