Dermatose nodulaire contagieuse (DNC ou Lumpy Skin Disease)
(état 8 septembre 2025)
Fin juin 2025, plusieurs cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont été confirmés en France, à proximité de la frontière suisse, dans la région du Lac du Bourget (Savoie). Cette maladie virale hautement contagieuse touche les bovins et se transmet principalement par des insectes piqueurs (moustiques, mouches etc). Elle se caractérise par des lésions cutanées spécifiques, de la fièvre et entraine une diminution de la production de lait. Elle n’est pas dangereuse pour l’être humain.
Des cas sont également apparus en Italie (Lombardie et Sardaigne). A ce jour, aucun cas n’a été détecté en Suisse mais le risque d’introduction est élevé. Afin d’empêcher la propagation de l’épizootie, une zone de surveillance de 50 km de rayon a été mise en place, s’étendant sur les départements français concernés et le canton de Genève.
Depuis la détection du premier foyer, de nouveaux cas ont été confirmés au cours de l’été en Haute-Savoie et dans l’Ain. La zone de surveillance autour des foyers a été élargie ; les cantons de Valais et de Vaud sont désormais concernés. Sur le canton de Vaud, celle-ci s’étend sur 8 communes de Terre Sainte, situées entre l’enclave de Céligny et le canton de Genève : Bogis-Bossey, Founex, Chavannes-de-Bogis, Commugny, Coppet, Tannay, Mies et Chavannes-des-Bois. Dans ces communes, des restrictions relatives au trafic des animaux sont applicables. Une campagne de vaccination a également été menée sur 7 exploitations situées dans les communes concernées (environ 300 bovins). Cette mesure vise à créer une barrière immunitaire autour des foyers déclarés en France.
Le 6 septembre 2025, un nouveau foyer de DNC a été confirmé dans l’Ain, nécessitant un élargissement de la zone de surveillance. Cette extension concerne les communes vaudoises suivantes : Arnex-sur-Nyon, Borex, Chéserex, Crans, Crassier, Eysins, Gingins, Grens, La Rippe, Nyon, Signy-Avenex et au pâturage de la Pile Dessus sur la commune de St-Cergue. Sur ces territoires, la vaccination de quelques 35 exploitations, dont 12 d’estivage, et 1700 bovins devient obligatoire. Des restrictions relatives au trafic des animaux sont également appliquées. (Communiqué de presse du 8 septembre 2025).
Zone de surveillance en Suisse (cantons concernés : Genève, Vaud, Valais). Etat le 08.09.2025.
Source : Géoportail de la Confédération

Zone de surveillance sur le canton de Vaud (communes concernées : Bogis-Bossey, Founex, Chavannes-de-Bogis, Commugny, Coppet, Tannay, Mies, Chavannes-des-Bois, Arnex-sur-Nyon, Borex, Chéserex, Crans, Crassier, Eysins, Gingins, Grens, La Rippe, Nyon, Signy-Avenex et au pâturage de la Pile Dessus sur la commune de St-Cergue). Etat le 08.09.2025.
Source : Géoportail de la Confédération

Zone de surveillance en France (départements concernés : Savoie, Haute-Savoie, Ain, Isère). Etat le 04.09.2025.
Source : Autorités vétérinaires françaises

FAQ
La maladie
Qu’est-ce que la dermatose nodulaire contagieuse ?
Selon l’ordonnance sur les épizooties, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une épizootie hautement contagieuse touchant les bovins, les buffles et les bisons. L’agent infectieux est un virus, principalement transmis par des piqûres d’insectes, mais peut également survenir par contact direct entre deux animaux. Elle entraine des pertes économiques principalement dues à la baisse de la production laitière (jusqu’à 100%) et aux atteintes des cuirs.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
La période d’incubation est de 28 jours. Les infections peuvent revêtir des formes très diverses, de discrète à sévère, avec des symptômes graves. Dans la phase initiale une fièvre élevée (> 41°C), une hypertrophie des ganglions lymphatiques, une baisse de la production laitière sont les principaux symptômes. Une dépression, de l’anorexie et des écoulements nasal et oculaire peuvent également être présents. Des nodules douloureux d'un diamètre de 0,5 à 5 cm peuvent se développer sur le corps entier après 4 à 20 jours, surtout à la tête, à la nuque, au pis, aux organes génitaux, au périnée et aux membres. Du sérum est exsudé. Après environ deux semaines, les lésions présentent une nécrose centrale caractéristique qui peut être profonde. De la boiterie, des avortements peuvent aussi apparaitre. La maladie est toutefois très rarement mortelle.
Quels sont les animaux concernés par cette maladie ?
Seuls les bovins, les buffles et les bisons peuvent être infectés.
Comment la maladie se transmet-elle ?
La DNC se transmet principalement par des insectes piqueurs (moustiques, mouches etc). Le virus se trouve dans les lésions cutanées, dans la salive, dans les sécrétions nasales et oculaires, dans le sperme et dans le lait des animaux infectés. Elle peut également se transmettre de manière direct entre les animaux infectés ou avec des objets contaminés.
Existe-t-il un risque pour l’être humain ?
Non, cette maladie n’est pas dangereuse pour l’homme. Il ne peut pas être infecté. La consommation de produits carnés provenant d’animaux infectés ou vaccinés ne présente pas de risque pour la santé.
Les mesures
Quelles sont les mesures prises actuellement dans la zone de surveillance ?
L’Ordonnance de l’OSAV instituant des mesures contre la dermatose nodulaire contagieuse décrit les mesures mises en place actuellement en Suisse.
Dans la zone de surveillance, les animaux sont vaccinés (obligation). Des restrictions aux mouvements d’animaux et de sous-produits animaux sont également appliquées.
Les déplacements directement vers un abattoir vaudois sont autorisés, si les conditions suivantes sont remplies : aucun cas de DNC déclaré dans la zone dans les 15 derniers jours, animaux ne présentant aucun symptôme et document d’accompagnement en cas d’épizootie (document d’accompagnement rose) fourni par le/la vétérinaire-délégué/e.
Des déplacements hors de la zone de vaccination peuvent être réalisés sous certaines conditions décrites dans l’Ordonnance mentionnée précédemment et résumées dans le tableau ci-dessous.

Quelles sont les conditions liées au retour d’estivage ?
Les conditions liées au retour d’estivage sont résumées dans le tableau ci-dessous.

Quelles mesures préventives peuvent être mises en place ?
Des mesures pour empêcher l’infestation et la prolifération d’insectes vecteurs de la DNC, ainsi que des mesures de biosécurité nécessaires pour protéger les exploitations contre l’introduction et la dissémination de l’agent pathogène sont fortement recommandées.
Voici quelques mesures permettant de réduire le risque :
- Installer des moustiquaires dans les bâtiments d’élevage ou sur les fenêtres ;
- Utiliser des insecticides ou des répulsifs ;
- Eloigner les animaux des zones humides ou eaux stagnantes ;
- Surveiller étroitement l’état de santé de ses animaux ;
- Annoncer immédiatement tout cas suspect à son vétérinaire traitant (conformément à l’art. 11 de la loi fédérale sur les épizooties et de l’art. 64 de l’ordonnance sur les épizooties).
Que faire en cas de suspicion ?
Il est du devoir des détenteurs et vétérinaires d’annoncer les cas suspects au service vétérinaire (conformément à l’art. 11 de la LFE et à l’art. 64 de l’OFE). Après accord, ces suspicions sont vérifiées par un dépistage sanguin et sur d’écouvillons.
Vaccination
En quoi consiste la stratégie de vaccination ?
La Suisse ne vaccine que dans les zones de surveillance officiellement définies, qui correspondent également aux zones de vaccination. Cette stratégie se fonde sur l’expérience acquise lors des foyers de DNC survenus en Europe du Sud-Est/Balkans entre 2015 et 2017. Cette expérience a montré qu’une vaccination dans un rayon de 50 kilomètres autour des foyers de la maladie permettait d’endiguer efficacement sa propagation, en créant une barrière immunitaire autour des foyers déclarés en France.
La vaccination est obligatoire pour les bovins, les buffles et les bisons des zones réglementées. Elle est prise en charge par les autorités vétérinaires. Les données de vaccination transmises par les vétérinaires seront saisies dans le système d’information dédié.
Elle consiste en une seule injection sous-cutanée réalisée par le vétérinaire. L’immunité atteint son niveau optimal 28 jours après l’injection.
Quels sont les délais d’attente après administration de ces vaccins ?
Le délai d’attente pour la viande dépend du vaccin administré :
- pour Bovilis Lumpyvax-E : aucun délai ;
- pour OBP Lumpyskin Disease : 21 jours.
En ce qui concerne le délai d’attente pour le lait, il n’y en a aucun pour ces vaccins.
Une exploitation agricole située en dehors de la zone de surveillance peut-elle faire vacciner ses animaux ?
Non, seules les exploitations situées dans la zone de surveillance doivent faire vacciner leurs animaux. La vaccination n’est pas autorisée en dehors des zones réglementées.
Qui prend en charge les coûts de la vaccination ?
Les coûts liés à la vaccination sont pris en charge par les autorités vétérinaires. Il n’y aura pas de coûts d’intervention pour les éleveurs.