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24_REP_285 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Florence Bettschart-Narbel et consorts - Quelle prévention en matière de consommation de drogues ? (24_INT_162).

Séance du Grand Conseil du mardi 3 juin 2025, point 24 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Florence Bettschart-Narbel (PLR) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse, une réponse intéressante, mais qui toutefois me laisse un peu sur ma faim en matière de perspectives et de prévention. Aujourd’hui, on peut lire dans 24heures que le conseiller d’Etat en charge de la sécurité plaide pour une libéralisation de toutes les drogues. Il est vrai que la question de la consommation doit aussi être prise en compte dans la politique des quatre piliers. La prévention constitue l’un des piliers – le plus important selon moi. 

La réponse du Conseil d’Etat indique qu’aujourd’hui, à l’école obligatoire, 4500 élèves sont sensibilisés chaque année à la question des drogues. J’ai fait le calcul sur les années 9 à 11 HARMOS, plus postobligatoire, cela équivaut à 60’000 élèves, ce qui représente moins de 7 % d’élèves touchés. Je me suis permis un petit sondage pas du tout représentatif, puisque j’ai demandé à mes deux enfants s’ils avaient bénéficié de la prévention en matière de drogue ; réponse ? Ni l’un ni l’autre. 

Or, cette prévention devrait être dispensée à l’âge de l’adolescence pour sensibiliser les jeunes aux risques, notamment et en particulier de la prise de cannabis, qui peut quand même avoir des effets importants sur l’attention et les capacités cognitives. Il est à relever que lors d’une prise constante de cannabis, ces troubles perdurent bien au-delà. Ainsi, la prévention doit être dispensée de manière beaucoup plus importante dès l’adolescence – et même avant – pour rendre les élèves et les enfants attentifs aux risques encourus s’ils prennent des drogues. En effet, réduire le nombre de consommateurs diminuera les problématiques, tant celle de réduction des risques que du deal de rue. Par conséquent, j’estime que la politique de prévention doit constituer l’un des piliers essentiels de la politique du Conseil d’Etat. 

Enfin, je le réitère, les réponses à la question sur les perspectives me laissent un peu sur ma faim, se limitant à un message d’intention. Or, nous sommes en droit d’en attendre un peu plus de la part du Conseil d’Etat dans la prise en charge de ce dossier afin de lutter contre le fléau qu’est la drogue. Sans présenter de détermination, il est néanmoins envisageable que je présente un postulat dans ces prochaines semaines. 

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est ouverte. 

M. Jacques-André Haury (V'L) —

Je me reconnais un peu dans la position de Mme Bettschart : je suis peu enthousiaste face à cette réponse, même si elle semble animée de bonnes intentions. J’aimerais d’abord aborder la question de la promotion de la santé et de la prévention en milieu scolaire, assurée par l’Unité éponyme (PSPS). Comme pour l’obésité, des actions sont menées, mais sans réelle évaluation de leurs effets. Au sujet de la prévention de cette dernière, la Cour des comptes avait d’ailleurs souligné l’inefficacité de certaines mesures. Il serait utile de s’interroger, pour d’autres programmes de prévention, sur l’efficacité du ton souvent bêtifiant adopté lorsqu’il est question de drogues. Je me demande si cela n’est pas contre-productif.

J’aimerais maintenant revenir sur un autre point : le repérage et l’intervention précoce en matière d’addictions. Il y a un peu plus de dix ans, le Grand Conseil avait, à la majorité – contre une minorité de gauche – adopté une motion visant à ce que l’école puisse détecter la consommation de cannabis chez les élèves. Cette motion avait manifestement ennuyé Mme Lyon, qui l’a laissée de côté, puis Mme Amarelle, qui y a répondu de manière contraire à la loi. J’étais alors tout juste de retour dans ce Parlement, et n’ai pas osé protester comme je l’aurais voulu.

Quoi qu’il en soit, tant qu’on refuse de se doter des moyens nécessaires pour identifier les jeunes consommateurs, il devient très difficile de les confronter à la réalité, de sensibiliser leur famille, et d’envisager une modification de leur comportement. Il est certes louable d’affirmer vouloir détecter et intervenir précocement, mais sans les outils pour le faire, je ne vois pas très bien comment il est possible d’y parvenir. Voilà pourquoi je ne peux qu’exprimer un enthousiasme modéré à l’égard de la réponse du Conseil d’Etat à cette interpellation.

M. Marc-Olivier Buffat (PLR) —

Je me joins à l’appréciation quelque peu critique de mes préopinants pour dire que, oui, « c’est un peu mou du genou ! ». Et, en cette période, je sais de quoi je parle. (Rires.) Lorsqu’on lit au point 4 de la réponse « que les efforts de prévention à différents niveaux devront être maintenus et adaptés », j’aurais espéré plutôt y lire, madame la conseillère d’Etat, qu’ils seront non seulement maintenus et adaptés, mais surtout fortement renforcés.

Par ailleurs, je tiens à souligner que le prix des stupéfiants aujourd’hui – que ce soit sur un marché prétendument contrôlé – expose les jeunes, et même les très jeunes, à des risques que l’on ne connaissait pas avec une telle ampleur il y a quelques décennies. En effet, une boulette de cocaïne coûte aujourd’hui une dizaine de francs. A l’époque où je pratiquais le droit pénal, elle se négociait autour de 300 à 350 francs. En trente ans, le prix a donc été divisé par trente. Cela s’avère problématique. Autrefois, l’accès à ces substances était freiné par leur coût ; aujourd’hui, c’est tout l’inverse. Il faut donc reconnaître cette évolution et, autant que possible, renforcer les mesures permettant aux jeunes d’apprécier la dangerosité réelle de ces produits. 

La question du contrôle du marché lui-même se pose aussi, en amont, à travers l’instrument de la sanction pénale. Sur ce point, je ne peux me rallier aux positions qu’on a pu lire dans la presse récemment, suggérant que pour régler le problème des pénalisations, il suffirait… de supprimer l’infraction. C’est comme si l’on disait : « Le vol est puni par le droit pénal, mais il y a encore des voleurs, donc supprimons le vol du Code pénal, et il n’y en aura plus ! » Cette logique est évidemment absurde. Il me semble donc essentiel de rester très attentif à cette problématique. Des interventions futures seront sans aucun doute nécessaires pour évaluer ce qui peut et ce qui doit être fait en la matière.

Mme Rebecca Ruiz (C-DSAS) — Conseiller-ère d’Etat

Je souhaite rapidement réagir aux appréciations mitigées par rapport à cette réponse apportée par le Conseil d’Etat et amener une ou deux précisions. D’abord, il s’agit d’une interpellation, un type d’objets auquel on essaie de répondre de manière un peu concise. Les différentes actions annoncées dans la réponse à cette interpellation constituent des orientations stratégiques qui guident les actions du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS), ainsi que de ses partenaires. La réponse le montre clairement : l’enjeu actuel est de réussir à mobiliser les professionnels en lien avec les jeunes à la question du repérage et de l’intervention précoce ; toutefois, cela reste une tâche complexe, puisqu’elle nécessite des connaissances dans le domaine des addictions tout comme les manières appropriées d’agir, les savoir-faire en matière de prise en charge interdisciplinaire, d’autant plus lorsqu’on s’adresse à des jeunes. C’est pourquoi nous avons rédigé un guide cantonal pour pouvoir faciliter ce processus de repérage et d’orientation, qu’il s’agit de faire connaître aux professionnels. Il a été d’ailleurs présenté très récemment lors de la rencontre intercantonale latine organisée par le Groupement romand de recherche sur les addictions (GREA), et qui portait sur la thématique du repérage et de l’intervention précoce. 

Dans la réponse, il était aussi question de la demi-journée dédiée à la problématique des conduites addictives chez les jeunes, à l’intention des professionnels des différents domaines concernés ou qui touchent à la jeunesse, et qui poursuit un but : celui de permettre aux professionnels concernés de pouvoir mieux connaître le champ des addictions, les problématiques associées et d’intervenir le plus vite possible et le plus efficacement auprès de cette population jeune. La première édition aura lieu au début de l’année 2026. 

Pour ce qui concerne ce qui se fait – ou non – à l’école, je ne pourrai vous répondre que partiellement, car ce domaine ne relève pas directement de ma compétence. Vous savez que l’unité PSPS dépend de trois départements : celui de mon collègue M. Borloz, celui de M. Venizelos et, pour les aspects sanitaires, également du Département de la santé et de l’action sociale. Il existe effectivement un programme dans le domaine des addictions auquel M. Haury a fait référence. Je tiens à préciser que ce programme, tel qu’il est appliqué dans les écoles, repose sur des preuves compilées dans la littérature scientifique, il ne s’agit pas de mesures inventées par les professionnels ; au contraire elles sont evidence based.

J’entends de part et d’autre une volonté de monter en puissance, ce qui impliquerait, bien entendu, des charges supplémentaires, mais aussi de libérer des plages scolaires pour permettre davantage d’interventions en matière de prévention. Sur ce point, je ne me prononcerai pas, car cela n’est pas de mon ressort, car relève du domaine scolaire, en particulier de la question de la grille horaire – un sujet complexe, comme vous le savez. En effet, diverses demandes sont régulièrement adressées à l’école pour des mesures de prévention et de sensibilisation dans divers domaines. A ce titre, en cas d’interventions ultérieures, je laisserai, le cas échéant, mon collègue, M. Borloz vous répondre.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité. 

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