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24_REP_160 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Mathilde Marendaz - Comment l'État de Vaud envisage-t-il le partenariat avec le géant Hewlett Packard (HP), qui collabore avec l'armée israélienne? (24_INT_94).

Séance du Grand Conseil du mardi 19 août 2025, point 32 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Mathilde Marendaz (EP) —

Cette interpellation interroge sur le partenariat de l’Etat de Vaud avec le géant Hewlett Packard (HP), dont nous savons depuis plusieurs décennies qu’il collabore avec l’armée israélienne dans le cadre du génocide du peuple palestinien. Le Conseil d’Etat répond d’abord par de nombreux écrans de fumée concernant le respect des droits humains et du développement durable, ainsi que par le partenariat des achats informatiques romands (PAIR). En substance, il conclut qu’il n’envisage pas de mettre fin à sa relation contractuelle avec HP. Une telle révocation, sans manquement ni motif, entraînerait pour l’Etat de Vaud de lourdes conséquences au regard du droit des marchés publics.

Sans grande surprise, le Conseil d’Etat ferme les yeux et continue le business as usual de ses collaborations avec le génocide en cours, alors que de nombreuses villes en Espagne ou en Irlande ont décidé de boycotter HP depuis plusieurs années. En effet, il est établi depuis longtemps que les entreprises de la marque HP ont joué un rôle clé dans l’apartheid et le colonialisme des Palestiniens par Israël. Elles fournissent du matériel informatique à l’armée israélienne, gèrent des centres de données pour la police israélienne via leurs serveurs et fournissent les serveurs Itanium qui font fonctionner Aviv System − la base de données informatisée de l’autorité israélienne de la population et de l’immigration − qui constitue un pilier de la ségrégation raciale et de l’apartheid en Israël.

En novembre 2015, HP s’est scindé en deux sociétés : HP Inc. pour le matériel comme les PC, les imprimantes et le matériel tout public, et HP Enterprise pour les services aux entreprises et aux gouvernements. Ces deux sociétés restent impliquées dans l’apartheid et le colonialisme par Israël, comme le précise le dernier rapport de l’ONU par la rapporteuse spéciale Francesca Albanese. Les sociétés de la marque HP fournissent et exploitent la technologie qu’Israël utilise pour maintenir l’apartheid, l’occupation et le colonialisme, et les violations des droits humains par HP ont été largement documentées. Cette technologie permet au gouvernement de contrôler et d’appliquer son système de ségrégation raciale et d’apartheid à l’encontre des citoyens palestiniens d’Israël. Elle est directement impliquée dans le colonialisme à travers sa base de données Yesha, qui compile des informations sur les citoyens israéliens vivant dans les colonies illégales en Cisjordanie occupées. HP a été qualifié par de nombreux groupes comme le Polaroïd de notre époque, en référence aux mobilisations de masse contre la technologie Polaroïd utilisée par le régime d’apartheid sud-africain pour son système raciste de passeports. En 1977, le retrait de Polaroïd d’Afrique du Sud a marqué un tournant dans la lutte pour mettre fin à l’apartheid dans ce pays, démontrant le rôle du boycott des entreprises privées impliquées dans les régimes d’apartheid.

En rejoignant le mouvement de boycott de HP, le Canton de Vaud éviterait de se rendre une nouvelle fois complice du génocide de la population palestinienne et des violations du droit international. Dans sa réponse, le Conseil d’Etat préfère faire du greenwashing en soutenant que « cesser la collaboration avec HP et se retirer de l’ensemble des composants informatiques de la société HP de l’Administration cantonale vaudoise entraînerait la destruction du matériel, ce qui aurait un impact financier important, mais serait également préjudiciable du point de vue du développement durable ». J’ignore de quel développement durable il s’agit quand une société collabore au génocide d’un peuple et d’une ethnie entière. Au vu de l’ampleur des mobilisations de la société civile pour mettre un terme aux horreurs que l’on constate depuis plusieurs années contre les civils palestiniens, chaque boycott, chaque geste, surtout s’il vient d’une collectivité publique, fait avancer la situation. C’est pourquoi je soumets la détermination suivante :

« Le Grand Conseil émet le vœu que le Conseil d’Etat interrompe ses relations avec les sociétés HP Inc. et Hewlett Packard Enterprise, afin de ne pas soutenir financièrement une entreprise complice des crimes de guerre de l’armée israélienne. » 

Je précise également que mon groupe reviendra avec la proposition que l’Etat de Vaud établisse un rapport sur les implications éthiques des activités de HP dans les territoires palestiniens occupés, afin d’examiner l’opportunité de poursuivre ses achats auprès de cette entreprise.

M. Stéphane Montangero (SOC) — Président-e

La discussion sur la détermination est ouverte. 

Mme Valérie Dittli (C-DADN) — Conseiller-ère d’Etat

Comme indiqué dans notre réponse, passablement de matériel HP est utilisé par l’Etat et nos collaborateurs. C’est pourquoi il ne serait pas durable de retirer ce matériel du jour au lendemain. Nous devrions détruire du matériel qui fonctionne encore. Je peux comprendre vos inquiétudes, madame la députée, et les partage, mais nous avons fourni une réponse claire et bien formulée. J’ajoute que je me positionne contre cette détermination en raison de son impact financier.

Mme Mathilde Marendaz (EP) —

J’aimerais préciser que cette détermination ne demande pas qu’après-demain, tous les ordinateurs HP soient retirés des classes, mais bien que l’on interrompe les futurs achats auprès de cette société. Cela me semble tout à fait faisable, tant du point de vue du développement durable que de celui de l’économie de l’Etat de Vaud.

Mme Joëlle Minacci (EP) —

Pour donner suite à la précision de ma collègue Mme Marendaz, je voulais savoir si Mme la conseillère d’Etat peut s’engager à cesser les collaborations avec HP pour l’achat, notamment de matériel. Quelle est la position du Conseil d’Etat ?

Mme Valérie Dittli (C-DADN) — Conseiller-ère d’Etat

La réponse fournit des chiffres. Aujourd’hui, environ 40 % des ordinateurs déployés sont de la marque HP. L’impact financier en 2023 est de 500’000 francs − c’est le dernier chiffre dont nous disposons. Evidemment, je prends bonne note de cette demande et de cette inquiétude que je partage, comme je l’ai déjà dit. J’examinerai, à l’avenir, si les marchés publics permettent de sortir progressivement des contrats avec HP. Aujourd’hui, je ne peux pas vous répondre de manière définitive, mais nous examinerons cette demande et vous donnerons une réponse le moment venu, lors du renouvellement de ces contrats.

M. Pierre-André Romanens (PLR) —

Je comprends les propos de Mme Marendaz qui s’inquiète d’une entreprise liée à un pays ou en tout cas à l’action d’un pays, qui est assez particulière et difficile à supporter. Je suis preneur de cette information. En revanche, concernant HP, quelles preuves avons-nous aujourd’hui que l’entreprise est liée à tout ceci ? On nous montre à l’écran que HP est la pire société du monde et est engagée dans je ne sais quoi. Je voudrais des éléments qui attestent cela et pas uniquement un article de journal.

Mme Mathilde Marendaz (EP) —

Le rapport de Mme Francesca Albanese, rapporteuse de l’ONU, n’est pas dénué de fondement scientifique et ne se réduit pas à un simple article de journal. Vous pouvez vous appuyer sur cette source, qui est suffisante, d’autant plus que d’autres sources scientifiques ont appuyé ces propos auparavant.

M. Stéphane Montangero (SOC) — Président-e

La discussion est close. 

La détermination Mathilde Marendaz est refusée par 70 voix contre 43 et 9 abstentions.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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