Les échafaudeurs prennent de la hauteur pour sécuriser les constructions

Chantier doit rimer avec sécurité. Ces spécialistes de l’enveloppe des édifices sont des acteurs essentiels du secteur du bâtiment. Témoignages.
Derrière les structures métalliques permettant aux professionnels de travailler sereinement s’activent des spécialistes de l’enveloppe des édifices: les échafaudeurs et les échafaudeuses. Gagnant à être connu, leur métier allie savoir-faire technique, bonne condition physique et sens du travail en équipe.
Un métier qui bouge
Thomas Jan, apprenti de troisième année, est arrivé dans le métier un peu par hasard. «J’étais intéressé par un travail manuel et concret. J’ai commencé un apprentissage de menuisier, j’aimais le travail du bois, mais ça ne m’a pas plu autant que je le pensais», confie-t-il. Un passage de deux mois dans une mesure de transition lui permet de découvrir d’autres professions, notamment celle d’échafaudeur lors d’un stage en entreprise. «Je me suis décidé un peu rapidement à entreprendre cette formation, mais finalement je suis convaincu de mon choix. J’aime bouger, être dehors, ne pas rester assis toute la journée. C’est très physique, et c’est ce que je recherchais. Au début, j’ai un peu souffert du vertige, mais on s’habitue vite.» Thomas aime aussi la variété des chantiers et le travail en équipe: «Chaque construction est différente, il faut tout le temps rechercher des solutions. Nous devons aussi nous coordonner avec tous les corps de métiers présents et nous adapter au mieux à leurs attentes, qui ne sont pas toujours compatibles entre elles.»
«L’échafaudage est un outil»
Dans le bâtiment, rares sont les métiers où l’on change aussi souvent de décor. «Un chantier dure en moyenne deux ou trois jours, puis on passe au suivant», témoigne Cédric Cagnazzo, directeur d’une entreprise d’échafaudages active sur l’arc lémanique et dans le Nord vaudois. Les situations sont tout aussi variées: rénovation de façades, installation de panneaux photovoltaïques, sécurisation d’un toit, accès à une cage d’escalier, à un bâtiment industriel ou à un établissement médico-social, montage de passerelle ou de scène, etc. La journée commence au dépôt, pour charger le matériel, puis prend la direction du chantier. Les échafaudeurs montent, adaptent et démontent des structures qui doivent respecter des règles strictes. La lecture de plans, le calcul des charges et l’adaptation aux conditions réelles sont essentiels. «L’échafaudage est un outil: si on veut que les autres puissent travailler correctement, il doit être bien conçu, stable et ne comporter aucun défaut», explique Cédric Cagnazzo.
«Forte conscience professionnelle»
Derrière les installations d’apparence simple se cache une véritable expertise. «Les échafaudeurs tiennent compte de la statique, de la résistance au vent, des points d’ancrage et des contraintes de chaque bâtiment», détaille Cédric Cagnazzo. Pour garantir la sécurité, les normes sont régulièrement mises à jour et de nombreuses formations continues sont organisées. Les spécialistes de l’échafaudage suivent des cours de remise à niveau, d’utilisation des harnais, d’évaluation des risques, etc. «Il faut une forte conscience professionnelle pour effectuer ce métier», insiste Thierry Lecuona, contremaître au sein de l’entreprise. À l’instar d’autres professions du bâtiment, le métier manque de spécialistes qualifiés. Les projets de rénovation énergétique, notamment les isolations de façades, augmentent considérablement la demande actuelle, tout comme l’installation de panneaux solaires, qui nécessitent systématiquement des échafaudages. Les exigences des normes de sécurité, revues à la hausse ces dernières années, contribuent également au succès des échafaudeurs sur le marché de l’emploi. De même, les perspectives d’évolution de carrière sont nombreuses et variées: chef d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux ou encore apprentissage complémentaire dans l’un des six autres métiers de l’enveloppe du bâtiment. «Celui qui a envie d’apprendre peut évoluer rapidement», souligne Cédric Cagnazzo.
Un quotidien valorisant
Les journées peuvent être physiques, parfois sous la pluie ou dans le froid. Mais les passionnés apprécient la satisfaction concrète de voir le résultat de leur travail. «Le soir, on fait le point et on se dit: j’ai monté tout ça», raconte Thierry Lecuona. Certains chantiers laissent aussi de fortes impressions: son record personnel est un échafaudage de 100 mètres de haut. Maillon essentiel de la sécurité sur les chantiers, le métier d’échafaudeur est exigeant. Il offre variété, responsabilité et fierté du travail bien fait.
Pour en savoir plus
La formation professionnelle initiale d’échafaudeur-échafaudeuse s’effectue en trois ans et débouche sur l’obtention d’un CFC. En Suisse romande, les cours professionnels ont lieu sous forme de modules au Centre de formation Polybat des Paccots (www.polybat.ch). Le Centre forme également aux autres métiers du champ professionnel de l’enveloppe des édifices: étancheur-étancheuse, couvreur-couvreuse, façadier-façadière, installateur-installatrice solaire et storiste.
Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle
Publié dans le 24 heures du 4 septembre 2025