Agir contre la traite des êtres humains

Semaines d'action contre la traite des êtres humains 2025
Qu'est-ce que la traite des êtres humains?
La traite en Suisse : peu visible, mais réelle
A quels signes prêter attention et comment orienter les personnes ?
Qu’est-ce que la traite ?
Une présentation vidéo
(NB : en Suisse, la lutte contre le mariage forcé mentionné dans la vidéo relève d’un dispositif distinct de la lutte contre la traite.)
Lorsqu’une personne est recrutée, hébergée ou transférée en Suisse par des moyens déloyaux (fausses promesses, abus de vulnérabilité, violence physique et psychologique, menaces, etc.) afin d’être forcée à exercer la prostitution, à travailler dans d’autres domaines d’activités, à commettre des activités illicites ou qu’elle est soumise à la servitude ou à des pratiques analogues à l’esclavage, il s’agit de traite d’êtres humains.
Définitions
Convention internationale
L’article 3 du Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants définit la traite des êtres humains ainsi :
« L’expression traite des personnes désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation ».
Le texte précise : « L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ».
Ce Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies a été ratifié par la Suisse (texte approuvé par l’Assemblée fédérale le 23 juin 2006).
Code pénal suisse
En termes de poursuite pénale à l’encontre des auteurs, l’article 182 du Code pénal suisse propose, quant à lui, une autre définition :
« Quiconque, en qualité d’offreur, d’intermédiaire ou d’acquéreur, se livre à la traite d’un être humain à des fins d’exploitation sexuelle, d’exploitation de son travail ou en vue du prélèvement d’un organe, est puni d’une peine privative de liberté ou d’une peine pécuniaire. Le fait de recruter une personne à ces fins est assimilé à la traite. »
La traite en Suisse : peu visible, mais réelle
La traite des êtres humains est une activité cachée et peu connue. Mais c’est une réalité en Suisse.
Quelques chiffres
En 2024, dans le canton de Vaud, 39 nouvelles personnes, 32 femmes et 7 hommes, ont été reconnues victimes et ont bénéficié d’une prise en charge par ASTREE, Association de soutien aux victimes de traite et d’exploitation. La même année, en comptant les cas de traite identifiés auparavant, cette association spécialisée a suivi au total 123 personnes reconnues comme victimes de traite (99 femmes et 24 hommes). - chiffres ASTRÉE.
En 2024, les cinq organisations spécialisées de Suisse rassemblées dans la Plateforme traite ont identifié 201 nouvelles victimes, dont 39 nouvelles personnes dans le canton de Vaud.
Article de presse
Toujours plus de victimes de traite détectées dans le canton, 24 Heures, 14 avril 2023
Témoignages audios (RTS radio)
(Emissions Vacarme de la RTS La Premiète)
Travail domestique : Podcast RTS, 26 minutes au total
Témoignage : de la 7e minute à la 13e minute (07’52’’ à 12’52’’)
Prostitution : Podcast RTS, 26 minutes au total
Témoignage : de la 9e minute à la 17e minute (de 09’41’’ à 16’51’’)
Prostitution: Podcast RTS, 25 minutes au total
Témoignages :
Agnès : de la 3e à la 6e minute (03’29’’ – 06’07’’) et de la 9e à la 11e minute (09’21’’ – 10’11’’)
Marianne : de la 13e minute à la 16e minute (13’17’’ – 15’17’’)
Témoignages : vidéos RTS :
Violences sur des femmes migrantes (2025) :
Sara : de la 18e à la 19e minute (18’25’’ – 19’29’’) violence domestique
Rose Monde : de la 19e à la 22e minute (19’30’’ – 21’10’’) exploitation sexuelle
Darlyn : de la 21e à la 22e minute (21’11’’ – 22’36’’) violence domestique
Prostitution (2018)
Témoignages :
Anna : première minute de l’émission et de la 15e à la 16e minute (00’00’’ – 01’00’’ et 15’15’’ – 15’41’’)
Aïwa : de la 4e à la 6e minute (04’04’’ – 05’41’’)
Grace : de la 8e à la 10e minute et de la 24e minute à la fin de l’émission (08’14’’ – 09’51’’ / 24’22’’ – Fin)
A quels signes prêter attention et comment orienter les personnes ?
Signes auxquels prêter attention
La personne
- Semble-t-elle apeurée, désorientée ou nerveuse ?
- Semble-t-elle surveillée par une personne qui l’accompagne ?
- Sait-elle où elle se trouve, où elle vit, où elle travaille ?
Conditions de vie
La personne a-t-elle une nourriture insuffisante ? A-t-elle des contacts avec le monde extérieur ? Est-elle privée d’espace de vie personnel ? Vit-elle sur le lieu de travail ? A-t-elle accès aux soins médicaux ?
Conditions de travail
A-t-elle des horaires de travail excessifs ? Est-elle privée de congé ? De protection ? L’activité est-elle exercée librement (horaire, lieux) ? A-t-elle la possibilité de quitter son travail ?
Son salaire est-il très bas ou inexistant ?
Possibles contraintes
Loin des images stéréotypées, les auteurs de la traite utilisent souvent des moyens de contrainte invisibles, tels que la menace, mais aussi la tromperie ou le chantage affectif, pour maintenir les victimes sous leur emprise.
Que faire ?
Il est possible d’établir un contact avec une personne qui semble vulnérable, de la questionner sur ses conditions d’existence. Cela peut mettre en lumière certains signes de traite possible. Il ne s’agit cependant pas d’identifier des victimes de traite ou de chercher les preuves des faits, mais simplement de porter attention aux personnes qui semblent concernées et de les orienter vers les bons organismes.
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Si vous êtes confronté-e à de tels indices et si la situation le permet, vous pouvez vous entretenir informellement avec la personne potentiellement victime pour mieux cerner sa situation et lui proposer ensuite de contacter une organisation spécialisée (l’association ASTRÉE pour le canton de Vaud).
Avec son accord, vous pouvez contacter une telle organisation par téléphone pour obtenir des conseils ou remettre à l’intéressé-e un dépliant d'information.
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Organismes vers lesquels adresser les victimes potentielles ou à contacter avec leur accord
Association spécialisée :
ASTREE, Association de soutien aux victimes de traite et d’exploitation,
Ruelle de Bourg 7,
1003 Lausanne
921 544 27 97
info(at)astree.ch
www.astree.ch
Centre de consultation LAVI (Loi sur l’aide aux victimes)
Consultation pour les victimes d’infractions (notamment soutien juridique et psychologique)
Sur rendez-vous:
à Lausanne 021 631 03 00, Yverdon 021 631 03 08, Aigle 021 631 03 04 et Nyon 021 631 03 02
En cas d’urgence :
Police 117
Urgence vitale : 144
Pour les personnes qui viennent d’un autre canton :
Plateforme traite : organisations spécialisées en Suisse
Dépliants
A remettre aux victimes potentielles :
- « Do you need help ? » (en plusieurs langues) : commander par courriel à info(at)plateforme-traite.ch
- Carte de visite d’ASTRÉE : commander par courriel à info(at)astree.ch
Pour les professionnelles et professionnels qui reçoivent le public :
- « Traites des êtres humains » : commander auprès du BEFH
(dernier document de la liste du bulletin de commande)
En résumé
La traite est multiforme
La traite des êtres humains peut se retrouver dans divers domaines professionnels (agriculture, chantiers, travail domestique, prostitution, etc.). La contrainte à exercer une activité illicite peut aussi en être une forme.
La traite existe en Suisse et dans le canton
En 2024, 201 nouvelles victimes identifiées par les cinq organisations spécialisées de Suisse rassemblées dans la Plateforme traite, dont près de 20% dans le canton de Vaud (39 nouvelles victimes).
Des témoignages sont accessibles pour comprendre comment les victimes vivent la traite des êtres humains en Suisse.
Soyons attentifs à certains signes
L’état de la personne, ses conditions de vie et de travail, ainsi que les contraintes dont elle est l’objet peuvent révéler une situation de vulnérabilité. Être attentif à ces indicateurs permet de s’en rendre compte.
Adresser les personnes aux bons relais
La suspicion basée sur des indicateurs d’exploitation doit nous faire réagir : orienter les personnes concernées vers des spécialistes peut permettre de les aider et débloquer ces situations complexes.
D’autres ressources à disposition
Le matériel à disposition (dépliants, papillons) permet de remettre facilement la bonne information aux personnes concernées ou intéressées. Continuer à se former est également un atout pour améliorer sa prise en charge.
Page du site de l'Etat de Vaud consacrée à la traite des êtres humains
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Les informations sont diffusées ici dans le cadre de l’édition 2025 des Semaines contre la traite des êtres humains qui se déroulent du 22 septembre au 25 octobre.
Lien vers les événements prévus en Suisse dans le cadre de ces semaines coordonnées par l'OIM : www.18oktober.ch
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