Le loup dans le canton

• Etat de la population
• Historique du retour du loup
• Suivi de l'espèce
• Analyses génétiques
• Actions de régulation

Etat de la population

Dernière actualisation 28.02.2024

La présence de 25 loups au minimum a pu être observée avec certitude dans le canton en 2023.

Cette population comprend :

• Deux meutes vaudoises, celle du Marchairuz et celle du Mont Tendre, dans le Jura vaudois;
• Deux meutes transfrontalières, celle du Risoud et celle de Joux-Suchet (également appelée meute de Jougne), à cheval entre la France et le Jura vaudois;
• Quelques individus isolés dans le canton.

Le suivi des populations est rendu possible par des pièges photographiques et vidéo, un monitoring acoustique et la récolte de matériel génétique (crottes, urine, salive, poils, etc.).

Jura vaudois

La première meute installée dans le Jura vaudois est celle du Marchairuz, qui a vu le jour en 2019, en donnant naissance à 5 louveteaux cette année-là. À l'automne 2022, avant les tirs de régulation portant sur deux individus, la meute comprenait le couple reproducteur, cinq adultes et subadultes et sept louveteaux. Deux loups de cette meute ont été tirés dans le cadre d’opérations de régulation fin 2022. À l’été 2023, au moins deux mâles et deux femelles composaient cette meute.

En 2021, une deuxième meute s’est installée dans le Jura vaudois :  la meute du Risoud. Cette année-là, elle comportait le couple reproducteur et minimum deux jeunes de l’année. Fin 2022, la meute était composée du couple reproducteur, de un à deux subadultes et de trois louveteaux. A l’été 2023, au moins trois adultes, dont un couple, et jusqu'à quatre louveteaux ont pu être détectés au sein de cette meute. Une autorisation de tir court jusqu’à fin mars 2024 pour prélever deux jeunes loups de cette meute en raison de prédations sur des animaux de rente occasionnés par la meute en Suisse.

En 2023, un couple, dont la femelle est issue de la meute du Marchairuz, s’est formé dans la région du Mont Tendre. Ces loups ont été aperçus à plusieurs reprises aux abords de fermes situées au Pied du Jura au printemps 2023. Cette paire est devenue une meute avec la naissance d’au moins cinq louveteaux au cours de l’été 2023. Au vu des nombreuses attaques perpétrées sur des animaux de rente dans le secteur, cette meute a fait l'objet d'une opération de régulation.  Deux jeunes loups ont ainsi été prélevés le 4 septembre 2023. Un autre jeune a été tiré dans la nuit du 11 au 12 janvier 2024.

Une meute s’est également formée en 2023 en France voisine, non loin de la frontière vaudoise dans le secteur de Jougne. Cette meute, appelée meute de Jougne-Suchet, comporte à minima le couple reproducteur et deux louveteaux nés durant l’année.

Enfin, une nouvelle meute est également confirmée en 2023 en France, dans la Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura. Elle comporterait au moins le couple reproducteur et 5 louveteaux nés durant l’année. Cette meute aurait fait des incursions sur le territoire vaudois, dans la région de la Dôle.

Plateau

Alors qu'un mâle isolé était déjà présent dans la Broye, un second mâle a été identifié dans la région (pour la première fois identifié génétiquement en Suisse) au premier trimestre 2023. Ce dernier était vraisemblablement un individu subadulte de passage dans la région, en quête d’un nouveau territoire.

Deux loups mâles distincts étaient présents à Bavois et Forel durant l’été 2022 mais n’ont plus été observés récemment. La présence d’un loup a été constatée au mois de mars 2023 sur la commune de Jorat-Mézières.

Depuis le début de l'année 2024, la présence d'un loup est attestée dans le secteur Oron-Haute Broye.

Alpes

Un loup isolé était présent durant l’automne 2023 dans la région de Gryon.

Historique du retour du loup

Après avoir été éradiqué de Suisse à la fin du XIX^ème siècle, le loup a progressivement et naturellement recolonisé la Suisse depuis 1995 en provenance d'Italie d’où il n’a jamais complétement disparu. Il faut attendre 2012 pour que la première meute de Suisse se forme dans les Grisons. Dans le canton de Vaud, la présence d’un premier loup a été confirmée en 2007, après 152 ans d’absence.

Suivi de l'espèce

Le Canton de Vaud, en collaboration avec la fondation KORA (Fondation consacrée à l'écologie des carnivores et gestion de la faune sauvage), la Fondation Landry et le WLS.CH WildLife Solutions, suit l'évolution du loup sur l'ensemble de son territoire et réalise un monitoring intensif du loup dans le Jura Vaudois. Le suivi est réalisé conjointement avec l'Office français de la biodiversité.

Projet "Wolves and Cattle"

Le Canton de Vaud est associé également au projet de recherche scientifique "Wolves and Cattle" mené par le KORA dans le but d'étudier les conditions d'une coexistence entre loups et activités pastorales. Des tentatives de captures de loups afin de les doter de colliers émetteurs ont été menées d'abord à l'automne 2023 dans la partie sud du Jura vaudois. Les opérations ont repris en 2024, avec succès, une première louve ayant pu être munie d'une balise.

La méthode privilégiée consiste à capturer les loups à l'aide de pièges à mâchoires en caoutchouc (une dizaine par secteur). Ceux-ci se déclenchent à partir d'un certain poids et sont munis d'un émetteur. Un signal d'alarme est envoyé à l'équipe de capture - comprenant un/une vétérinaire -, qui peut ainsi se rendre sur place rapidement. Ces pièges, ainsi que des appâts odorants ou carnés, sont placés tout près des chemins forestiers où les loups aiment se déplacer. Les pièges sont bloqués la journée lorsqu’ils se trouvent à proximité de chemins très fréquentés par les randonneurs et les jours de chasse du cerf (avec chiens courant).

Des panneaux d'information dans les secteurs concernés ont été placés pour avertir les promeneurs et autres usagers et attirer leur attention sur la nécessité de rester au milieu des chemins et de tenir les chiens en laisse courte.

D'autres méthodes de capture, telles que des tirs hypodermiques, pourraient être utilisées au besoin.

Analyses génétiques

Les analyses génétiques sont réalisées à des fins de suivi de l’espèce. Elles permettent de déterminer dans un premier temps s'il s'agit bien d'un loup ainsi que son origine. Dans un deuxième temps, elles permettent d'identifier l'individu.

Les analyses génétiques sont effectuées par le Laboratoire de Biologie de la Conservation de l'Université de Lausanne.

Les analyses génétiques ne fonctionnent pas toujours car l’ADN prélevé n’est souvent plus intact. C’est pourquoi, lors d’une prédation sur un animal de rente, seul le constat du surveillant de la faune fait foi pour déterminer l’espèce responsable de la prédation.

Trouver le surveillant de la faune de sa région

Tableau récapitulatif des analyses 2022 (xlsx, 12.43 Ko)

Analyses génétiques réalisées en 2023

(*Individu génétiquement identifié pour la première fois en Suisse)

Actions de régulation

2024

Le tir de régulation découlant de l'autorisation délivrée fin novembre 2023 a été effectué dans la nuit du 11 au 12 janvier 2024. Il s'est soldé par le prélèvement d'un jeune mâle né en 2023.

2023

Le Canton de Vaud a obtenu, selon le cadre légal fédéral alors en vigueur dès le 1er décembre 2023, l’assentiment de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) pour procéder au tir proactif du mâle géniteur de la meute du Mont Tendre, M351,ou d'un jeune de cette meute le 27 novembre 2023.

Le Canton de Vaud a obtenu le 17 octobre l’assentiment de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) pour procéder à des tirs de régulation de deux jeunes loups de la meute du Risoud en raison de dommages au bétail enregistrés dans la région de la meute. Le Département a émis une décision en date du 31 octobre pour le tir de deux jeunes qui court jusqu'au 31 mars 2024.

Le Canton de Vaud a obtenu le 28 août l’assentiment de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) pour procéder à des tirs de régulation de deux louveteaux de la meute du Mont Tendre au vu des dommages importants enregistrés dans le territoire supposé de cette meute. Deux jeunes loups ont été prélevés le 4 septembre conformément à la décision du Département du 29 août.

2022

A la suite de plusieurs attaques sur des troupeaux de bovins par la meute du Marchairuz, l’OFEV avait autorisé le Canton de Vaud en août 2021 à procéder à deux tirs de régulation de cette meute. Deux jeunes mâles ont été prélevés en mars 2022 dans le cadre de cette autorisation.

Fin juillet 2022, le DJES avait autorisé le tir d’un loup isolé sur le périmètre de l’alpage de Lioson, dans les Alpes vaudoises. Depuis la délivrance de cette autorisation, un système renforcé de surveillance à l’aide de pièges photographiques a été mis en place en 2022 sans donner de résultats.

En août 2022, le DJES a demandé à l’OFEV de pouvoir procéder aux tirs de régulation de deux jeunes loups (subadultes si possible) de la meute du Marchairuz et du mâle reproducteur M95. Le 14 septembre 2022, l’OFEV a autorisé le Canton à tirer trois jeunes loups avant le 31 mars 2023, le nombre d’individus pouvant être abattus ne devant pas dépasser la moitié des jeunes nés l’année en question.

Ces opérations se sont soldées par les tirs d’une jeune louve et d’un second loup en novembre 2022. Le loup abattu ayant été identifié après coup comme le mâle reproducteur (M95), ce tir sortait du cadre de l’autorisation donnée par la Confédération. Ce cas a mis en exergue toute la complexité de la mise en œuvre de ces opérations dans le strict cadre légal actuel, les surveillants de la faune ayant bien suivi toutes les précautions d’usage.