25_POS_45 - Postulat Yannick Maury et consorts - Pour une stratégie de développement des navettes autonomes sur le territoire cantonal (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 26 août 2025, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

L’innovation technologique dans le domaine de la mobilité offre des perspectives prometteuses en matière de durabilité, d’accessibilité et d’efficacité des transports publics. Parmi ces innovations, les navettes autonomes représentent une solution complémentaire aux réseaux traditionnels, notamment pour les dessertes de « premier et/ou dernier kilomètre », ou dans des zones à plus faible densité de population et dans lesquelles les lignes régulières de transports publics paraissent inenvisageables.

Dans ce contexte, nous pouvons relever le projet pilote mené par les Transports de la région Morges Bière Cossonay (MBC), dont le l’État de Vaud est membre du conseil d’administration, entre 2017 et 2018 à Cossonay. Ce projet, bien qu’avorté, a mis en lumière l’intérêt possible de telles solutions.

D’autres cantons suisses, ainsi que plusieurs pays de par le monde, s’intéressent déjà de près à cette solution. En effet, la ville de Sion (VS) avait mis en marche deux navettes autonomes entre 2016 et 2021, transportant au total environ 55'000 personnes. Mais les outils d’alors, le cadre légal ou encore les coûts d’exploitation ont eu raison des navettes autonomes, alors que leur bien-fondé et l’intérêt semblent toujours présents tant du côté des autorités de la ville que de CarPostal.

Il est donc essentiel que le canton de Vaud anticipe des besoins et un certain intérêt dans ce domaine. Une réflexion approfondie sur le potentiel, les limites, les coûts, les impacts environnementaux et les besoins réglementaires de telles solutions est aujourd’hui nécessaire pour pouvoir possiblement implémenter cet outil de mobilité lorsque tous les voyants seront au vert.

En effet, à terme le développement des navettes autonomes pourrait notamment renforcer l’offre de mobilité dans les régions périphériques et désenclaver certaines zones rurales, faciliter les connexions avec les nœuds de transports publics (gares, arrêts de bus/tram), encourager le report modal ou encore améliorer l’accessibilité pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.

Au vu de ces enjeux, les soussigné·e·s demandent au Conseil d’État de réaliser une étude sur les possibilités (techniques, logistiques, légales…) de déploiement des navettes autonomes dans le canton de Vaud, en s’appuyant notamment sur les enseignements des expériences déjà menées (Cossonay, Sion, etc.) et en identifiant les zones à fort potentiel pour de futurs projets pilotes.

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Documents

• 25_POS_45-Texte déposé

Transcriptions

La question de la mobilité est un sujet d’actualité, une problématique en constante évolution. Il nous incombe de savoir si nous acceptons d’avoir un train de retard par rapport à cette évolution ou si nous souhaitons anticiper et façonner à notre mesure les enjeux à venir concernant la mobilité. C’est tout l’objet de ce postulat : demander au Conseil d’Etat d’ouvrir la voie et d’engager une réflexion stratégique sur le potentiel des navettes autonomes dans notre canton. 

Pourquoi ce sujet, et pourquoi maintenant ? Parce que la mobilité est en pleine mutation, parce que la transition écologique exige de nouvelles réponses, et parce qu’encore aujourd’hui, dans le canton de Vaud, certaines régions rurales restent parfois en marge du réseau des transports publics, faute de rentabilité ou de solutions adaptées. 

En outre, les navettes autonomes – c’est-à-dire sans conducteur – ne sont pas une lubie futuriste, mais une réalité déjà testée, parfois éprouvée, aussi bien en Suisse – notamment à Sion ou à Cossonay où des tests ont eu lieu – qu’à l’étranger. A l’évidence, ces expériences ont mis en évidence des limites, mais également un potentiel énorme pour compléter intelligemment – j’insiste sur ce terme – et non remplacer notre réseau, notamment pour le fameux premier et dernier kilomètre, cette portion de trajet qui dissuade tant de personnes d’emprunter les transports publics. 

Par souci de clarté, je précise que nous ne demandons pas d’investir demain dans une flotte de véhicules autonomes. Nous demandons une étude, une vision stratégique. En effet, il serait regrettable d’attendre que les technologies soient matures sans s’y être préparés. J’en suis convaincu, le jour viendra où le cadre légal évoluera, où les coûts baisseront et où la fiabilité de ces véhicules augmentera. A ce moment, serons-nous prêts, serons-nous capables d’identifier les usages, les zones, les partenaires appropriés ? Ce postulat invite à penser la question des navettes autonomes avec pragmatisme et sans idées préconçues. 

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.