Lutte contre les épizooties
Epizooties, de quoi s'agit-il?
Les objectifs dans le domaine de la santé animale sont la lutte contre les maladies qui menacent les troupeaux, la lutte contre les maladies transmissibles de l’animal à l’homme et contre celles qui occasionnent des pertes économiques importantes ou qui entravent le commerce international.
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC ou Lumpy Skin Disease)
Information du 29 juillet 2025
1. Maladie
Selon l’ordonnance sur les épizooties, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une épizootie hautement contagieuse touchant les bovins, les buffles et les bisons. L’agent infectieux est un virus, principalement transmis par des piqûres d’insectes, mais peut également survenir par contact direct entre deux animaux. Elle entraine des pertes économiques principalement dues à la baisse de la production laitière (jusqu’à 100%) et aux atteintes des cuirs.
La DNC n’est pas dangereuse pour l’homme.
2. Symptômes
La période d’incubation est de 28 jours. Les infections peuvent revêtir des formes très diverses, de discrète à sévère, avec des symptômes graves. Dans la phase initiale une fièvre élevée (> 41°C), une hypertrophie des ganglions lymphatiques, une baisse de la production laitière sont les principaux symptômes. Une dépression, de l’anorexie et des écoulements nasal et oculaire peuvent également être présents. Des nodules douloureux d'un diamètre de 0,5 à 5 cm peuvent se développer sur le corps entier après 4 à 20 jours, surtout à la tête, à la nuque, au pis, aux organes génitaux, au périnée et aux membres. Du sérum est exsudé. Après environ deux semaines, les lésions présentent une nécrose centrale caractéristique qui peut être profonde. De la boiterie, des avortements peuvent aussi apparaitre. La maladie est toutefois très rarement mortelle.
3. Mesures de lutte
En cas de constat de la DNC, l’ordonnance fédérale sur les épizooties prévoit l’élimination des animaux des espèces réceptives du troupeau contaminé. L’OSAV a édicté une ordonnance d’urgence instituant des mesures contre la DNC (RO 2025 471).
Deux zones réglementées sont définies autour d’un foyer de DNC. Une zone de protection d’un rayon de 20km et une zone de surveillance d’un rayon de 50km. Dans ces zones, les animaux réceptifs ne peuvent pas quitter leur exploitation, sauf pour un abattage direct dans le canton, des contrôles vétérinaires ont lieu dans toutes les exploitations et tous les animaux doivent être vaccinés.
Les zones restent en place pendant au moins 45 jours. Les conditions pour lever les mesures dépendent de l’évolution des cas et de la situation vaccinale.
Actuellement, huit communes de Terre Sainte, situées entre l’enclave de Céligny et le canton de Genève, se trouvent dans une zone de surveillance de 50km liée aux cas découverts en France. Le canton de Genève et une partie du Valais se trouvent également dans cette zone.
4. Règles applicables au trafic des animaux
Seuls les déplacements directement vers un abattoir vaudois sont autorisés, si les conditions suivantes sont remplies : aucun cas de DNC déclaré dans la zone dans les 15 derniers jours, animaux ne présentant aucun symptôme et document d’accompagnement en cas d’épizootie (document d’accompagnement rose) fourni par le/la vétérinaire-délégué/e.
5. Vaccination
La vaccination est obligatoire pour les bovins, les buffles et les bisons des zones réglementées. Elle est prise en charge par la Confédération (vaccin) et la caisse des épizooties (vétérinaire). Les données de vaccination transmises par les vétérinaires seront saisies dans le système d’information dédié.
La vaccination n’est pas autorisée en dehors des zones réglementées.
6. Désinsectisation et biosécurité
Des mesures pour empêcher l’infestation et la prolifération d’insectes vecteurs de la DNC, ainsi que des mesures de biosécurité nécessaires pour protéger les exploitations contre l’introduction et la dissémination de l’agent pathogène sont fortement recommandées.
7. Devoir d’annonce
Nous rappelons également qu’il est du devoir des détenteurs et vétérinaires d’annoncer les cas suspects au service vétérinaire (art. 11 de la loi fédérale sur les épizooties). Après accord, ces suspicions sont vérifiées par un dépistage sanguin et sur d’écouvillons.
Renseignements : Direction des affaires vétérinaires et de l’inspectorat - Tél. 021 316 38 70
Maladie de la langue bleue : point de la situation et mesures applicables - Information du 26 septembre 2024
1. Maladie
La maladie de la langue bleue est une pathologie non contagieuse touchant les ruminants et les camélidés. Elle n’est pas dangereuse pour l’homme. L’agent infectieux est un virus, dont il en existe 26 sérotypes. Il se transmet par des moucherons piqueurs du genre Culicoïdes présents en Europe, d’avril à novembre-décembre, selon la météo. La baisse des températures freine l’activité des moucherons. Il est ainsi attendu que la propagation de la maladie s’arrête avec l’arrivée de l’hiver.
2. Symptômes
Le temps d’incubation est de 5 à 12 jours. Le tableau clinique, la morbidité et la mortalité varient suivant l’espèce, la race et le type de virus. Actuellement, les taux de mortalité observés dans les exploitations touchées peuvent aller jusqu’à 2% dans les troupeaux de moutons et jusqu’à moins de 1% dans les troupeaux de bovins.
Chez les moutons, la maladie peut être discrète à très grave. Chez les bovins et les chèvres, elle reste souvent subclinique. Les symptômes fréquemment observés sont :
- forte fièvre, qui peut être accompagnée d’une inflammation des muqueuses,
- troubles vasculaires provoquant des saignements et la formation d’oedèmes,
- teinte bleuâtre (cyanose) pouvant apparaître au niveau du museau et de la langue,
- oedèmes de la tête et des extrémités,
- salivation écumeuse fréquente,
- écoulement nasal séreux à purulent et troubles respiratoires,
- baisse de la production laitière,
- selon le stade de gestation, avortements et naissances de veaux ou d’agneaux avec malformation cérébrale, en particulier si l’infection est due à BTV-8.
3. Mesures de lutte
En cas de constat de la maladie de la langue bleue dans un troupeau, l’ordonnance fédérale sur les épizooties prévoit le séquestre simple de premier degré sur le troupeau. Elle prescrit également deux examens sanguins à 60 jours d’intervalle et la mise à mort et l’élimination des animaux gravement malades et dont le pronostic est sombre. Pour ces cas, une indemnité pour perte d’animaux est allouée par la Caisse d’assurance du bétail.
Compte tenu de la rapide propagation de l’épizootie et du nombre importants de foyers, de concertation entre l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires et tous les services vétérinaires cantonaux, il a été décidé d’alléger ces mesures de restrictions. Cela signifie qu’après confirmation du cas, le séquestre simple de premier degré est prononcé sur le troupeau mais il est renoncé au double dépistage sanguin. Le séquestre n’exclut pas le déplacement d’animaux sans symptômes cliniques.
4. Règles applicables au trafic des animaux
Pour les déplacements vers l’abattoir, un document d’accompagnement rouge doit être établi par le vétérinaire délégué avec la mention « maladie de la langue bleue (BTV-8), séquestre simple de premier degré ». Un examen clinique préalable n’est pas nécessaire.
Si un déplacement d’animaux dans une autre exploitation s’avère nécessaire, et à conditions qu’ils ne présentent pas de symptômes, le détenteur peut en faire la demande au service vétérinaire en indiquant l’exploitation de départ, l’exploitation de destination et les animaux concernés. Il joint à la demande une attestation du vétérinaire traitant qui confirme l’absence de symptômes sur les animaux à déplacer. L’accord de l’exploitant à qui sont destinés les animaux doit également être fourni.
Après examen de la demande, le service vétérinaire statue et, le cas échéant, délivre l’autorisation sous forme d’un document d’accompagnement rouge, qui portera la mention « maladie de la langue bleue (BTV-8), séquestre simple de premier degré » et « sans symptômes ». En outre, les conditions suivantes devront également être remplies : les animaux du transport ont soit le même statut sanitaire, soit la même destination et ils seront soumis à interdiction de déplacement pendant 60 jours au lieu de destination. Ces indications figureront également dans le document d’accompagnement. En cas de déplacement hors canton, notre service consultera les autorités compétentes.
L’établissement de l’attestation vétérinaire relative à l’absence de symptômes est la charge du détenteur. En revanche, aucun frais d’établissement du document d’accompagnement rouge ne lui sera facturé.
L’organisation de manifestations et autres marchés reste possible. Toutefois, les animaux en provenance d’une exploitation sous séquestre ou les animaux interdits de déplacement ne peuvent pas y être présentés.
5. Vaccination
S’il existe un vaccin contre le BTV 8, ce n’est pas encore le cas pour le BTV 3. Seule la vaccination contre le BTV 8 est donc envisageable. Malheureusement, pour des raisons d’approvisionnement, il n’est pas possible d’en disposer actuellement en Suisse.
6. Désinsectisation
Hormis pour le transport à l’abattoir, les animaux en provenance d’exploitations sous séquestre et leur véhicule de transport doivent faire l’objet d’un traitement préalable avec des produits insecticides prévus à cet effet (Butox, Indorex, …).
7. Devoir d’annonce
Nous rappelons également qu’il est du devoir des détenteurs et vétérinaires d’annoncer les cas suspects au service vétérinaire (art. 11 de la loi fédérale sur les épizooties). Ces suspicions sont vérifiées par un dépistage sanguin sur maximum 3 animaux présentant des symptômes. Les frais de dépistage sont à la charge de la Caisse d’assurance du bétail.
Renseignements : Direction des affaires vétérinaires et de l’inspectorat, Tél. 021 316 38 70
Prévenir, combattre, contrôler
Favoriser et maintenir la santé des animaux de notre pays est l'une des tâches centrales. Les mesures préventives, p. ex. le contrôle sans failles des mouvements d'animaux, servent à empêcher l'apparition des épizooties.
Une activité soutenue de contrôle et de surveillance permet de reconnaître à temps les dangers et de les juguler.
En cas d'épizootie, les mesures de lutte appropriées doivent être engagées avec rapidité et professionnalisme. Pour qu'un cheptel recouvre la santé, le concours des autorités et des détenteurs d'animaux est indispensable: les premières décident les mesures de lutte classiques qui dépendent de la dangerosité de l'épizootie et des possibilités de la combattre, les seconds contribuent à la lutte en y participant. Les services consultatifs et sanitaires pour animaux sont soutenus par la Confédération et les cantons.
Information sur les épizooties : Site de l'Office vétérinaire fédéral
Piétin : le programme national de lutte va démarrer
En 2024, la Suisse lancera un programme national de lutte contre le piétin. Par ce biais, il s’agira d’endiguer cette maladie des moutons qui provoque une inflammation douloureuses des onglons. Tous les troupeaux d’ovins sont concernés par le programme qui est obligatoire.
Dans le canton, ce programme se déroulera en 3 phases :
- La vérification de l’identification des animaux et l’enregistrement des troupeaux (début 2024)
- Le dépistage de la maladie dans tous les troupeaux du canton (dès le 1er octobre 2024)
- L’assainissement des troupeaux atteints.
BVD - Diarrhée virale bovine
La BVD, pour diarrhée virale bovine, est une maladie virale des bovins qu’on trouve dans le monde entier. Certains animaux sont touchés de manière chronique et vont sécréter du virus tout au long de leur vie. Ce sont ces animaux infectés permanents (animaux IP) qui sont la cible du programme d’éradication. En les éliminant, on élimine aussi le virus.
Tous les bovins ne sont pas égaux devant la BVD : le veau en gestation est le plus fragile, car son système immunitaire n’est pas encore entièrement développé. Il développe alors une forme chronique de la maladie, alors que les autres animaux vont juste présenter une affection passagère.