Travailler pour l’enfance, des métiers riches de sens

Variées et essentielles, les professions du domaine recrutent et valorisent l’engagement auprès des plus jeunes.
Les professionnels de l’enfance jouent un rôle essentiel dans l’accueil et la prise en charge des bambins. Si leurs activités varient selon leur fonction, l’âge des bénéficiaires ou encore le lieu de vie, leur objectif premier reste le même: créer avec les petits une relation privilégiée pour favoriser leur développement global.
Diversité de métiers
Les professions du domaine de l’enfance sont nombreuses, à l’image des besoins des enfants eux-mêmes tout au long de leur développement. Les éducateurs et éducatrices de l’enfance, les assistants socio-éducatifs (ASE) ainsi que les aides en soins et accompagnement interviennent ainsi dans les crèches, les garderies ou les structures parascolaires. Les éducatrices et éducateurs sociaux évoluent, quant à eux, dans des contextes plus complexes: foyers pour enfants en difficulté, institutions pour enfants en situation de handicap ou encore projets communautaires.
À l’intersection de ces deux pôles, les spécialistes de l’animation socio-culturelle ou communautaire accompagnent enfants et jeunes dans des activités et des projets dans les domaines des loisirs, de la santé, du social, etc.
Ce panel de professions propose des durées de formation et des diplômes de niveaux variables: formation professionnelle, école supérieure (ES) ou encore haute école spécialisée (HES).
Un domaine qui recrute
Certaines filières, à l’image de la formation professionnelle d’ASE, forment suffisamment. Mais d’autres peinent actuellement à recruter.
«C’est essentiellement au niveau des éducateurs ES et HES que la pénurie est la plus forte, mais également dans le travail social et l’animation communautaire», détaille Gilles Lugrin, directeur de l’École supérieure en éducation de l’enfance (ESEDE) à Lausanne.
Former et fidéliser
Dans les structures spécialisées, la situation est également délicate: «Le handicap, la maltraitance ou les foyers pour enfants nécessitent des profils très qualifiés. Ce sont des métiers exigeants, qui demandent un engagement fort.»
Les efforts déployés pour augmenter les capacités de formation et améliorer les conditions de travail commencent à porter leurs fruits. Par exemple, dans le canton de Vaud, la volée de formation 2025 en éducation de l’enfance est complète. Un signe encourageant pour Gilles Lugrin, qui nuance cependant: «Former plus ne suffit pas. Un des enjeux actuels est de fidéliser les professionnels. Les conditions doivent être attractives: horaires, salaires, temps de préparation hors présence des enfants… tout cela compte.»
Donner du sens à son travail
«L’enfant, c’est l’adulte de demain». Cette phrase de Maya Janin Brocard exprime parfaitement l’importance des métiers liés à l’enfance. Éducatrice de l’enfance de formation et actuellement directrice d’une unité d’accueil pour enfants (UAPE), cette professionnelle œuvre depuis plus de vingt-cinq ans dans ce domaine qui la passionne. Elle relève qu’à une époque où les jeunes cherchent un travail porteur de sens et de valeurs, le secteur social offre de belles opportunités.
«C’est un magnifique défi d’accompagner les enfants, on a tellement à leur apporter. Et eux nous apportent aussi énormément en retour: leur spontanéité, leur regard neuf sur le monde et cette énergie incroyable qui leur est propre. Chaque enfant est unique et évolue constamment.»
Communication et créativité
Au quotidien, Maya Janin Brocard apprécie particulièrement la dynamique d’équipe et la richesse des échanges: «On est en permanence dans l’observation, la réflexion, la remise en question. On adapte notre pratique grâce à notre expérience et celle de nos collègues. Le dialogue est quotidien avec ces derniers mais aussi avec les enfants et les parents. La communication et le contact sont vraiment au cœur de notre pratique.»
Tout comme la créativité: «Sur le terrain, la liberté d’action est grande. On peut donner une tonalité personnelle à sa pratique, en fonction de sa personnalité et de ses intérêts: la musique, le sport, la lecture, le théâtre, la nature. On part de qui l’on est pour enrichir l’expérience des enfants», témoigne Maya Janin Brocard.
Dans le domaine de l’éducation de l’enfance, les professionnels peuvent s’inspirer de différentes approches pédagogiques: Steiner, Pistoia, Reggio Emilia ou encore Loczy. «Cela ouvre un champ de réflexion et d’expérimentation très stimulant», explique la spécialiste.
S’engager pour l’avenir
Les métiers de l’enfance ne sont pas uniquement tournés vers les besoins immédiats des enfants: ils répondent aussi à ceux de la société. En soutenant les familles, en offrant un cadre stable et serein aux enfants fragilisés et en œuvrant pour l’égalité des chances, les professionnels du secteur jouent un rôle essentiel de prévention.
Si le défi du recrutement reste important, la richesse humaine de ces professions est un atout de poids pour leur attractivité: «C’est un secteur qui demande de l’engagement, mais qui vous le rend bien!», conclut Maya Janin Brocard.
Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle
Publié dans le 24 heures du 5 juin 2025