Tavillonnage

Eglise de La Forclaz, photo: S. Bioley - CIV

Le tavillonnage est une technique de recouvrement et d’étanchéité des toits et des façades à base de bois. Les plus anciens tavillons retrouvés en Suisse datent du Bronze moyen. Au XIIIe siècle, le château de Chillon en était recouvert.

Aujourd’hui, les tavillonneurs exécutent la plupart de leurs chantiers dans les Alpes vaudoises pour des privés. Même si la rénovation est majoritaire, la technique est de plus en plus sollicitée pour des constructions modernes.

Le tavillonneur travaille en général avec de l’épicéa ayant poussé à plus de 1000 m d’altitude, qu’il abat entre le début de novembre et la mi-février, de préférence durant le dernier quart de décroissance de la lune. Les troncs sont débités en meules de 42 à 45 cm, qui sont découpées en quartiers. Les tavillons y sont fendus dans le sens des veines, et ont une épaisseur de 5 à 6 mm. Le tavillonneur cloue les tavillons à un lambrissage espacé de 0 à 10 cm pour permettre une bonne aération.

C’est sur la façade que l’artisan peut laisser son art s’exprimer en réalisant des décors. Le tavillonnage allie tradition et innovation: entre suivi de la Charte des tavillonneurs et imagination esthétique.

Aucune formation cantonale ou fédérale n’existe pour acquérir ce savoir-faire.

L’association romande des tavillonneurs (ART) a mis en place des règles pour la formation sur un modèle de compagnonnage. Le tavillonnage s’apprend chez un maître tavillonneur durant deux ans au minimum. En général en spécialisation à un autre métier du bois (charpentier). Ensuite, le tavillonneur doit gérer ses chantiers seul pendant une année en suivant la charte de bienfacture de l’ART. Son travail est évalué par la commission technique de l’ART, il devient maître tavillonneur et est accepté dans l’association si les membres votent à l’unanimité son adhésion.
Cette règlementation de l’apprentissage assure la sauvegarde et le développement du savoir-faire. 

Dans le canton de Vaud

Régions montagnardes:

  • Jura (Vallée de Joux)
  • Préalpes (Pays-d’Enhaut, Ormonts)

A voir

En Suisse et ailleurs

Tavillons, anseilles ou bardeaux: dans l’ensemble de la Suisse, sauf dans quelques régions vaudoises (toits de chaume).
Aujourd’hui: Jura, Fribourg, Haut-Valais, Grisons, Suisse centrale et orientale, nord du Tessin.

Valais, et Grisons: fabrication de tavillons à base de mélèze.

Suisse romande: distinction entre tavillon et bardeau (technique de pose et dimension, 60-80 cm de long, 10-20 cm de large, 1 cm d’épaisseur, diffèrent du tavillon).

Différents bois utilisés en Suisse:

  • sapin blanc
  • mélèze
  • chêne
  • châtaignier

Dans la liste suisse

Chalet des Monnayres, Château-d'Oex - CIV
Eglise de La Forclaz, photo: S. Bioley - CIV

Bibliographie

BAYS, Florence, « Les défenseurs du tavillon », in Le Bois, Cahier du Musée Gruérien, n° 6, p.205-2014, Bulle, 2007.

"Charte des tavillonneurs", Association romande des tavillonneurs, in Journal de la construction de la Suisse romande, vol. 70, n° 9, Lausanne, 1996.

DELAUCHAUD, Pierre, "Le Tavillon et son emploi décoratif dans l’architecture du Pays-d’Enhaut (Haute Gruyère)", in Archives suisses des traditions populaires, n° 22, p.154-162, Bâle, 1918-1919.

MULLER, Christine, EMMENEGGER, François, Les Métiers du bois, inspiré par les films de Jacqueline Veuve, p. 44-65, Yens-sur-Morges, Cabédita, 1992.

RAYMOND, Denyse, GLAUSER, Daniel, Les Couvertures en bois :tavillons et tavillonneurs, Lausanne, L’industriel sur bois, 1986.

VEUVE, Olivier, GRANDJEAN, Pierre, Tavillons et bardeaux, Lausanne, Editions Favre SA, 2010.

Film:

VEUVE, Jacqueline, Les Métiers du bois, tavillonneurs, Lausanne, Aquarius Film Production, 1989.

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