La Venoge

1. Plan de protection de la Venoge (PAC Venoge)

La protection de la Venoge a été acceptée par le peuple en 1990, conduisant à l’introduction d’un nouvel article constitutionnel. Cet article prévoit que la loi définisse les zones et régions protégées.

Le texte de l'article 6ter de l'ancienne constitution, toujours applicable selon l'article 179 chiffre 1 de la nouvelle constitution. Il est encore repris à l'art 45b des anciennes Loi sur la protection de la nature, des monuments et des sites (LPNMS) ou Loi sur la protection de la nature et des sites (LPNS) du 10 décembre 1969.

L'art 45b est libellé ainsi:

1 Les cours, les rives et les abords de la Venoge sont protégés.

2 Cette protection est assurée par un Plan d'affectation cantonal (PAC) qui en précise l'étendue.

3 Le Plan d'affectation cantonal et les dispositions accessoires ont notamment pour objectifs :

    a. d'assurer l'assainissement des eaux ;
    b. de maintenir et de restaurer les milieux naturels favorables à la flore et à la faune, notamment la végétation riveraine ;
    c. de classer les milieux naturels les plus intéressants ;
    d. d'interdire toute construction, équipement, installation ou intervention dont la réalisation irait à l'encontre des objectifs ci-dessus.

La protection de la Venoge et du Veyron est donc assurée par le "Plan de protection de la Venoge", approuvé par le Conseil d’Etat en 1997 et le Règlement du PAC en vigueur (12.2015) (pdf, 400 Ko).

Un projet qui s'inscrit dans la "durabilité"

En matière de gestion de cours d'eau, les projets d'aménagement tentent de satisfaire les besoins de chaque acteur par une planification à long terme qui permette de garantir toutes les chances de développement des générations à venir.

Le plan de protection de la Venoge est un instrument de coordination, il a été élaboré dans l'esprit du développement durable. Il vise à maintenir un équilibre entre les divers intérêts en présence dans le but de garantir le développement harmonieux de la rivière et de sa région d'influence de façon à assurer la sécurité et améliorer le cadre de vie de la population.

Les instruments de la protection

Le plan d'affectation cantonal (PAC)

Le PAC Venoge est un instrument d’aménagement du territoire (art. 45 al. 2 LATC). Il affecte les terrains situés dans le couloir de la Venoge et du Veyron et contient des principes et des dispositions accessoires de protection. Il lie les autorités et les particuliers entre eux. Il a fait l’objet de modifications suite à des oppositions et des recours. Les recours contre ces modifications encore pendants sont en phase de règlement.

Le PAC Venoge se présente sous la forme d’un plan au 1:25'000 (jpg, 295 Ko), englobant les 58 communes du bassin hydrographique de la Venoge, ainsi que des plans au 1 :5'000, limités au territoire des 37 communes riveraines.

Un règlement (pdf, 221 Ko), accompagné d’un glossaire et d’une liste des ouvrages protégés liés à l’usage de l’eau, complète le PAC.

Le Plan des mesures (PDM)

Le plan des mesures s'appelle précisément le plan directeur des mesures d’assainissement et de restauration de la Venoge et du Veyron.

Il s'agit d' un catalogue des mesures dont l’exécution et la mise au point détaillée sont validées par la "Commission Venoge". La mise en oeuvre des mesures fait l'objet d'une concertation impliquant les partenaires concernés

Lorsqu’elles sont prêtes à être réalisées, les mesures font l’objet de procédures d’enquête propres, conformément aux législations existantes.

La mise en œuvre du PDM implique la réalisation des tâches suivantes:

  • la mise en oeuvre des mesures d’assainissement et de restauration de la Venoge et du Veyron, décrites par les fiches d’intention;
  • le suivi des recommandations en matière de paysage ;
  • la mise en oeuvre des mesures de gestion agricole ;
  • la mise en œuvre des mesures de gestion forestière ;
  • la mise en œuvre de principes de gestion des milieux naturels ;
  • la mise en œuvre des mesures concernant l’amélioration des chemins de randonnées pédestre le long de la Venoge et du Veyron.

La réalisation des mesures du PDM (pdf, 15.22 Ko) est prévue par étapes sur environ 20 ans.
Les mesures prioritaires sont réalisées par tranches successives. Chaque tranche fait l'objet de demandes de crédit au Grand Conseil.

A l'heure actuelle et pour l'avenir, le PDM est conçu comme un outil évolutif de gestion technique et opérationnelle. Ainsi il est et sera d'une part épuré des mesures réalisées ou dont la réalisation n'est plus nécessaire, et d'autre part complété par des mesures nouvelles, c'est dire des mesures rendues nécessaires pour résoudre des problématiques nouvelles ou émergentes. Cette évolution constitue un processus de mise à jour continu. 

(NB, le PDM d'origine est un document papier sous forme de fiches. Le PDM sera numérisé à terme.

La gouvernance du PAC

La structure de conduite (pdf, 29 Ko) mise en place se compose de plusieurs instances organisées de la manière suivante :

Le/a Chef(fe) du Département  chargé de l'environnement décide de la réalisation des mesures, après consultation de la Commission Venoge.

Le Comité de pilotage est composé du directeur de la Direction des ressources et du patrimoine naturels (DGE-DIRNA), ainsi que d'un représentant de la Direction générale du territoire et du logement (DGTL). Il assure la conduite stratégique de l'élaboration des projets et valide ces derniers.

Le Groupe technique, notamment composé des chefs des divisions concernées de la Direction générale de l'environnement (DGE) , est chargé du suivi technique des projets.

Les mandataires étudient et réalisent les projets. Il peut s'agir de bureaux privés ou d'entreprises, mais aussi des services de l'Etat eux-mêmes ou encore d'autres ressources (par exemple de chômeurs dans le cadre de programme d'occupation). Pour les chantiers les plus importants, un mandat de chef de projet est prévu.

Le coordinateur assure le lien entre ces cinq entités. Il accompagne les tâches des mandataires, anime le Groupe technique, fait rapport au Comité de pilotage et assure le secrétariat de la Commission.

Dans la mise en œuvre de mesures plus conséquentes telles que des travaux de revitalisation complète de tronçons de la Venoge ou du Veyron, il est prévu d'avoir recours à la constitution d'entreprises de correction fluviale (ECF). Celles-ci sont alors conduites par une commission exécutive nommée par le Conseil d'Etat, présidée par la DGE_DIRNA et composée de membres de la DGE et des communes sur lesquelles se feront les travaux. Cette structure, conforme à la loi du 3 décembre 1957 sur la police des eaux dépendant du domaine public, LPDP) est chargée d'exécuter la réalisation complète d'un projet de grande importance, selon l'objectif précis, le cahier des charges et le budget donnés dans l'arrêté constitutif de cette ECF.

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2. Etudes, projets et réalisations

Les mesures ont été sélectionnées selon leur priorité. La notion de priorité est définie de plusieurs manières :

  • Priorité liée directement à la mise en oeuvre des objectifs du Plan de protection : travaux forestiers sur les rives boisées et amélioration de biotopes forestiers, suppression des obstacles à la migration du poisson dans le cours d'eau, assainissement des rejets polluants, et projet de revitalisation du cours d'eau entre Lussery-Villars et Eclépens. 
  • Priorité dictée par des impératifs de sécurité : protection contre les crues qui érodent certains méandres et peuvent mettre en danger des infrastructures ou des biens.
  • Priorité découlant d'opportunités de réalisations : achat de parcelles riveraines (Penthaz, Gollion notamment) facilitant ensuite la réalisation des mesures de sécurité et de revitalisation.
  • Priorité liée à des problèmes émergents

2.1 Embouchure de la Venoge

Le site de l’embouchure de la Venoge touche les territoires de deux communes qui ont des intentions et des besoins de développement socio-économique spécifiques. Le plan de protection de la Venoge, prévoit la mise en oeuvre d'une part de mesures de renaturation et d'autre part de mesures de protection contre les crues et l'érosion afin de garantir la sécurité des biens et des personnes.

La revitalisation de l’embouchure de la Venoge entre dans le cadre global d’une volonté d’amélioration de la qualité et de la dynamique écologique des embouchures, conformément aux objectifs cantonaux (Réseau écologique vaudois, Réseau Ecologique Lémanique notamment). Les caractéristiques du site et son potentiel naturel en font à la fois sa richesse et sa complexité.

L’aménagement de l’embouchure ne peut donc se faire sans une vision globale intégrant ces différents intérêts et caractéristiques. Ainsi, la problématique peut être résumée par une question clé : "Quels usages pour quelle embouchure de la Venoge ?"

Les objectifs principaux de l’étude étaient d'établir un concept directeur de l’embouchure de la Venoge équilibré, donnant les principales lignes d’organisation du site, et clarifiant les niveaux de planification en vigueur et les instances décisionnelles compétentes. Ce concept définit les vocations, les potentialités, les contraintes et les réglementations des différents secteurs utilisés et doit permettre de gérer les conflits d’intérêts des différentes usages du périmètre. Sans être exhaustives, les contraintes et attentes principales de l’embouchure de la Venoge sont multiples et touchent les divers domaines de la protection contre les crues (sécurité des biens et des personnes), de la protection de la nature (renaturation), des fonctions socio-économiques (développement communal, loisirs, etc), et de la gestion du territoire.

Dans le cadre de l'étude, une concertation étroite a été effectuée avec les communes pour garantir une prise en compte équilibrée et proportionnée des besoins et attentes des divers acteurs concernés, institutionnels et privés, dans une vision de développement à long terme.

L'étude du concept directeur a été complétée par une recherche et comparaison de variantes de renaturation, intégrant les contraintes et les potentialités hydrauliques et écologiques. Ces éléments seront intégrés dans la conception de l'avant-projet à venir.

2.2 La Lovataire

Les objectifs étaient la protection des voies CFF et du collecteur d'eaux usées de l'AIEV contre les crues.
Le projet se composait de mesures hydrauliques de renforcement des berges du tracé actuel en rive droite (mesures combinées de type enrochements et génie biologique).

Les objectifs environnementaux du projet étaient restreints en raison du potentiel limité d’amélioration de la situation actuelle. Quelques mesures environnementales adaptées à la situation et aux aménagements techniques ont toutefois été intégrées au projet sous forme de plantations, tas de branchages et souches, permettant de favoriser les espèces sensibles du secteur tels que le castor, le martin pêcheur, la couleuvre à collier.
La réalisation préserve et confirme l'accès aux parcelles en garantissant l'exercice de la servitude de passage existante.

2.3 Secteur de La Roujarde

Les crues importantes de la Venoge accroissent l'érosion de la rive dans certains méandres. Sur le territoire de la commune de Penthaz, les crues et l'érosion des rives pouvaient affecter des voies CFF, infrastructures publiques d'intérêt général. Des mesures de protection adaptées ont été conçues en collaboration avec les CFF et mise en place d'une part pour assurer la sécurité à long terme des infrastructures, et d'autre part pour remplir les objectifs de protection de la Venoge.

La protection des voies CFF a été réalisée par la mise en œuvre d'un éventail de mesures "hydrauliques" de protection contre les crues touchant d'une part le cours d'eau proprement-dit, et d'autre part la surface adjacente qui s'étend entre le cours d'eau et les voies CFF.

La réalisation correspond en tous points aux doubles objectifs du projet (png, 1.94 Mo), d'une part la protection des voies CFF contre les crues et d'autre part la renaturation des surfaces en bordure de la forêt alluviale. Ces surfaces sont restituées au cours d’eau (espace de divagation).

Les mesures sur le cours d'eau étaient très limitées puisque, en dehors du maintien des mesures urgentes réalisées en 2009 (épis en rive droite), elles ne prévoiaient pas de mesures nouvelles de protection locale dans le cours d'eau, ni en rive gauche, ni en rive droite. Certaines mesures de protection existantes (protection de berges) ont même localement été supprimées.

Les mesures hydrauliques sur la surface adjacente visent à protéger le talus des voies CFF contre l’érosion et les infiltrations, et à en éloigner l'eau en cas de crue. Concrètement les mesures ont consisté à remodeler localement la topographie pour favoriser l'évacuation de l'eau de crue en direction du sillon d’écoulement préférentiel et des dépressions à créer, à aménager une butte (digue) ou un remblai étanches contre la ligne CFF (niveau de protection égal ou supérieur à Q100) avec des renforcements locaux du pied par des enrochements enterrés et des protection de génie biologique en surface.

Les mesures visant un objectif de renaturation ont consisté à créer une mosaïque de milieux ouverts et semi-ouverts complémentaires à la forêt alluviale adjacente, tels que des talus herbeux et prairie permanente, des buissons bas, des tas de bois et pierriers, des dépressions (bassières) avec présence d'eau permanente et temporaire. Ces mesures ont permis de rendre ces milieux favorables à certaines espèces cibles identifiées telles que le castor, le rossignol, le crapaud calamite, divers amphibiens ainsi que le putois.

Cette réalisation est clairement intégrée dans son contexte, puisqu'au delà de sa conformité aux objectifs écologiques du plan de protection de la Venoge et à la prise en compte des contraintes de protection contre les crues, il a d'ores et déjà intégré les possibilités spatiales d'extension et d'aménagement préliminaire de la plateforme ferroviaire en prévision de futures voies additionnelles (hors du cadre de ce projet). Par ailleurs ces aménagements préservent des accès aux parcelles et ne provoquent pas d'emprise sur des parcelles privées.

2.4 Renaturation entre Eclépens et Penthalaz

Le secteur canalisé entre Lussery-Villars et Eclépens est apparu comme un tronçon emblématique en matière de renaturation de Venoge. Toutefois la protection et la revitalisation ne se limite pas à un site ou à une action emblématique, mais se compose d'une multitude d'actions qui dans leur ensemble contribuent à l'amélioration du cours d'eau et de ses abords.

Dans le prolongement du projet de renaturation au lieu-dit "Bois-de-Vaux", sur les communes de Lussery-Villars et Penthalaz, dont la réalisation est en cours, une étude de projet est en préparation pour la renaturation du tronçon situé entre le Moulin de Lussery et le seuil du Gravey (au droit de l’extrémité Sud-Ouest du centre de tri des colis de La Poste).  

Hormis les aspects techniques du projet, une attention toute particulière est portée à la concertation avec les communes concernées et les milieux agricoles.

Cette étude détaillée est destinée à définir les caractéristiques du projet de renaturation de ce tronçon, ainsi que les modalités de sa mise en oeuvre. la réalisation est prévue à partir de 2020.

En complément des propositions de mesures figurant dans le PDM, la planification cantonale de la renaturation donne des pistes complémentaires et actualisées des potentialités de renaturation. La démarche générale consiste d'abord à mettre en évidence les tronçons prioritaires au sens de la planification cantonale qui feront l'objet d'une évaluation et d'une priorisation dans le contexte des objectifs du plan de protection de la Venoge. Les tronçons prioritaires feront ensuite l'objet d'une évaluation de faisabilité de la renaturation tenant compte des aspects fonciers, de préservation des terres agricoles, de recevabilité et d'acceptation locale. Ces éléments constitueront la base du programme d'interventions de renaturation.

2.5 Renaturation du Bois de Vaux

Le projet de revitalisation de la Venoge (pdf, 310 Ko) consiste à aménager une zone de divagation dans le secteur de la zone alluviale du Bois de Vaux situé entre la Venoge et les voies CFF.

Le projet global comprend deux volet :

  •  l'assainissement des deux anciennes décharges présentes sur le site
  • la renaturation du cours d'eau

La réalisation des deux parties du projet est coordonnée (plan de situation (png, 442 Ko), plan de la dérivation (png, 264 Ko) et profil type (png, 206 Ko).

L'objectif général du projet consiste à dévier la Venoge à l’intérieur de la forêt alluviale pour redonner une dynamique naturelle au cours d'eau et à la forêt alluviale.

L'idée est que la Venoge créée elle-même sa dynamique et son développement morphologique. Certaines interventions techniques sont cependant nécessaires pour permettre cette évolution. En raison de la topographie locale du terrain, la déviation de la Venoge dans le Bois de Vaux nécessite l'aménagement d'un ouvrage de dérivation (empêchant l'écoulement dans le canal actuel), le remodelage du terrain en rive gauche (intervention sur la digue notamment) et la création d'un chenal pré-excavé afin de faciliter la déviation et l'écoulement des eaux dans la zone.

Dans la partie aval du périmètre du projet, juste avant la confluence avec le cours actuel de la Venoge, un important élargissement sera aménagé de manière naturelle pour permettre la sédimentation des matériaux érodés sur le tronçon renaturé et transportés par charriage. D'une surface d’environ 6'000 m2 pour un volume total de l’ordre de 10'000 m3, la forme de l'élargissement a été́ optimisée pour respecter au mieux les dépressions actuelles du terrain. La gestion des matériaux de cette zone alluvionnaire sera adaptée en fonction de l'intensité de la sédimentation qui sera constatée. L'objectif de cet aménagement est d’éviter le transfert de ces matériaux en aval.

Les ouvrages et aménagements du projet sont dimensionnés de manière à éviter d'une part tout risque supplémentaire d’inondations le long de la Venoge en amont du Bois de Vaux, et d'autre part le transfert de ces matériaux en aval jusque dans la zone d'activités de Penthalaz / Cossonay.

2.6 Mesures piscicoles

Les mesures piscicoles ont pour but de supprimer tous les obstacles – notamment des seuils et des chutes construites par l'homme qui empêchent les poissons de remonter depuis le lac dans la Venoge afin de rejoindre les zones de frai.

Les onze obstacles entre l'embouchure et la Tine de Conflens (La Sarraz) ont été traités de l'aval à l'amont en trois tronçons, à savoir:

  • Premier tronçon entre l'embouchure et Vufflens-la-Ville
  • Deuxième tronçon entre Penthaz et Penthalaz
  • Troisième tronçon entre Penthalaz et La Sarraz

L'ensemble du dispositif favorise la migration et le décloisonnement des espèces piscicoles présentes dans la Venoge. L’objectif consiste à permettre aux espèces cibles (truite lacustre, truite de rivière et ombre) d’effectuer leur migration, mais aussi de permettre le passage d’espèces ayant des capacités de nage plus faibles. De plus, comme les périodes migratoires diffèrent d’une espèce à l’autre, il est primordial que l’aménagement fonctionne sur la quasi-totalité de l’année, même en période d’étiage.

 2.6.1 Premier tronçon entre l'embouchure et Vufflens-la-Ville

Le premier groupe de mesures O1 à O5, réalisées entre 2005 et 2011, et 051, réalisée dès 2019, concerne le tronçon entre l'embouchure de la Venoge et Vufflens-la-Ville. Des aménagements complémentaires des seuils O1 et O4 seront en outre réalisés dès 2019 pour en améliorer l'efficacité pour toutes les espèces.

Les deux premières mesures depuis l'aval étaient des adaptations d'ouvrages existants.

Seuil O1 - Chute de Denges (jpg, 495 Ko)

Une première intervention a été réalisée en 1999 au moyen de crédits de "relance écomnomique", mais l'ouvrage créé a été malheureusement endommagé lors des crues de mars 2001. La mesure (réalisée en 2006) a consisté en la réfection de cet ouvrage (bief de contournement).

L'aménagement d'une rampe complète fait partie des interventions réalisées dès 2019

Seuil O2 - Station limnigraphique (jpg, 502 Ko)

Cet obstacle était franchissable pour la majorité des espèces de poissons. Cette mesure (réalisée en 2006) a consisté à adapter cet ouvrage pour permettre à toutes les espèces de le franchir.

Les trois autres mesures consistaient à aménager des passes à poisson pour franchir les chutes des prises d'eau de Bussigny, du Moulin du Choc et de Vufflens-la-Ville.

Seuil O3 - Chute de la prise d'eau de Bussigny

Ce seuil avait été détruit lors des crues de mars 2001. Cet ouvrage important (réalisé en 2011) comporte une rampe avec des bassins successifs et divers aménagements connexes.

Seuil O4 - Chute de la prise d'eau du Moulin du Choc (jpg, 461 Ko)

Cet ouvrage était un obstacle total pour toutes les espèces. L'intervention (2006) a consisté à construire une rampe assymétrique. Le suivi de l'efficacité à montré que cette demi rampe n'était pas suffisante pour toutes les espèces cibles. Un aménagement complémentaire sera réalisé dès 2019.

Seuil O5 - Chute de la prise d'eau du Bief de Vufflens-la-Ville (jpg, 471 Ko)

Cet ouvrage était également un obstacle total pour toutes les espèces. L'intervention a consisté à construire une rampe.

Seuil O51 - Seuil de la prise d'eau du Moulinet

Seuil de la prise d'eau du Moulinet pour le canal amenant l'eau au Moulin d'Amour. Ce seuil, non répertorié dans les mesures O du PDM de 1997, est également un obstacle total pour toutes les espèces. Fortement détérioré, le seuil a été réparé (début des années 2000) dans l'urgence car son état menaçait la stabilité des berges et de la ligne CFF. L' intervention consiste en l'aménagement d'une rampe pour supprimer le seuil. Réalisation dès 2019.

2.6.2 Deuxième tronçon entre Penthaz et Penthalaz

Le deuxième groupe de mesures (O6 à O8) réalisées entre 2011 et 2016 concerne le tronçon Penthaz - Penthalaz

Seuil O6 au lieu dit "Le Moulinet" (jpg, 233 Ko)

La mesure d’aménagement piscicole O6 est située sur les communes de Gollion et de Penthalaz à la chute de la prise d’eau du « Moulinet », coordonnées moyennes: 2'530’309/1'161'277).

Le principe du projet (tiff, 687 Ko) est de reprendre le seuil artificiel infranchissable existant. Une échancrure est réalisée à l’altitude 420.50 de manière à favoriser un courant préférentiel pour le franchissement de l’ouvrage par la faune piscicole en période d’étiage. Cet aménagement est combiné avec une rampe macro-rugueuse en blocs d’enrochement scellés par du béton sur le fonds du lit, qui permet le passage des poissons à l'échancrure.

Dans le détail, le projet comprend les ouvrages et aménagements suivants :

  • Une rampe en blocs d’enrochement scellés par du béton sur le fond du lit, qui permet / favorise le passage des poissons.
  • Un renforcement en blocs d’enrochement du pied de berge en rive gauche. Les enrochements sont ancrés assez profondément dans le lit de la rivière de façon à éviter l’affouillement en cas de crues. Cet aménagement est complété par des interventions de génie biologique qui augmentent la stabilisation du talus au-dessus des enrochements.
  • Un déflecteur anti-érosion en blocs d’enrochement à la fin du renforcement en pied de berge, en rive gauche, pour défléchir l’eau en rive droite.

Seuil O7 - Prise d'eau des Grands Moulins de Cossonay (jpg, 618 Ko)

L'objectif de l'aménagement d'une passe piscicole permet au poisson de franchir l'obstacle du barrage O7. Ce dernier est lié à la concession des Grands Moulins de Cossonay (GMC) situés quelques centaines de mètres en aval.

Parallèlement au développement du projet de passe piscicole, une étude de réaménagement des installations liées à la retenue et à la concession a été réalisée. Dans un souci de cohérence, les deux maîtres d'ouvrage (DGE et GCM) se sont concertés pour concevoir un projet optimisé répondant de manière coordonnée aux objectifs de chacun. L'étude du projet a permis de répondre aux objectifs de favoriser les mouvements de la faune piscicole aussi bien en montaison qu'en dévallaison par l'aménagement d'une passe piscicole en rive gauche.

Seuil O8 - Barrage de L'Islettaz (jpg, 289 Ko)

La mesure d’aménagement piscicole O8 est située sur les communes de Cossonay et de Penthalaz à la chute de la prise d’eau des câbleries (barrage de l’Islettaz, coordonnées moyennes: 529’355/163'160).

L'aménagement consiste à détruire le seuil artificiel infranchissable existant et de créer un ouvrage de franchissement sous forme d'une rampe macro-rugueuse de faible pente en blocs d'enrochement, avec la création d'un cheminement préférentiel des eaux d'étiage. Le dispositif est destiné à permettre la migration et le décloisonnement des espèces piscicoles présentes dans la Venoge.

L'aménagement consiste à détruireleseuil  artificiel infranchissableexistantet à créer un ouvrage de franchissement sous forme d’une rampe macro-rugueuse de faible pente en blocs d’enrochement avec  la création d’un cheminement préférentiel des eaux en étiage. Le dispositif est destiné à permettre la migration et le décloisonnement des espèces piscicoles présentes dans la Venoge.

Dans le détail,les ouvrages et aménagements comprennent :

  • Une rampe exécutée par  la mise en place de blocs d’enrochement scellés par  du béton sur  le fond du lit à créer;
  • 5 épis  successifs en blocs d’enrochement scellés par  du béton;
  • 5 zones d’eau calme plus  profondes.
  • Le seuil  noyé réalisé en amont de la rampe avec  une échancrure sur  sa partie gauche pour permettre le passage du débit d’étiage, fixé à 300 l/s. Les enrochements sont scellés par  du béton et mis en place selon les altitudes indiquées sur  le plan. L’ouvrage est renforcé par un ancrage important dans le lit de la Venoge afin d’éviter un éventuel affouillement

La réalisation des travaux a nécessité la mise en place d’une dérivation provisoire du courant respectivement sur  la rive gauche, puis  sur  la rive droite.

2.6.3 Troisième tronçon entre Penthalaz et La Sarraz

La réalisation du troisième lot de mesures (O9 à O11) concerne le tronçon Penthalaz - La Sarraz (réalisation entre 2019 et 2022). Ainsi, avec l'aboutissement de ces réalisations la migration des poissons de la Venoge sera effective sur l'entier du tronçon entre l'embouchure et la Tine de Conflens.

Seuil O9 - Barrage de Gravey (png, 2.09 Mo)

Ce barrage se situe sur un tronçon de la Venoge entièrement corrigé et présente une chute d'eau de 1.30m. La fosse de dissipation est entièrement maçonnée sur 10m de long. En 2019 il est le premier verrou infranchissable pour la truite lacustre depuis le Léman. L'intervention consiste à aménager une rampe. Réalisation dès 2019.

Seuil O10 - Seuil d'Eclépens (png, 2.01 Mo)

En amont du seuil O10, la Venoge à subit d'importantes modifications et est entièrement canalisée. En amont, en rive droite, des terrains de football bordent le lit. En aval du seuil, le cours d'eau est quasi naturel. L'intervention consiste à aménager une rampe. Réalisation dès 2019.

Seuil O11 - Seuil de la Sarraz (jpg, 113 Ko)

Le seuil est constitué de blocs d'enrochements, pour une hauteur de chute d'environ 1m. L'intervention consiste à supprimer la chute et à aménager une rampe. Réalisation dès 2019.

 2.7 Mesures forestières

Les mesures forestières prioritaires mises en oeuvre sont de deux types :

Les interventions sur les berges boisées. Elles répondent à des exigences de sécurité du cours d'eau. Elles comprennent elles-mêmes deux types d'interventions :

  • Des travaux d'entretien des rives boisées. Ils visent à préserver ou créer des peuplements de composition typique des bords de rivière, aptes à assurer les diverses fonctions attendues d’une rive boisée, en particulier la fixation du terrain et la diversité écologique et paysagère.
  • Des travaux d'assainissement des rives boisées (arbres instables, embâcles) pour limiter les risques en cas de crues. Ils visent à éliminer des embâcles existants (barrages de bois et terre) susceptibles de provoquer des dégâts lors des crues.

Les interventions sur les forêts en retrait des berges, principalement dans le couloir. Elles comprennent également deux types d'interventions distinctes :

  • des travaux d'amélioration de biotopes forestiers (nettoyage d'anciens bras de rivière, par exemple). Ils ont pour but d’augmenter la valeur écologique de biotopes existants.
  • des travaux de conversion de peuplements forestiers. Elle a pour but de remplacer des peuplements composés d’essences étrangères à la station par des essences conformes.

L'ensemble des interventions s'inscrit dans la continuité de la mise en œuvre du Plan de Gestion des forêts de la Venoge et du Veyron.

Plan directeur des mesures (de gestion forestière)

Sous l’effet des deux dynamiques précitées, l’état de sécurité du cours évolue constamment. Il en découle un besoin d’entretien régulier des boisés situés à proximité du lit.

Le plan de protection de la Venoge définit le périmètre, les objectifs de protection et inclut un plan directeur des mesures "lourdes" d’assainissement ou de correction du cours d’eau, ainsi que le plan d’affectation cantonal (PAC Venoge).

La gestion forestière, définie par un plan de gestion spécifique (*), doit permettre de garantir l’essentiel du point de vue de la sécurité tout en préservant les valeurs biologiques et paysagères des rives de la Venoge et du Veyron.

(*)  Source : Plan de gestion des forêts des couloirs de la Venoge et du Veyron – Période 2008-2011, Canton de Vaud, SESA / SFFN – Tecnat SA Ingénieurs forestiers EPF/SIA, novembre 2007

Périmètre de gestion forestière

Le périmètre du plan de gestion comprend tous les boisés situés à l’intérieur des couloirs de la Venoge et du Veyron. Ce périmètre correspond au périmètre N°2 du Plan  d'affectation cantonal de la Venoge. Les quatre zones alluviales d’importance nationale : Les Iles de Bussigny, La Roujarde, Le Bois de Vaux et Les Monods et quatre zones de valeur biologique particulière sont exclues du périmètre du plan de gestion car elle font l’objet d’un plan de gestion spécial (en cours d’élaboration).

La surface des forêts sises dans le périmètre du plan de gestion s’élève à environ 360 ha (estimation réalisée à l’aide des surfaces de forêt de la base "Vector 25"). A la surface ci-dessus s’ajoute la surface des boisés qui longent les cours d’eau et qui ne sont pas identifiés comme forêt dans la base Vector 25 (haies, bosquets, cordons étroits, alignements etc.). La longueur de ces boisés a été estimée à 32 km (longueur de berge) sur  la carte au 1 :25'000, ce qui correspond à une surface d’environ 16 ha en considérant une largeur moyenne des cordons de 5m.

La surface totale des boisés du périmètre s’élève ainsi à environ 376 ha.

La longueur totale estimée des cours de la Venoge et du Veyron compris dans le périmètre des couloirs du PAC N°284 est de 77 km (jpg, 26 Ko).

Le périmètre se compose de deux types de boisés qui font l’objet d’une gestion distincte :

  • Boisés situés dans la zone d’influence directe du cours d’eau

La zone d'influence du cours d'eau comprends les boisés qui ont une influencedirectesur le cours d'eau, autant du point de vue biologique que sécuritaire. Il s'agit en général d'une bande de forêt s'éloignant de 10 à 20 mètres de la rive. la surface de ce boisé à été estimée à 155 ha.

  • Boisés situés hors de la zone d'influence directe du cours d'eau

Les boisés situés en dehors de la zone d’influencedu cours d’eau sont ceux  situés à plus  de 10-20  m de la rive et dont l’influencesur la sécurité et la biologie du cours d’eau est en principe négligeable.

La surface des forêts des couloirs de la Venoge et du Veyron situés en dehors de la zone d’influencedu cours d’eaua été estimée à 220 ha.

2.8 Chemins de randonnées pédestres

Les mesures en faveur des cheminements piétonniers ont pour objectif d'assurer une continuité des chemins de randonnée pédestre entre les sources de la Venoge et son embouchure. Une planification des parcours a été établie dans le cadre du plan de protection.

Le remplacement de la passerelle de Denges a été intégré aux mesures urgentes. Les culées de la passerelle d'origine n'offraient plus les garanties de sécurité requises et constituaient un obstacle à l'écoulement des eaux lors des crues, avec des risques d'inondations pouvant être préjudiciables à la sécurité des habitations riveraines. Cette mesure a été réalisée en 2006.

Une approche globale de la question des chemins de randonnée pédestre (chemins RP) a été effectuée dans le cadre du plan directeur des mesures, fournissant un état de situation général (état au milieu des années nonante) et des profils types. Toutefois des indications détaillées font défaut pour une véritable mise en œuvre de mesures d'aménagement, de préservation et de gestion du réseau de chemins de randonnée pédestre.

Les principaux enjeux de l'étude réalisée au début des années 2010 étaient:

  • de favoriser le développement intégré du réseau des chemins RP dans le but d'assurer la continuité,
  • de permettre de parcourir le cours de la Venoge et du Veyron sur des chemins à caractère principalement rustique, sauf localement si des besoins particuliers le requièrent, et
  • de permettre au public de visiter des secteurs naturels de la vallée de la Venoge sur des chemins dument balisé, en portant une attention particulière à la préservation des zones sensibles sur le plan écologique.   

L'étude se composait de deux volets. Le premier était un état des lieux du réseau de chemins RP et le deuxième un concept des chemins RP pour les années à venir.

Les informations constituées durant les deux premiers volets du projet constituent les éléments de base actualisés du concept de cheminements piétonnier.

L'objectif du volet suivant (dès 2019) est la valorisation de l'ensemble de ces informations, notamment en termes d’offre de loisirs. La valorisation de cette information est prévue d'abord à l'attention des acteurs du territoire (communes, associations), ensuite des usagers et plus globalement du grand public. Une communication relative à l’offre diversifiée de cheminements piétonniers destinée à différents types d’usagers est prévue, est prévue notamment par le biais de guichets cartographiques, voire d’applications mobiles.

2.9 Mesures dites opportunes

Les mesures dites opportunes sont des mesures réalisées au gré d'opportunités et qui peuvent faciliter la réalisation de mesures plus importantes de réaménagement ou de revitalisation du cours d'eau. Il s'agit par exemple de l'achat de parcelles riveraines situées dans des périmètres à revitaliser et /ou endommagées par des intempéries (crues), comme dans le secteur de Penthaz – Gollion, où des mesures doivent être prises pour revitaliser la Venoge et protéger la voie CFF contre les crues fréquentes.

2.10 Assainissement des rejets polluants

L’assainissement des rejets polluants constitue un enjeu important pour l’amélioration de la qualité des eaux de la Venoge. Au total, ce sont 65 rejets polluants (pdf, 8.90 Mo) qui ont été répertoriés le long de la Venoge et de ses affluents. Ceux-ci ont été identifiés d'une part lors de l'établissement du plan directeur des mesures d'assainissement et de restauration de la Venoge et du Veyron en 1995 et d'autre part lors d'une campagne de la Société vaudoise des pêcheurs en rivière (SVPR) entre les années 2010 et 2012.

Sur ces 65 rejets, 37 sont assainis. Les 28 rejets restant se répartissent entre 6 rejets de stations d'épuration dont certaines font l'objet d'études de régionalisation, 6 rejets dont l'assainissement est en cours et 16 rejets nécessitant des mesures à plus long terme liées à la mise en conformité des réseaux communaux.

L’identification des sources de pollution caractérisant ces rejets n’est cependant pas toujours aisée. L'une des causes les plus fréquemment rencontrées est l'erreur de branchement des canalisations. Les eaux usées ménagères sont dirigées vers le cours d'eau au lieu d'aller à la STEP et les eaux claires (propres) vont à la STEP. Le travail de recherche des sources de pollution est d'autant plus fastidieux que les habitants sont nombreux et les réseaux étendus, mais une fois la cause identifiée, l'assainissement est en règle générale simple.

Parmi les autres sources ponctuelles fréquentes, citons encore le débordement des égouts "unitaires"  à travers les "déversoirs d'orage", par temps de pluie. Les égouts unitaires collectent la totalité des eaux usées (ménages, industries, toitures, routes, fontaines, etc), ils équipent fréquemment les zones urbanisées. Ces réseaux apportent des quantités non négligeables de pollution et la seule solution consiste à les remplacer par des réseaux dits séparatifs. Ces travaux sont coûteux et les communes les réalisent souvent par étapes.

Dans le cadre du 3e projet de décret du PAC Venoge, une évaluation des impacts sera réalisée pour les 28 rejets non assainis, accompagnée de mesures d’investigation quant à l’origine des pollutions observées.

2.11 Séparateur des eaux de l'autoroute à Ecublens

Le diagnostic de l'ouvrage et de son fonctionnement ont permis au mandataire d'envisager différentes pistes et de proposer des mesures. Celles-ci touchent la gestion du débit de l'ouvrage, la gestion séparée des eaux de ruissellement d'Ecublens (modification du BV du séparateur), ainsi que d'autre modifications des caractéristiques de l'ouvrage.

En raison des divers intérêts en présence, la définition de la stratégie pour améliorer la situation requiert une concertation entre les différentes instances concernées, soit la Direction générale de l'environnement (DGE), la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) et l'Office fédéral des routes (OFROU). L'assainissement de ce séparateur devrait intervenir lors de la création de la nouvelle jonction autoroutière d'Ecublens (projet d'élimination du goulet d'étranglement de Crissier) dont les travaux débuteront en 2020 et comprendront un concept complet d'évacuation et de traitement des eaux (horizon de réalisation 2025).

2.12 Gestion de la ressource en eau

Les principaux enjeux de la gestion des ressources en eau du bassin versant de la Venoge concernent l’alimentation en eau potable (captages dans des nappes souterraines), les prélèvements d’eau pour des usages industriels et agricoles, la protection contre les crues, les besoins des écosystèmes et les besoins liés aux activités de loisirs, telles que la pêche. A l’exception de l’alimentation en eau potable qui constitue un besoin essentiel de la population, aucun ordre de priorité́ particulier n'est indiqué dans cette liste.  

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’impact des prélèvements d'eau sur les débits de la Venoge, du point de vue qualitatif et quantitatif, ainsi que d'identifier des mesures correctives possibles permettant de gérer les débits en périodes d'étiage.

Dans le premier volet de l'étude, un état des lieux des ressources en eau a été établi sur la base d'une une analyse du comportement hydrologique et hydrogéologique du bassin versant. Cette dernière est a été complétée par une analyse des paramètres climatiques (pluie, évapotranspiration, déficit hydrique) et des débits observés (débits moyens, débits d’étiage).

Le bassin versant de la Venoge s’étend sur trois ensembles géologiques distincts - la chaîne jurassienne, la molasse et les dépôts d’origine quaternaire – qui induisent un fonctionnement hydrogéologique complexe avec d'importantes variations au niveau de l'inertie et de la réponse du système, des vitesses d'écoulement et de l'orientation des circulations d'eau souterraine lors de précipitations et de fonte des neiges. Il s'en suit des différences sensibles entre les débits naturels du Veyron et de la Haute Venoge en période critique (étiage). De plus l'évolution probable des conditions climatiques en Suisse occidentale vers des températures plus élevées, et donc une évapotranspiration plus forte, et des précipitations en baisse, donne à penser que les situation de sécheresse pourraient devenir plus fréquentes.

Dans le deuxième volet les impacts des prélèvements ont été évalués d’un point de vue quantitatif et qualitatif. La pression s'accroît sur cette ressource en raison de l'évolution démographique prévue dans les années à venir et la consommation qui l'accompagne, de l'augmentation des besoins en irrigation, etc. Ces éléments sont centraux pour justifier le développement d'une gestion intégrée à l’échelle du bassin versant destinée  à prendre en compte tous ces aspects et à coordonner les diverses actions à entreprendre.

Le troisième volet présente le diagnostic accompagné d’un éventail de mesures envisageables pour soutenir à long terme les débits en périodes d'étiage.

2.13 Stations d'épuration

Le bassin versant de la Venoge comporte 20 stations d’épuration, construites entre 1968 et 1993. Certaines d’entre elles ont fait depuis lors l’objet de transformations. Le parc des STEP compte un total de 41'800 habitants raccordés à fin 2017 (50'000 équivalent habitants). Il permet également de traiter les eaux usées d'origine artisanales ou industrielles (normalement déjà prétraitées au niveau des entreprises).

Les STEP sont régulièrement suivies par la Direction générale de l’environnement (DGE). Elles font l'objet de 12 contrôles annuels. Les stations d'une capacité supérieure à 10'000 EH procèdent également à des autocontrôles. Ces données sont publiées chaque année dans les Bilans de l’épuration (Performances des STEP (pdf, 98 Ko)).

Régionalisation de l’épuration et traitement des micropolluants (état décembre 2018)

STEP de Bussigny

Les travaux de raccordement de la STEP de Bussigny sur celle de Lausanne-Vidy sont en cours. Cette dernière est en pleine phase de travaux de rénovation et d’extension, incluant le traitement des micropolluants.

AIEE – STEP de Penthaz

Les travaux de réhabilitation et d'extension de la STEP se sont achevés en 2016. Les performances d'épuration sont dès lors plus élevées (nitrification). La mise en place d'un traitement des micropolluants par charbon actif (Micrograins) a été réalisée en 2018 et constitue la première installation de traitement des micropolluants dans une STEP effective dans le canton de Vaud.

L’étude du raccordement de la STEP de Bettens est finalisée. Les autorisations ont été délivrées, les travaux devraient être réalisés en 2019.

Le raccordement des STEP de Sullens et de Lussery-Villars sont à l’étude.

Haute Venoge – Le Veyron – STEP de La Sarraz

Une étude portant sur un projet de régionalisation de l'épuration a montré la faisabilité du regroupement de 9 STEP sur celle de la Sarraz, en incluant celle d’Orny, située dans le bassin versant du Nozon.

Les communes de Dizy, Chevilly, Mont-la-Ville, Mauraz, L'Isle, La Praz, Moiry, Eclépens, Orny, Ferreyres, Pompaples et La Sarraz se sont prononcées fin 2018 en faveur de la poursuite d’une démarche régionale.

STEP de Bremblens, Vullierens, Colombier et Senarclens

Les STEP de Senarclens, Vullierens et Colombier sont situées dans le sous bassin-versant de la Senoge. Une partie de ces stations nécessitera un renouvellement à relativement court terme. Ce changement de génération constitue une opportunité à saisir pour réadapter si nécessaire le concept de traitement des eaux usées à l’échelle de cette petite région. Une étude doit être réalisée dès 2019 afin de définir la faisabilité du regroupement de ces 3 STEP sur celle de Bremblens.

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3. Evolution de la qualité des eaux de la Venoge

La qualité des eaux de la Venoge s'est considérablement améliorée depuis l'introduction du PAC Venoge en 1991. De nombreuses mesures ont été prises : amélioration de l'assainissement, mise en fonction de nouvelles stations d’épuration, meilleur contrôle des rejets, mises en place de mesures agro-environnementales, revitalisations, etc. qui toutes portent leurs fruits et contribuent à cette amélioration.

La prochaine étape est constituée par un programme de régionalisation de nombreuses STEP du bassin versant sur des STEP modernes équipées d’un traitement avancé des micropolluants. Cette démarche améliorera les performances des STEP et la qualité de leurs rejets dans les eaux de la Venoge.

La qualité biologique des cours d’eau est basée sur la présence des macroinvertébrés benthiques, appelés aussi macrozoobenthos. Ce sont des animaux de petite taille, visibles à l’œil nu (de 0.5 mm à quelques cm au dernier stade de leur développement), dont beaucoup sont des larves d'insectes, qui vivent sur le fond des cours d'eau. Cette faune est soumise tout au long de l'année aux influences du milieu (pollutions, crues, étiages, régime hydraulique, température, dégradation du milieu) et son étude intègre la qualité écologique globale de l'écosystème étudié.

L’évaluation de la qualité des cours d’eau se base sur le Système modulaire gradué (SMG), développé par la Confédération, à l’aide des modules Macrozoobenthos niveau R (IBCH), Aspect général et Ecomorphologie niveau C. Elle permet de traduire la réponse du milieu aquatique aux différentes pressions qu'il subit.

La qualité biologique de la Venoge et du Veyron a été étudiée chaque année entre 1990 et 2002. Après cette première période de suivi rapproché, et au vu des tendances qui ont pu être mises en évidence, le rythme de surveillance de ces deux cours d’eau a été réduit. Il se fait depuis à la même fréquence que celle des autres cours d’eau du canton, soit tous les 4 ans.

La qualité biologique des eaux de la Venoge s’est globalement considérablement améliorée depuis les années 90. Aujourd’hui, la qualité biologique est généralement ''Bonne''. Une dégradation sur le cours inférieur de la rivière dès Vufflens-la-Ville est cependant toujours constatée avec une qualité « moyenne », montrant les influences d’un bassin versant cultivé et urbanisé. La mauvaise qualité observée à la source (L’Isle) en 2018 est symptomatique du manque d'eau chronique lié aux canicules de ces dernières années. Les conditions hydriques actuelles avec des régimes de précipitations plus contrastés et intenses, couplés aux extractions d’eau pour l’usage anthropique, sont défavorables au développement de la faune aquatique.

La comparaison des données dans le temps doit être prise avec précaution. De 1990 à nos jours les indices de qualité des eaux ont changés et ont fait l’objet d’adaptation. Les récentes et excellentes notes de qualité biologique sur la Venoge sont à nuancer car elles ont tendance à être surestimées. Elles seront réadaptées dans le courant de l’année 2019 suite à la révision officielle de l’indice IBCH.

La qualité biologique du Veyron s’est améliorée depuis les années 90 sur tout son cours. Elle est bonne à très bonne dans toutes les stations étudiées. Ce cours d’eau fait partie des cours d’eau de référence du canton.

Le suivi de la Senoge a débuté en 2010. Auparavant, seules des données ponctuelles étaient disponibles. Les suivis indiquent que la qualité biologique ne satisfait pas aux exigences légales. La Senoge subit l’impact de problèmes de fonctionnement de trois stations d’épuration (Colombier, Senarclens et Vuillerens).

La Venoge est soumise à l'influence des rejets d'eaux usées après traitement, des déversements issus des systèmes de canalisations déficients, de la pollution diffuse (lessivage, ruissellement et érosion des surfaces agricoles) et des eaux de ruissellement urbaines. Ces apports contribuent à augmenter la concentration en polluants.

L'évolution des concentrations en carbone, azote et phosphore (éléments dits "majeurs" ou "nutriments") ainsi qu'en polluants présents en traces (appelés micropolluants et que l'on retrouve en très faible concentration dans les eaux) est présentée. La chimie des eaux donne de précieuses informations sur les causes et les origines de leur pollution.

Les résultats présentés ci-dessous proviennent du suivi de la station de prélèvement d'Ecublens. Elle est située dans la "basse Venoge", qui traverse le bassin industriel de la banlieue ouest lausannoise.

Analyses physico-chimiques

On distingue différentes catégories de paramètres :

  • Les paramètres de base : pH, conductivité, température, oxygène dissous, matière en suspension
  • Les éléments majeurs ou nutriments : matière organique (mesurée sous forme de carbone organique dissous), cycle de l’azote (ammonium, nitrite, nitrate, azote total), phosphore (orthophosphate et phosphore total), chlorure.
  • Les paramètres additionnels : sulfate, calcium, magnésium, sodium, potassium, alcalinité, silice, chlorate, bromate

Les résultats sont évalués selon le module « chimie » du système modulaire gradué (SMG). Ainsi, le Canton a mis en place une planification afin d'effectuer au moins 12 prélèvements par année. La note qualité selon le SMG est calculée sur la base du percentile 90%.

Micropolluants

Les micropolluants se déclinent en plusieurs catégories :

  • Les micropolluants organiques d'origine agricole (herbicides, fongicides, insecticides),
  • Les micropolluants organiques d'origine domestique (cosmétiques, résidus médicamenteux, etc.),
  • Les micropolluants organiques d'origine industrielle (composés organiques volatils, PCB, HAP, etc.),
  • Les micropolluants inorganiques d'origine industrielle (Zinc, Nickel et Chrome)  ou agricole (Cuivre).

De nombreuses substances sont retrouvées dans les eaux de la Venoge. Les moyennes ci-dessous (documents pdf) illustrent les concentrations des substances retrouvées lors des analyses de suivi effectuées en 2017 et 2018.

Pour les matières actives des pesticides, les exigences chiffrées de l’Ordonnance sur la protection des eaux (Annexe 2, OEaux), précisent un seuil de 0.1 µg/L (100 ng/L) ne devant pas être dépassé.

Les efforts consentis par les collectivités publiques et les propriétaires privés ont fortement amélioré la qualité des eaux de la Venoge et du Veyron au cours des deux dernières décennies.

D’autres efforts restent cependant nécessaires pour restaurer durablement l'état de la Venoge, en particulier dans le tronçon aval. Ces mesures concernent l'assainissement des rejets, la réduction des concentrations en phytosanitaires, voire d'autres micropolluants selon leur concentration dans les eaux. Pour ce faire, la mise en place de compléments de traitement dans certaines STEP, le raccordement de petites installations sur des stations de plus grande capacité, la sortie des eaux claires parasites des réseaux des canalisations et, si possible leur infiltration, la restauration (système séparatif), le maintien de la valeur et le renouvellement des canalisations, s'avèrent nécessaires. De même des mesures agronomiques appropriées (réduction du nombre des traitements, matières actives mieux adaptées aux conditions, bandes herbeuses, mesures anti-érosion, etc.) pourront réduire les apports en phytosanitaires, très dommageables à la faune aquatique.

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4. La rivière des poètes

La Venoge chère à Jean-Villars Gilles

On a un bien joli canton:
des veaux, des vaches, des moutons,
des chamois, du brochet, du cygne,
des lacs, des vergers, des forêts,
même un glacier, aux Diablerets;
du tabac, du blé, de la vigne.

*

Mais jaloux, un bon Genevois
m'a dit d'un petit air narquois:
" Permettez qu'on vous interroge:
où sont vos fleuves, franchement? "
Il oubliait tout simplement
La Venoge!

*

Un fleuve? En tout cas c'est de l'eau
qui coule à un joli niveau.
Bien sûr, c'est pas le fleuve Jaune.
Mais c'est à nous, c'est tout vaudois,
tandis que ces bons Genevois
n'ont qu'un tout petit bout du Rhône.

*

C'est comme: " Il est à nous le Rhin! "
Ce chant d'un peuple souverain,
c'est tout faux, car le Rhin déloge.
Il file en France, aux Pays-Bas,
tandis qu'elle, elle reste là,
La Venoge!

*

Faut un rude effort entre nous
pour la suivre de bout en bout.
Tout de suite on se décourage.
Car, au lieu de prendre au plus court,
elle fait de puissants détours,
loin des pintes, loin des villages.

*

Elle se plaît à traînasser,
à se gonfler, à s'élancer
- Capricieuse comme une horloge -
elle offre même à ses badauds
des visions de Colorado
La Venoge.

*

En plus modeste évidemment.
Elle offre aussi des coins charmants ,
des replats, pour le pique-nique.
Et puis, la voilà tout à coup
qui se met à faire des remous
comme une folle entre deux criques,

*

Rapport aux truites qu'un pêcheur
guette, attentif dans la chaleur,
d'un oeil noir comme un oeil de doge.
Elle court avec des frissons,
ça la chatouille ces poissons.
La Venoge.

*

Elle est née au pied du Jura.
Mais, en passant par la Sarraz,
elle a su, battant la campagne,
qu'un rien de plus, cri nom de sort!
Elle était sur le versant nord:
Grand départ pour les Allemagnes!

*

Elle a compris! Elle a eu peur,
quand elle a vu l'Orbe sa soeur
- Elle était aux premières loges -
Filer tout droit par Yverdon
vers Olten! Elle a dit : pardon!
La Venoge

*

Le Nord est un peu froid pour moi.
J'aime mieux mon soleil vaudois.
Et puis entre nous: " Je fréquente !"
La voilà qui reprend son élan
en se tortillant joliment.
Il n'y a qu'à suivre la pente.

*

Mais la route est longue, elle a chaud,
Quand elle arrive elle est en eau
- Face au pays des Allobroges -
pour se fondre amoureusement
entre les bras du bleu Léman,
La Venoge!

*

Pour conclure, il est évident
Qu'elle est vaudoise cent pour cent.
Tranquille et pas bien décidée
elle tient le juste milieu.
Elle dit: qui ne peut ne peut!
Mais elle fait à son idée.

*

Et certains, mettant dans leur vin
de l'eau, elle regrette bien
ma fois - C'est tout à son éloge -
que ce bon vieux canton de Vaud
N'ait pas mis du vin dans son eau,
La Venoge!

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La Venoge, par Gilbert Salem

Ce n'est qu'une toute petite rivière, mais les vaudois ont raison de l'évoquer comme un fleuve

Car la Venoge, c'est indéniable, va à la mer.  Il y a vingt mille ans, elle coulait vers celle du Nord et la Baltique, mais, par un phénomène long et compliqué de déplacements géologiques, de captures de cours d'eau, de vicissitudes où interviennent les glaciers quaternaires, elle a changé de cap ; elle est devenue lémanique, c'est-à-dire méditerranéenne.

La Venoge est surtout un fleuve mythologique

A l'instar du Styx aux serments inviolables, à l'exemple du Rubicon qu'il suffisait de franchir pour devenir empereur ou du Rhin des épopées wagnériennes, jonché de caillasse d'or et peuplé d'ondines. Mais Gilles l'a dit : il est plus modeste que le Colorado. Car « elle est vaudoise cent pour cent, tranquille et pas bien décidée, elle tient le juste milieu, elle dit : « Qui ne peut ne peut ! » Mais elle fait à son idée ».

Cette même modestie, qui découle de l'humour euphémique, est la vertu la plus méritoire de notre chansonnier national

Il aurait pu célébrer la Venoge en édifiant un chant grandiose, une illiade, une Enéide. Non, il s'est contenté de lui dédier une chansonnette. Ca se susurre, ça se sifflote, ça ne rend pas hommage à une patrie, mais à une terre. Ca ne s'inscrit que plus profondément dans une conscience collective. »

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La Venoge par Guido Olivieri

"Un cours dépassant à peine les quarante kilomètres, le « fleuve » de Gilles pourrait n'être que l'une des nombreuses rivières vaudoises. Est-ce parce qu'après s'être dirigée vers le Rhin elle décide soudain de demeurer bien de chez nous, virant abruptement vers le Léman à la Sarraz, qu'elle est si chère aux habitants du canton ? Il doit y avoir de ça.

Mais aussi la Venoge résume, au fil de trois tronçons facilement définissables, tout un pays :

  • De l'Isle à la Sarraz elle est jurassienne, quittant un pâturage pour se perdre par moments à l'ombre des forêts après avoir traversé un village, dans un paysage agréablement mouvementé.
  • De la Sarraz à Cossonay c'est la rivière - le canal devrais-je dire, avec ce qu'on en a fait - d'une région agricole opulente.
  • Enfin, depuis le site des anciennes câbleries tréfileries de Cossonay, elle aborde un parcours lémanique haut en contrastes, paressant par instants dans de beaux bois, entrecoupés de zones industrielles.

C'est encore un cours d'eau qui semble ne pas avoir d'enfance, naissant déjà adulte. Le Rhin part d'un tuyau de fontaine, l'Adige est aisément sauté à pieds joints par un gamin de quatre ans. Dès sa source, et même en période de basses eaux, la source de la Venoge réclame quelques précautions pour être franchie à pied sec ; alors que quelques dizaines de mètres plus bas, elle est déjà moitié aussi large qu'à son arrivée au lac. Croquis d'une verte ensorceleuse."

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