18.1. Évacuation des eaux via la station d’épuration

Thème: Eau

Signification de l'indicateur

Pour assurer un développement durable, il est nécessaire d'utiliser les ressources renouvelables avec ménagement (principe 16a). L'eau potable de bonne qualité est une précieuse ressource, qui devient rare à l'échelon mondial. A la différence de nombreux autres pays, la Suisse dispose de ressources en eau potable largement suffisantes. En cas de sécheresse prolongée, cependant, ces dernières peuvent venir à manquer dans certaines régions et pour certains usages (agriculture, notamment). Un autre facteur qui plaide en faveur d'une utilisation parcimonieuse de l'eau est la forte dépense énergétique et la lourde charge technique que représentent le captage, la préparation et le transport de l'eau potable ainsi que le nettoyage des eaux usées. Économiser l'eau, c'est faire des économies d'énergie et réduire les coûts de gestion de l'eau.

Des masses d’eau considérables sont soustraites au cycle naturel de l’eau, principalement dans les zones bâties, tant par la consommation d’eau potable que par l’imperméabilisation des sols et les drainages. Une grande partie de cette eau est restituée au milieu aquatique par le biais des stations d'épuration (STEP).

Cet indicateur donne des informations sur la gestion des ressources en eau – consommation d’eau des ménages et de l'industrie – et du cycle naturel de l’eau (imperméabilisation, drainages) par le biais des relevés des volumes d'eau à l’entrée des STEP, qui comptabilisent aussi les eaux claires permanentes et une partie significative des eaux de pluie.

Principes en rapport avec cet indicateur: 2a. Satisfaction des besoins, 16a. Limitation de l'utilisation des ressources renouvelables.

Type d'indicateur: (D) input-output.

Evolution

Évacuation des eaux via la station d’épuration

Source :
SESA – Rapports annuels des STEP.  

Données (xls, 36 Ko)

En bref

Tendance statistique :

Evaluation développement durable :

Commentaire

Commentaire statistique

Tendance: baisse.

En 2011, un volume journalier de près de 253'000 m3 a été mesuré sur la base des contrôles à l'entrée de l’ensemble des STEP vaudoises et 238'000 m3 auraient été traités en biologie. Ces volumes sont en diminution depuis plusieurs années.

Cette production journalière représente, en valeur moyenne pour l'ensemble des STEP, 342 litres par habitant raccordé au réseau. La consommation ménagère par habitant et par jour atteignant 170 litres environ, près de 50 % des eaux à traiter sont donc d'origine non ménagère. Il est possible d'en attribuer une partie à des activités industrielles. Cependant, une part significative est due aux eaux météoriques (les précipitations) et à l'effet drainant du réseau des canalisations, ainsi qu'à une proportion non négligeable et variable, d'une installation à l'autre, d'eaux claires permanentes (ECP).

Sur la période étudiée, les charges hydrauliques spécifiques tendent à diminuer, bien qu’influencées par la pluviométrie variable d’une année à l’autre. Cette diminution globale est due à la diminution de la part des eaux météoriques et permanentes, la consommation d'eau des ménages n'ayant presque pas changé.

Commentaire développement durable

Evaluation: positive (pour la durabilité).

Le volume journalier en entrée donne une information sur les quantités d'eau acheminées aux STEP, en particulier les eaux météoriques qui devraient idéalement être restituées au plus vite dans le cycle naturel, sans passer par les STEP.

Le volume traité en biologie donne une information supplémentaire sur l'effet de ces surplus d'eaux claires sur la qualité du traitement des eaux. Les STEP étant limitées en capacité hydraulique, une partie des eaux mixtes est déversée en temps de pluie en amont du traitement biologique. Cette part déversée péjore le rendement global de l'épuration.

L'objectif est de réduire le volume global (ou plutôt la charge hydraulique spécifique par habitant), avec pour conséquences une réduction des volumes déversés, donc une amélioration du rendement global d'épuration, ainsi qu'une restitution des eaux non polluées aux cours d'eau et nappes phréatiques qui souffrent de longues périodes d'étiage.

Les 238'000 m3 traités en biologie ont fait l'objet d'un traitement complet (physique, chimique et biologique). Les eaux déversées ont fait l'objet au mieux d'un traitement physique qui comprend selon les cas dégrillage, dessablage, déshuilage et décantation primaire.

Pour diminuer les volumes d'eau arrivant aux STEP, plusieurs possibilités existent. La diminution de la consommation individuelle d'eau potable (consommation d'eau des ménages) peut se faire par l'utilisation généralisée de réducteurs de pression dans les douches et aux robinets et par l'utilisation des eaux grises ou de certaines eaux de pluies au lieu d'eau potable pour les chasses d'eau des toilettes. La diminution des eaux météoriques et permanentes passe par une diminution significative des eaux claires parasites dans les réseaux en favorisant leur infiltration partout où cela est possible et par un encouragement au maintien de l'eau dans les bassins et sous-bassins hydrologiques.

Cette restitution des eaux météoriques et permanentes au cycle naturel de l'eau est d'autant plus importante qu'il n'existe actuellement pas de restrictions légales au pompage des eaux dans les nappes phréatiques pour l'arrosage des cultures, et ce, même lorsque ces nappes sont utilisées à des fins d'approvisionnement. La situation est légèrement plus favorable pour les cours d'eau depuis que des méthodes de calcul ont été développées pour connaître le débit vital au maintien de leur écologie (débit résiduel). Lors des périodes de sécheresse en particulier, le pompage est limité, voire interdit, pour respecter ces débits résiduels.

En revanche, les lacs d'une certaine importance, tels le lac Léman ou encore le lac de Neuchâtel, sont une ressource potentielle pratiquement inépuisable pour l'arrosage et l'approvisionnement en eau de distribution, et ce même par temps sec. Malgré un coût d'exploitation supérieur à celui des nappes, il conviendrait d'exploiter mieux ce potentiel pour satisfaire les utilisateurs en temps opportun de manière plus respectueuse de l'environnement. Il est en outre recommandé d'utiliser une énergie verte pour le pompage d'eau dans les lacs, car ce processus nécessite plus d'énergie que le pompage de l'eau des nappes phréatiques, qui peut généralement être extraite et distribuée par gravité.

Méthodologie

Cet indicateur présente l'évolution des charges hydrauliques spécifiques par habitant et par jour, soit les volumes d’eaux arrivant à la STEP (écoulement des eaux y compris les eaux de pluie et les eaux d'importation) par habitant raccordé et par jour (valeur moyenne pour toutes les STEP du canton).

L'indicateur mesure le débit avant la phase de traitement mécanique, ce qui signifie qu'il tient compte des eaux usées rejetées après la décantation primaire (entre les phases de traitement mécanique et biologique); par contre, les déversements d’eau de pluie avant la STEP ne sont pas  inclus dans l'indicateur. Le nombre d’habitants inclut tous les habitants des communes raccordés à la STEP.

Engagements à l'échelle nationale

Selon l'art. 76 LEaux, les eaux claires permanentes devraient être sorties des réseaux de canalisations au 1er novembre 2007.

Limites de l'indicateur

Il serait souhaitable à l’avenir de relever aussi le déversement des eaux de pluie et de relever la quantité effective des eaux usées qui est épurée de manière mécanique ou biologique dans toutes les STEP vaudoises.

Glossaire

Charges hydrauliques spécifiques: volumes d’eaux arrivant à la STEP (écoulement des eaux y compris les eaux de pluie et les eaux d'importation); valeur moyenne pour toutes les STEP du canton.
Eaux claires: comprennent les eaux météoriques, les eaux claires permanentes, les eaux superficielles et les eaux souterraines.
Eaux claires permanentes: eaux non chargées en pollution, présentes de façon continue dans les réseaux. Elles peuvent être de différentes origines – captage de sources, drainage de nappes, fontaines, drainage de bâtiments, eaux de refroidissement, rejet de pompe à chaleur, de climatisation, etc.
Eaux météoriques: eaux pluviales, précipitations.
Eaux parasites: eaux non polluées qui chargent les canalisations toute l'année – fontaines, drainages, etc.
Etiage: niveau minimal des eaux d'un cours d'eau, débit le plus faible.

Comparabilité

Pour les comparaisons intercantonales, les données relevées dépendent de la quantité de pluie, ce qui peut accentuer les différences entre les différentes régions. La part de l'eau de pluie qui n'est pas amenée à la STEP peut varier en fonction de la qualité des réseaux des canalisations et de leur effet drainant ou non. Cet indicateur (Evacuation des eaux via la station d’épuration) figure dans le système d'indicateurs de développement durable Cercle indicateur (Régime des eaux – Écoulement des eaux via la STEP).

Références

Bilans annuels de l'épuration vaudoise. Disponibles sur le site internet du SESA > Eau > Eaux usées > contrôle des STEP.

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