25_INT_87 - Interpellation Sébastien Pedroli et consorts - Ligne CFF Lausanne - Payerne : où se cache le quai 2 ? (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 24 juin 2025, point 9 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le 27 avril 2021 (21_INT_60), j'ai déposé une interpellation auprès du Conseil d'état qui concernant les nombreux problèmes qui existaient sur la ligne de chemin de fer entre Lausanne et Payerne, notamment des annulations récurrentes de train.

Le Conseil d’Etat a répondu le 8 mars 2023 que « En 2022, le Canton s’est fermement opposé – et avec succès – au projet de modernisation de la ligne tel que mis à l’enquête par les CFF. Le projet des CFF prévoyait en effet la suppression des quais centraux dans les gares de Châtillens, Moudon et Granges-Marnand sans rétablissement. Le Canton a demandé, dans le cadre de son opposition à la mise à l’enquête, leur maintien dans le projet de modernisation car ils sont indispensables pour offrir des points de croisement supplémentaires sur la ligne en cas de retard d’un train : cela permet d’éviter des suppressions de trains (report de croisement) ou d’empêcher les voyageuses et voyageurs de descendre du train par manque de quais en cas de croisement déplacé à une autre gare. À la suite de l’intervention du Canton, les CFF ont revu leur projet et les possibilités de croisements seront maintenues dans les trois gares précitées pour fiabiliser l’exploitation ».

Aujourd’hui, alors que la gare de Moudon est inaugurée, il apparait que les CFF n’ont a priori pas tenu leurs engagements. Dans les gares de Châtillens, Moudon et Granges-Marnand, le deuxième quai passager a été supprimé de sorte qu’il n’est plus possible de faire croiser deux trains de voyageurs, avec descente de voyageurs.

Ainsi, il est fortement à craindre qu'en cas d'avarie sur un train, les transports publics seront bloqués dans les deux directions, entrainant d’importants retards.

Cela semble aller à l’encontre de toute logique et à l’encontre des objectifs fixés.

Par conséquent, je me vois contraint de déposer la présente interpellation au Conseil d’Etat :

1. Le Conseil d’Etat confirme-t-il que les quais voyageurs des gares de Châtillens, Moudon et Granges-Marnand ont-ils effectivement été supprimés ? Si oui pourquoi ?
2. Le Conseil d’Etat confirme-t-il qu’il n’est pas possible d’effectuer un croisement, avec descente de passagers, de deux trains passagers dans les trois gares de Châtillens, Moudon et Granges-Marnand ?
3. Est-ce que le Conseil d’Etat était au courant de ces modifications ?
4. Est-ce que les CFF ont respecté la mise à l'enquête?
5. Est-il possible de modifier encore les plans et travaux afin de réintroduire une deuxième quai ?
6. Comment le Conseil d’Etat ou les CFF peuvent-ils assurer une cadence de 30 minutes entre Lausanne et Payerne dans les deux sens suite à ces travaux ?

Conclusion

Souhaite développer

Documents

• 25_INT_87-Texte déposé

Transcriptions

De ce que je comprends, pour les CFF, l'ordre des priorités est le suivant : d’abord la Suisse alémanique, ensuite la Suisse romande, puis éventuellement le canton de Vaud, et s'il reste du temps et de l'argent, le district de la Broye-Vully. Sans jouer les victimes, force est de constater que les lignes de la Broye-Payerne-Lausanne, mais aussi Yverdon-Fribourg, ont toujours été les parents pauvres des transports publics. 

On nous encourage à privilégier les transports publics, mais rien n'est véritablement fait pour favoriser ce type de déplacement dans les régions périphériques. On nous promet des cadences à 30 minutes, de grands travaux de réfection des gares, mais finalement ce n'est que de la poudre aux yeux. Sur la ligne Payerne-Lausanne, dans les gares Châtillens, Moudon et Granges, les CFF ont supprimé – un peu à la hussarde – le quai 2, dans le cadre de leurs travaux de rénovation, et ce, malgré les engagements pris. Il n'est donc plus possible à deux trains de voyageurs remplis de passagers de se croiser dans ces trois gares, puisque les voyageurs ne peuvent pas y descendre. Quand on connaît le nombre d'avaries qu'il y a sur cette ligne, on peut manifestement craindre le pire en cas de blocage d'une ligne, puisque l'on perd une possibilité de croisement, ce qui apparaît tout simplement aberrant. 

Pour toutes ces raisons, je pose diverses questions au Conseil d'Etat dans le cadre de mon interpellation, notamment afin de déterminer pourquoi les CFF n'ont pas suivi les plans de leur mise à l'enquête. On pourra aussi se poser la question de savoir comment les travaux de la suite de la ligne entre Payerne et Morat vont se dérouler. 

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.