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Arbres-habitats

De nombreuses espèces animales, végétales  ou de champignons trouvent dans les arbres un lieu de vie, un abri ou une source de nourriture.

La nature des arbres se fait même de plus en plus hospitalière au fur et à mesure de leur vieillissement. Ils acquièrent avec l’âge des formes particulières, grossissent, se tordent, se fendent, pourrissent par endroit et forment des rejets.

Les arbres connaissent au cours de leur vie divers incidents, phénomènes mécaniques, climatiques ou autres dynamiques naturelles ou liées à l’activité humaine, qui laisseront marques, blessures, cavités et branches cassées derrière eux.

Chacune de ces particularités forme une « mini-niche » écologique, pouvant accueillir parfois un vaste panel d’espèces. Ces milieux de vie de petite taille portés par les arbres sont appelés « dendro-microhabitats » (en abrégé : « dmh ») et l’on nomme l’arbre qui les porte « arbre-habitat ».

Photo vieil arbre
Vieil arbre comportant de nombreux dendro-microhabitats

L’évolution des types de dendro-microhabitats portés par un arbre-habitat selon son âge et son stade de vieillissement fait qu’il abritera des espèces bien différentes au cours de son existence. La préservation d’arbres-habitats, à travers tous leurs stades de vie, leur mort, leur effondrement sur place et leur décomposition permet de conserver l’habitat de très nombreuses espèces, liées notamment aux vieux arbres et au bois mort, dont beaucoup sont rares ou menacées.

Ces arbres servent aussi de relais entre les espaces protégés, notamment les réserves forestières et les îlots de sénescence, formant ainsi un réseau écologique forestier à travers lequel les espèces peuvent se déplacer pour éviter la compétition ou le parasitisme et trouver de nouveaux partenaires pour se reproduire.

Dynamique forestière et arbres-habitats

Les arbres-habitats jouent un rôle particulièrement important pour les espèces saproxyliques (= espèces dépendant du bois mort pour tout ou une partie de leur cycle de vie). Or la présence de ces dernières, qui représentent un quart des espèces forestières, est essentielle pour garantir à la forêt croissance et productivité. Véritables alliés du sylviculteur, ces organismes décomposent le bois mort, enrichissant le sol, recyclant la matière organique  et favorisant ainsi la régénération. Avec l’aide des réseaux de champignons mycorhiziens (champignons associés étroitement aux racines des arbres et échangeant des nutriments avec ceux-ci), les organismes saproxyliques permettent la remise en circulation des nutriments et du carbone vers les végétaux qui en ont le plus besoin ce qui favorise la croissance et la vigueur des arbres.

Les arbres-habitats sont également une source irremplaçable d’hétérogénéité dans la structure forestière, tant en terme de diversité d’habitats que de pyramide des âges ou de structure verticale. Or la diversité forestière, qu’elle soit spécifique ou structurelle, contribue grandement à la capacité de résilience des forêts face aux perturbations ou de résistance aux parasites et aux ravageurs.

Dendro-microhabitats (dmh)

Les dmh présentent, selon leur nature (arbre support vivant ou mort, localisation dans l’arbre, forme, degré de décomposition du bois, degré d’humidité,…), des conditions écologiques très différentes les unes des autres. Chaque type de dmh abrite par conséquent des espèces bien spécifiques.

Pour conserver une grande diversité d’espèces en forêt et ainsi renforcer la résistance et la résilience du peuplement, il est très utile d’apprendre à reconnaître les dmh. Cela permet par exemple d’être à même de repérer les arbres-habitats à conserver lors du martelage ou d’estimer la capacité d’accueil potentielle du peuplement pour les espèces.

Pour se faire, deux documents destinés aux praticiens peuvent être commandés ou téléchargés depuis le site internet du WSL.

Exemple de dendro-microhabitat : cavité évolutive à terreau
Arbre mort avec de nombreuses cavités de pic

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