La maturité professionnelle, tremplin vers les HES

Photographie de Gresa Sadriji
Gresa Sadriji, infirmière au CHUV, engagée dans la formation professionnelle: «J’ai toujours su que je voulais travailler dans les soins.» MARIE-LOU DUMAUTHIOZ

Plusieurs voies permettent d’accéder aux HES. Y réfléchir aide à faire son choix. Témoignage d’une infirmière qui a privilégié la voie professionnelle.

À l’issue de l’école obligatoire suivie en voie générale, Gresa Sadriji n’avait qu’un projet en tête: se former dans la santé. Elle n’avait aucun doute sur la voie à suivre pour atteindre son objectif: «Je ne voulais pas aller au Gymnase. J’étais persuadée que j’en apprendrais beaucoup plus en entrant dans le monde du travail.»

CFC et matu pro, voie royale
En vue de son admission dans une HES santé, Gresa Sadriji a choisi de préparer un certificat fédéral de capacité (CFC) d’assistante en pharmacie, l’un des apprentissages spécifiques au domaine: «C’était important pour moi d’avoir des connaissances dans les médicaments. Mon apprentissage à la pharmacie de l’Hôtel de Ville, à Vevey, m’a également permis de gagner en maturité.» Sésame du monde du travail, son CFC lui servira dans la suite de son parcours: «J’ai travaillé à la pharmacie Unisanté pour financer mes études, ce qui m’a permis de rester à jour sur mes acquis.»

Choix heureux
Après son apprentissage, Gresa Sadriji a enchaîné avec la préparation de la maturité professionnelle santé en un an à plein temps: «Tout était très clair dans ma tête. J’ai toujours su que je voulais travailler dans les soins.» Elle a cependant dû revoir son objectif initial de devenir sage-femme, car sa candidature n’a pas été retenue à Genève, où se trouve la seule école organisant une formation de sage-femme directement accessible après une maturité professionnelle. Gresa Sadriji s’est alors réorientée vers le bachelor en soins infirmiers. Un choix qui s’est révélé heureux: pendant sa formation à la Haute École de santé Vaud, un stage en pédiatrie a permis à l’étudiante de réaliser qu’elle était plus intéressée par les enfants que par les mamans. Gresa Sadriji est aujourd’hui infirmière en néonatologie et apprécie de contribuer au bien-être des nouveau-nés.

Ambassadrice de la matu pro
Sollicitée par son enseignant de français en classe de maturité professionnelle, Gresa Sadriji intervient depuis trois ans à l’École supérieure de la santé de Lausanne, où sont organisés les cours de maturité professionnelle à plein temps ou en emploi dans le canton de Vaud. L’objectif de son intervention, en début d’année scolaire, est de rendre les élèves responsables face à l’effort à fournir pendant leurs études de maturité professionnelle: «Il faut travailler dans toutes les matières et tout au long de la formation; il n’y a pas d’examen intermédiaire.»

Perspectives variées
Il s’agit aussi pour elle d’inviter les étudiants à réfléchir à leur avenir: «La plupart n’ont pas de projet. Il y en a qui préparent la maturité professionnelle pour accéder à l’examen Passerelle (ndlr: qui ouvre les portes des universités). L’idée est de leur montrer la richesse du métier (ndlr: d’infirmier), ses perspectives de travail variées, ainsi que les possibilités de formation continue, par exemple le master en soins infirmiers.» L’infirmière en néonatologie partage cette mission d’ambassade avec une infirmière scolaire qui, pour sa part, a travaillé dix ans en médecine après une première formation d’employée de commerce complétée par la maturité professionnelle, puis par les modules complémentaires santé, nécessaires après un CFC sans rapport avec les études en soins infirmiers. Le parcours de Gresa Sadriji, comme celui de sa collègue, illustre bien la perméabilité du système de formation suisse.

Les voies d’accès aux HES
La Haute École spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) réglemente les voies d’accès les plus courantes pour chacun des six domaines représentés (architecture et ingénierie, arts visuels et design, économie et services, musique et arts de la scène, santé, travail social). Parmi elles, un CFC spécifique complété par une maturité professionnelle occupe la première place. Certains domaines sont également accessibles avec une maturité spécialisée complétant un certificat ECG. Les titulaires d’une maturité gymnasiale, de leur côté, doivent compléter leur formation générale par une expérience professionnelle spécifique d’un an.

Six domaines
La maturité professionnelle se décline en six orientations en lien avec les domaines HES proposés. Constituée de cours de culture générale, où les langues étrangères tiennent une place importante, et de cours liés à l’orientation choisie, elle complète un certificat fédéral de capacité (CFC) spécifique au domaine visé. La HES-SO publie une liste des CFC spécifiques par domaine sur le site www.hes-so.ch.

Corinne Giroud
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Publié dans le 24 heures du 18 avril 2024

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