25_INT_64 - Interpellation David Vogel et consorts au nom Denis Corboz, Vincent Keller, Yannick Maury et Michael Wyssa - De la restriction des smartphones au Secondaire II (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 13 mai 2025, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

La question des effets des réseaux sociaux sur les jeunes sont, de plus en plus fréquemment, jugés comme étant négatifs. 

Si, au niveau scolaire, le Canton de Vaud interdit d’utiliser les smartphones dans les écoles pour l’Ecole obligatoire, il ne prévoit en revanche rien pour le secondaire II (Gymnase et Formation professionnelle).  

Par ailleurs, plusieurs pays (Belgique, Brésil, Australie) prennent également des dispositions très strictes et la tendance semble être partagée par une très large majorité des parents. [1] 

Il semble que régler l’accès aux smartphones amène à des retours positifs du terrain tant pour apprendre à gérer cet outil qu’au niveau de la socialisation des élèves. Si quelques mesures volontaires – dont celle de M. Corboz, cosignataire de cette interpellation [2] - ont été prises volontairement dans le canton, la mise en place d’une solution générale mériterait d’être étudiée. 

La piste la plus facilement praticable pourrait être celle d’interdire l’accès aux smartphones dans les écoles et de les autoriser dans des lieux spécifiques, en particulier à l’extérieur. Il va de soi que les smartphones pourraient être autorisés si les enseignants en ont besoin pour des activités pédagogiques. 

Dès lors, nous avons le plaisir de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat : 

• Le Conseil d’Etat pense-t-il mettre en place une interdiction d’accès aux smartphones dans toutes les écoles du secondaire II (Ecole professionnelle, Gymnase, Ecole de Commerce, etc.) ?
• Si oui, le Conseil d’Etat pense-t-il que de maintenir un usage en extérieur serait une solution pragmatique ?
• Si oui toujours, le Conseil d’Etat pense-t-il pouvoir mettre en place cette régulation d’ici la rentrée d’août 2025 ?

[1] https://www.rts.ch/info/societe/2024/article/sondage-82-des-suisses-pour-l-interdiction-des-portables-a-l-ecole-28728434.html

[2] https://www.24heures.ch/gymnase-du-bugnon-une-semaine-de-detox-sans-smartphone-657664062310

Conclusion

Souhaite développer

Documents

• 25_INT_64-Texte déposé

Transcriptions

Ce sujet est très fédérateur, puisqu’il a été signé par des enseignants de tous les partis politiques, sauf de l’UDC étant donné qu’il n’y a pas d'enseignant à l'UDC – je signale toutefois que c'est un UDC, M. Bolay, qui a soutenu en premier cette proposition. Dès lors, tout le monde s'aligne sur cette proposition, qui demande qu'on fasse au secondaire II ce qui a été fait de manière intelligente au secondaire I, à savoir restreindre de manière drastique l'usage des smartphones dans les gymnases et écoles professionnelles. 

Je tiens à préciser que cette proposition émane à l’origine de Mme Amarelle ; il s’agit d’un sujet très œcuménique derrière lequel tout le monde est à peu près aligné. L'idée est d'utiliser le smartphone uniquement lorsque les profs en ont la nécessité, c'est-à-dire pas très souvent. Cela aura peut-être pour conséquence que les élèves joueront moins à Brawl Stars ou qu'ils pourront moins revoir les buts de Lamine Yamal, mais ce sera meilleur pour l’aspect social. 

D'ailleurs, je tiens à signaler que notre collègue M. Corboz, député et professeur au gymnase, a effectué un test d'abstinence de smartphone pendant une semaine ; il en est ressorti des choses très positives. Cela veut dire que les élèves doivent parfois un peu s'ennuyer ; ils doivent se parler souvent ; ils doivent peut-être faire des parties de cartes ; ils doivent aller draguer dans la vraie vie ; ils doivent arrêter de scroller sur leur smartphone pendant les 10 minutes de pause. Je pense que c'est une excellente chose !

Dès lors, je vous encourage à suivre cette proposition. Je précise au chef du département que cette proposition est soutenue par 82 % des Suisses – et par 64 % des 18-25 ans. Le risque électoral est donc nul. J'espère que nous aurons une réponse positive du département et qu’une mise en œuvre pourrait être envisagée pour la rentrée 2025. 

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.