24_RAP_32 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Alexandre Rydlo et consorts - au nom des député-e-s de l'Ouest lausannois - Pour un arrêt des trains grandes lignes en gare de Renens (15_POS_143).
Séance du Grand Conseil du mardi 29 avril 2025, point 14 de l'ordre du jour
Documents
- Rapport de commission - Pour un arrêt des trains grandes lignes en gare de Renens
- Texte adopté par CE - Rap-CE POS Rydlo 15_POS_143 - publié
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourM. Rydlo nous rappelle que la gare de Renens était auparavant d'un autre âge, tant en termes de sous-voies que des arrêts de train. Ce postulat demandait au Conseil d'Etat que les CFF étudient l'arrêt en gare de Renens d'au moins deux trains grandes lignes par heure, dans chaque direction. Depuis 2013, déjà, des trains grandes lignes circulaient deux fois par heure. Le changement d'horaire de décembre 2024 donnera encore plus d'importance à cette gare. Des trains grandes lignes supplémentaires s'arrêteront à Renens et offriront des relations rapides avec le Pied du Jura, Berne, Zurich, le Valais et Genève, avec son aéroport international. Beaucoup de travaux de modernisation ont été réalisés ces dernières années avec succès.
En conclusion, Renens, deuxième plus grande gare du canton, peut jouer un rôle important de plateforme d'échange entre les différents modes de transport public. Avec l'arrivée du futur tramway que nous venons de voter, elle va devenir un centre névralgique de mobilité. C’est un rapport excellent et complet du Conseil d'Etat qui a convaincu l'unanimité de la commission ainsi que le postulant.
La discussion est ouverte.
En préambule, je déclare mes intérêts : je travaille aux CFF dans le domaine de l'entretien du réseau ferroviaire. Je n'établis ni les horaires des trains ni l'offre ferroviaire dans les gares. Concernant la réponse à mon postulat, je rappelle que ce postulat avait été déposé le 15 septembre 2014 avec le soutien de l'entier de la députation du district de l'Ouest lausannois d'alors et de nombreuses autres signatures, puis accepté par la très grande majorité du Grand Conseil le 22 septembre 2014. Ce postulat était très simple : il demandait l'arrêt des trains grandes lignes des CFF en gare de Renens car, en 2009, lors du début du développement du programme CFF Léman 2030, soit le programme qui a pour mandat de doubler la capacité de transport en voyageurs par train entre Lausanne et Genève, il avait été décidé de supprimer le trafic grandes lignes en gare de Renens au profit des seuls trains de type RegioExpress et régionaux. Le trafic grandes lignes était exclu pour la gare de Renens.
Aujourd'hui, quand on entend cela, on a beaucoup de peine à comprendre comment on a pu arriver à une réflexion pareille, quand on sait que le district de l'Ouest lausannois connaissait et connaît toujours un développement urbanistique, démographique, économique et universitaire impressionnant, sans parler du fait qu'en raison du réchauffement climatique, les autorités invitent régulièrement les gens à se déplacer en transports publics plutôt qu'en voiture, ce qui participe à exploser chaque année un peu plus le nombre de personnes qui utilisent le train. De fait, la gare de Renens n'est pas seulement la gare de la ville de Renens, mais la principale gare de tout le district de l'Ouest lausannois, un district de 86’000 habitants formé de seulement 8 communes, dont 6 sont des villes. Et, c'est aussi la gare de tout le canton et même au-delà du canton, car la gare de Renens dessert l'UNIL et l’EPFL, dont une grande majorité des 28’000 membres vient d'en dehors du district de l'Ouest lausannois et passe par la gare de Renens.
Faut-il d'ailleurs ici rappeler que si les communes de l'Ouest lausannois fusionnaient peut-être un jour, la ville ainsi constituée serait la septième ville de Suisse après Winterthur. Peut-on imaginer une ville comme Winterthur sans une gare avec un trafic grandes lignes ? La réponse logique est clairement non. La gare de Renens était donc, déjà à l'époque, une des gares les plus fréquentées de Suisse romande et méritait une meilleure offre que celle qu'on lui destinait – objectif de mon postulat. Aujourd'hui, avec le nouvel horaire 2025 des CFF, la gare de Renens est enfin bien desservie avec une qualité d'offre qui répond aux défis du futur, auxquels la gare de Renens devra répondre en sa qualité de hub des transports publics de toute une région, voire de gare alternative de la région lausannoise. Elle est devenue ainsi aujourd'hui clairement la quatrième gare de Suisse romande après celle de Lausanne, de Genève et de Bienne.
La réponse à ce postulat est donc très satisfaisante, et je remercie le Conseil d'Etat, la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR), l'Office fédéral des transports, les CFF et les TL pour la correction de leurs réflexions et décisions au sujet de la gare de Renens. Alors certes, les déboires de la transformation de la gare de Lausanne ont aidé à prendre ces décisions plus rapidement, ou plutôt à retrouver la raison plus rapidement, car les demandes de mon postulat étaient tout simplement logiques. Ensuite, s'agissant de l'horaire 2025, car on ne peut pas parler de la gare de Renens sans parler de l'horaire 2025, il semble important de préciser que cet horaire est lui aussi logique. Le précédent horaire était beaucoup trop tendu avec les risques que cela génère s'agissant des correspondances et du respect des horaires. L'horaire 2025 a ajouté un peu d'air dans le système de l'heure cadencée pour le faire respirer, même si certains trajets durent effectivement quelques minutes de plus. Cela dit, je peux comprendre les plaintes des personnes de l'arc jurassien qui ont vu la suppression des trains à destination de Genève sans passer et sans changement en gare de Renens, étant précisé ici que ce n'est pas mon postulat qui est à l'origine de cette situation. C'est principalement le besoin en travaux et l'augmentation du trafic marchandise le long de l'arc jurassien sur une infrastructure qui n'a pas augmenté en capacité, qui en est à l'origine, fait qui montre que nous devons investir dans le développement et l'entretien de nos infrastructures ferroviaires pour le futur.
A propos des trains de l'arc jurassien, les mesures correctrices des CFF avec des transbordements de quai à quai en gare de Renens pour les voyageurs de ou vers l'arc jurassien en correspondance sont des bonnes alternatives, la meilleure étant clairement, et certainement peut-être, la remise en service du concept d'un train IC5 en provenance de l'arc jurassien à destination de Lausanne avec arrêt à Renens et d'un autre par heure à destination de Genève sans passage par Renens, chose qui existait dans le passé. Bien évidemment, on peut aussi séparer une rame IC5 en deux en gare de Renens sans nécessité de débarquer les gens. Pour finir, il s'agira maintenant pour le Conseil d'Etat, et pour toutes les parties concernées, d'être attentifs à ce que la nouvelle offre en gare de Renens perdure dans le nouvel horaire des CFF, une fois les travaux en gare de Lausanne terminés.
Ce postulat visait à promouvoir les arrêts des trains grandes lignes en gare de Renens, c’est-à-dire de développer les infrastructures pour lui donner un rôle de plateforme de mobilité à l'échelle régionale et romande. La réponse du Conseil d'Etat répond pleinement aux attentes des postulants et il faut souligner que tout ce qui a été accompli jusqu'à aujourd'hui va dans le sens de ses demandes. Le futur développement, avec l'arrivée du tramway, va renforcer la gare de Renens dans son rôle de centre névralgique de la mobilité. On peut remercier le Conseil d'Etat pour cette réponse complète qui réjouit l'ensemble des communes de l'Ouest lausannois. Le groupe PLR soutiendra le rapport sur ce postulat.
Il est décidément – et de manière cohérente – beaucoup question d'accessibilité et de mobilité dans l'Ouest lausannois, avec en son centre névralgique la gare de Renens. Il est utile de rappeler qu'elle a été rénovée et agrandie, tout comme son passage souterrain, modernisé et élargi. Comme cela a été mentionné, elle est connectée aux axes de mobilité douce, notamment le M1, et le tram viendra s’y ajouter demain. Elle a également été profondément connectée à la gare de Lausanne, en prévision de ses propres travaux, avec notamment la construction de la quatrième voie et du saut-de-mouton. Cela permet aujourd'hui à la gare de Renens de jouer pleinement son rôle de hub de mobilité à portée nationale.
J’imagine que l'horaire des CFF 2025 a finalement dépassé les attentes des députés de l'Ouest lausannois. En effet, plutôt que de se limiter à seulement deux correspondances par heure, la gare de Renens s’impose aujourd'hui comme une véritable gare de délestage de Lausanne. On peut même la considérer comme la tête ouest de la gare de Lausanne, tant l’agglomération ne fera bientôt qu'une. Il est donc essentiel, comme le demandent les postulants, de dire que le canton de Vaud défendra le maintien de ces correspondances et de ces connexions. Elles sont essentielles, voire évidentes, pour l'arc lémanique, mais surtout vitales pour le Nord vaudois l’horaire 2025 l'a démontré a contrario.
En effet, le fait d’avoir imposé des transbordements à Renens pour les usagers en provenance de la ligne du Pied du Jura a mis en lumière à quel point il demeure important aujourd'hui de défendre la nécessité d'avoir de meilleures connexions directes, dès que les travaux pourront être réalisés. C’est une demande portée collectivement par les cantons de Suisse occidentale. Il faut que nous puissions poursuivre sur ce chemin vertueux qu'ont débuté les CFF de permettre au moins, si transbordement il y a, que celui-ci se fasse quai à quai.
Comme cela a déjà été indiqué, cette offre a d’ores et déjà été introduite dans les deux directions le week-end, et en semaine une fois l’heure pour la clientèle voyageant depuis Genève en direction du Pied du Jura. Cela nécessitera des travaux d'infrastructure pour la configuration des voies et des aiguillages – je me permets une précision un peu technique. Tant que ces éléments ne seront pas réalisés, on ne pourra pas systématiser. Toutefois, selon les informations en notre possession, ils sont prévus pour 2028. Ainsi, cette mise en service pourrait se faire à fin 2029, les temps ferroviaires étant relativement longs. Enfin, la gare de Renens trouve ainsi véritablement sa position de leader dans le paysage romand, et nous continuerons d'appuyer ces correspondances.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Le rapport du Conseil d'Etat est approuvé à l’unanimité.