25_INT_144 - Interpellation Didier Lohri et consorts - Informatique WiFi EMPD 2020-2023, réfléchissons et appliquons un stop et go !.
Séance du Grand Conseil du mardi 4 novembre 2025, point 2.2 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le Canton a présenté plusieurs EMPD au sujet de l’informatique et les équipements entre 2020 et 2023. L’interpellation demande de préciser quelques éléments financiers et interpelle sur la notion de durabilité des infrastructures en particulier le WiFi.
Je prendrais simplement deux chiffres tirés d'un article : Réseau informatique dans un collège : deux approches
- l’EMPD 2020 finance environ 9000 antennes WiFi, pour 3.5 millions, et permet à une commune / une intercommunale de mutualiser tous les besoins numériques d’un bâtiment ou d’un site.
- l’EMPD 2023, finance de manière de 3 fois plus coûteuse pour le Canton, près de 12 millions, n’est pas du tout synonyme d’économies pour les communes, bien au contraire, car restent à leur charge:
- le câblage (environ 500 francs par antenne + par Apple TV)
- l’électricité (pour une antenne WiFi, compter 10W, soit 300 francs d’électricité sur 10 ans + 1500 francs par switch)
On objectera que les deux dépenses d’électricien et d’électricité sont requises dans les deux cas, à quoi nous répondons que dans le second… c’est une dépense sans aucune contrepartie pour la commune, puisque le Canton ne s’occupe que de fournir de l’internet aux enseignants.
Donc, pour les communes, l’EMPD 2023 implique par ricochet que pour tout autre besoin numérique (et ils sont légion dans les bâtiments aujourd’hui: gestion technique du bâtiment, contrôles d’accès, caméras, téléphonie, locations, etc.), la commune se voit obligée de dépenser une seconde fois les mêmes montants (câblage + électricité + switches + antennes!!) pour les équipements qu’elle devra poser en parallèle. Il est dur de chiffrer ces dépenses engendrées, car ce seront une foule de petites dépenses successives au fil des ans.
Enfin, et il me semble que c’est encore plus grave et risqué en termes de sécurité et de maintenance: en subdivisant, en saucissonnant ses infrastructures entre plusieurs prestataires, les communes qui refusent d'envisager la subvention restreignent le champ d’action de chaque prestataire informatique. Dès lors, elles se privent des compétences d'ingénieurs réseau, spécialistes d’installations complexes. Ça peut sembler anodin, mais c’est comme refuser un bureau d'ingénieur pour construire un nouveau bâtiment (“Oh, on prend un maçon pour les murs, un sanitaire, un chauffagiste et un couvreur, ça ira aussi très bien et c’est moins cher”). Résultat? Plus personne ne supervise, ne coordonne, n’anticipe les développements futurs globaux, et personne ne documente le réseau pour que la commune puisse en conserver la maîtrise.
Donc avec l’EMPD 2023, en croyant économiser sur un investissement initial, la commune perd sur tous les plans: de l’argent (sur la durée), de la maîtrise, de la compétence, de la visibilité.
C’est ainsi que j’ai l’honneur de demander au Conseil d’Etat si :
- L’EMPD 2023 est dispendieux, ne fait-il pas doublon avec le précédent de 2020 ?
- L’EMPD 2023 n’augmente-t-il pas le risque pris par les communes dans le monde digital actuel.
- L’EMPD 2023 pourrait-il être suspendu le temps que les finances vaudoises se rétablissent, en laissant le champ à la subvention antérieure (idéalement en l’augmentant un peu, parce qu’elle avait été calculée en 2019 sur des équipements WiFi 5 alors qu’on est aujourd’hui en WiFi 7). Les communes n’en pâtiraient strictement pas, et les enseignants encore moins.
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
| Signataire | Parti |
|---|---|
| Sylvie Podio | VER |
| Isabelle Freymond | IND |
| Yolanda Müller Chabloz | VER |
| Nicolas Bolay | UDC |
| Guy Gaudard | PLR |
| Aurélien Demaurex | V'L |
| Hadrien Buclin | EP |
| Thierry Schneiter | PLR |
| Géraldine Dubuis | VER |