23_REP_277 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Jacques-André Haury et consorts au nom du groupe vert'libéral - Contradiction 5 : revaloriser la formation professionnelle tout en appliquant une ordonnance qui dévalorise les apprentis. (23_INT_181).
Séance du Grand Conseil du mardi 9 septembre 2025, point 18 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJ’ai déposé cette interpellation en 2023 et la réponse date du 13 mars 2024 ; elle a donc été assez rapide et j’en remercie le département. Je suis bien conscient que la question que j’ai posée ne concerne pas personnellement M. le conseiller d’Etat Borloz, mais la magistrate qui l’a précédée. Cela étant, ma critique est que l’on a développé, dans la formation professionnelle, l’idée de compétences opérationnelles. Ce sont des compétences très pointues, mais très réductrices quant à l’activité et à la formation acquise. Sur ce sujet, nous avons été alertés par quelques maîtres professionnels.
Ma question principale était de savoir si le département avait fait comprendre à la Confédération, quand elle a publié son ordonnance, que ces compétences opérationnelles allaient freiner la mobilité professionnelle alors que la loi fédérale prévoit que les prescriptions doivent garantir la plus grande perméabilité possible. Ainsi, plus l’on précise très concrètement les compétences métier – j’en ai dressé la liste dans mon interpellation – moins l’on garantit la perméabilité professionnelle, en réalité. C’est bien dommage ! J’ai compris que l’administration vaudoise avait vérifié que cette nouvelle ordonnance permettait un accès à la maturité professionnelle, mais ce n’est pas la question. On doit pouvoir obtenir un CFC, puis éventuellement, dans sa vie, avoir une autre activité un peu proche, mais qui n’est pas une formation supérieure. On peut vivre fort bien sans être passé par une Haute école spécialisée (HES) ou l’université. Je regrette donc que l’administration n’ait pas vu ce défaut dans cette ordonnance. Malheureusement, les choses sont en cours et je prends acte qu’une évaluation sera sans doute réalisée. Elle est peut-être déjà en cours, mais, en tout cas, elle a été annoncée en mars 2024.
La discussion est ouverte.
Je ne pense pas que le problème que vous soulevez soit un frein à la mobilité professionnelle. Comme vous le relevez, ce problème date de bien des années, par une décision qui n’appartient pas au Canton, mais à la Confédération. Cela dit, ce n’est pas parce que la décision est prise et appartient à la Confédération que le canton reste inactif ; tout cela évolue. Nous sommes actifs en matière de formation sur tous les plans. Le concept de promotion des compétences opérationnelles s’applique désormais à presque toutes les branches. Ces compétences opérationnelles sont aussi à un développement des compétences fondamentales. En effet, quand vous apprenez à rédiger un courrier, par exemple, ou une offre pour vendre un produit, en même temps vous faites du français et de la grammaire. Des liens sont établis, mais c’est un changement fondamental qui change de fond en comble le travail des enseignants dans les écoles concernées. Cela ne se fait pas sans, d’une part, un peu de résistance et, d’autre part, beaucoup de critiques. Nous nous nourrissons de ces critiques dans le cadre des relations intercantonales pour essayer de faire évoluer au mieux la situation et pour que ce soit le plus efficace possible. Il est certain que ce changement décidé sur le plan fédéral est extrêmement important. Moi qui ai commencé mes maigres études par un apprentissage, je ne me retrouve pas, évidemment, dans la méthode actuelle d’apprentissage par rapport à ce que j’ai pu vivre il y a quarante ans. Il est normal que cela évolue et que nous essayions d’accompagner cette évolution pour corriger ces défauts. Nous sommes préoccupés par les mêmes questions que vous et actifs sur ce sujet.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.